Test - Sniper Ghost Warrior 3

«Le Far-Cry des pays de l’Est» , - 3 réaction(s)

C’est en Mars 2013 que sortait le très moyen Sniper Ghost Warrior 2 sur Xbox 360. Annoncé en 2014 et suite à moult reports, le 3ème opus arrive enfin sur “next gen”. Après deux épisodes à la progression linéaire, le titre fait désormais le pari de l’open-world, très à la mode ces dernières années. Il est vrai que cela peut être une bonne idée, mais attention à ne pas tomber dans les travers et rengaines du genre qui commencent petit à petit à saouler de plus en plus de joueurs…

Bienvenue en Géorgie !

Globalement, on ne peut pas dire que le jeu soit transcendant visuellement

Dans ce nouveau Sniper Ghost Warrior, on incarne Jonathan North, un jeune américain qui débarque avec son frère Robert (avec l’accent s’il vous plaît) en Géorgie pour ce qui doit être une mission de routine. Seulement voilà, l’opération, qui sert de prologue, ne vas pas se passer comme prévu. Robert est capturé par le cliché ambulant du méchant en costume sorti de nulle part, et bien entendu notre rôle sera de savoir qui est cet homme et de retrouver notre frangin, si tout se passe comme “prévu”.

Le décor est planté, on se retrouve dans la première des 3 zones constituant “l’open-world” du jeu, et il faut passer par un chargement de plus de 4 minutes pour en changer. Autant dire qu’optimiser ses déplacements est primordial si on ne veut pas passer son temps à attendre bêtement devant sa télé. Très FarCryisé, la map est remplie de centres d’intérêt divers matérialisés par des points d’interrogation ; du simple campement de fortune aux avant-postes ultra-sécurisés, ils sont généralement bien gardés. Remplis d’équipements (armes, skins, accessoires) et de ressources en tous genres, il est fortement conseillé de les visiter et de collecter des matériaux constituant la monnaie du jeu. Ils permettent, une fois rentré à notre planque, d’acheter de l’équipement, le personnaliser et aussi de crafter différents types de munitions à notre établi.

Il y a 16 cibles à éliminer sur la carte, de quoi peaufiner ses compétences !

Notre ordinateur permet de choisir les opérations à réaliser, divisées en 4 actes d’environ 6 missions chacun. La campagne est plutôt diversifiée puisqu’on nous demande d’accomplir diverses tâches : couvrir un allié depuis une position lointaine, infiltrer des lieux à la recherche de documents, saboter des infrastructures en tous genres, on ne peut pas dire que les missions soient toutes les mêmes et pourtant, le jeu souffre du malaise de la redondance. Les lieux des missions principales sont en effet déjà accessibles en exploration ouverte, et sont gardés de la même façon qu’ils fassent l’objet d’un objectif ou de votre simple curiosité. On peut donc être amené à nettoyer trois fois un même camp si une quête annexe vient en plus prendre place en ce lieu. Du coup, on retourne encore et encore dans les mêmes endroits, où les ennemis n’ont pas bougé d’un poil, et que l’on nettoie à nouveau pour finalement juste choper les ressources… Inutile de préciser que c’est extrêmement pénible et pour éviter cela, il faut donc se contenter d’explorer une carte assez vide en dehors des quelques points d’intérêt, où une voiture passe tous les quarts d’heure si elle ne reste pas bloquée par un obstacle quelconque. Il y a bien quelques animaux, dont des loups qui n’hésitent pas à nous attaquer, mais c’est vraiment très pauvre.

Il faut compter entre 10 et 15 heures pour boucler en ligne droite les 4 actes, et le double pour explorer les points d’intérêt, ce qui donne au final une durée de vie plus que correcte. Cependant, il ne faut pas s’attendre à un scénario très recherché, on reste ici sur du très basique sans grande prise de risque. Sans trop en dévoiler, il faut compter avec des rebondissements visibles à des kilomètres et des personnages secondaires aux rôles vus et revus dans la culture-vidéoludique.

Plutôt Braque, Vasarely ?

La position idéale pour repérer les ennemis

Côté gameplay, quelques bonnes idées sont à mentionner. Il est par exemple possible d’escalader certaines parois pour atteindre des points en hauteur, ou d’analyser des empreintes au sol et les suivre pour tomber sur du loot, un piège, des ennemis ou… rien. Comme pour son prédécesseur, les termes Sniper, Ghost et Warrior désignent chacun un style de jeu et des actions précises à réaliser pour gagner de l’XP à dépenser dans 3 arbres de compétences. Le premier style (sniper) est évidemment fortement mis en avant puisque dès lors que l’on est équipé de notre fusil et d’un silencieux, on élimine les ennemis en un rien de temps ou presque. En effet, il faut prendre soin d’ajuster ses tirs longues distances avec la molette, et aussi de compenser la déviation de la balle à cause du vent. Si en mode “normal”, un point rouge indique le point d’impact lorsque l’on retient son souffle, le jeu propose aussi un mode “challenge” ou toutes les aides sont désactivées (en plus de la suppression du HUD), et c’est tout de suite beaucoup plus compliqué d’ajuster ses tirs. Bien entendu, le “ralenti” de la balle qui dégomme la tronche de l’ennemi est toujours de la partie, mais on aurait apprécié une petite évolution, un peu à l’image de Sniper Elite 4 qui propose la localisation des dégâts dans les différents organes, os, dommage…

L’arbre de compétences est divisé en 3 styles de jeu, il y en a pour tous les goûts

Le style Ghost, lui, représente tout ce qui caractérise l’infiltration et les éliminations furtives, il est utile pour évoluer sans se faire repérer. Il est aussi possible de s’approcher discrètement derrière les ennemis et les interroger de façon à obtenir des informations sur l’objectif, les positions des autres soldats ou encore l’emplacement de caméras de surveillance à désactiver. Enfin, Warrior est celui qui récompense les actions bien bourrines à base d’explosions de C4, de coups de fusils à pompe et d’assauts biens viriles à la mitrailleuse. Chacun devrait y trouver son compte, même s’il faut bien reconnaître qu’on se retrouve souvent à sortir le très à la mode drone pour repérer les lieux, marquer les ennemis, et les éliminer au loin d’une position bien sécurisée.

On dispose pour se déplacer sur la map d’un véhicule à la conduite assez anecdotique, heureusement qu’un tas de points de voyages rapides viennent nous éviter le calvaire de prendre la route. La personnalisation d’armes est en revanche tout à fait convenable, il faut aussi prendre soin de réparer ses armures (protection pare-balle pour subir moins de dégâts), ou encore son silencieux qui ne supporte qu’un certain nombre de coups.

Le cri angine...

Certaines textures sont risibles, ou désolantes, au choix...

N’y allons pas par quatre chemins, le jeu n’est pas très beau. Certaines textures sortent d’un autre temps, c’est très vide, la végétation est figée sur place et même si quelques effets de lumière sont plutôt chatoyants, ils ne suffisent pas à rehausser le niveau. Il en est de même pour l’HDR, qui ne donne pas les résultats escomptés, avec une image très fade. Ajoutons à cela un framerate qui joue au yoyo, un aliasing prononcé et des chargements d’une longueur sans nom, on se trouve avec un jeu qui ressemble fortement à un portage Xbox 360. Les personnages sont quant à eux corrects, à condition de ne pas trop s’attarder sur leurs visages. De plus, le jeu manque cruellement de finition et est bourré de bugs en tous genres : animations, scripts qui ne se déclenchent pas, collisions, ennemis qui disparaissent, répliques de dialogues qui arrivent en retard... bref. Heureusement la partie sonore relève quant à elle le niveau. Les bruits des armes, des rechargements et explosions sont convaincants, de même que l’ambiance globale sur la carte. Les doublages sont corrects, c’est d’ailleurs David Krüger (dont vous pouvez retrouver notre interview exclusive ici-même) qui prête sa voix, pour la VF, à notre personnage. Mention spéciale pour la soundtrack, vraiment sympathique avec des morceaux composés entre autres par Mikolai Stroinski, qui a oeuvré sur The Witcher 3. Pour le reste, on retrouve des chansons d’inspiration géorgienne qui collent donc parfaitement à l’univers.

Quid du multijoueur ? Et bien pour le moment il n’est tout bonnement pas disponible, les développeurs ayant annoncé qu’il n’arrivera qu’au 3e trimestre 2017 car ils souhaitaient se concentrer sur la campagne solo… mouais. En revanche, le season pass est offert à tous (gratuit sur le store), ce qui permet d’avoir un peu plus de contenu, de là à comprendre l’intérêt d’une telle pratique...

Bilan

On a aimé :
  • La Géorgie, peu commune
  • Quelques bonnes idées de gameplay
  • Missions relativement diverses
  • Le mode de difficulté “challenge”
  • Bande-son de qualité
  • Season pass gratuit
On n’a pas aimé :
  • Un FarCry low-cost
  • Techniquement à la ramasse, framerate, aliasing, textures...
  • Bourré de bugs
  • Les temps de chargement de plus de 4 minutes…
Pas mauvais, mais pas bon pour autant

Que dire de ce Sniper Ghost Warrior 3 à part que c’est un clone de FarCry en Europe de l’Est ? Le jeu n’est pas mauvais, mais il donne le sentiment de ne pas être fini à cause de nombreux bugs, et sa plastique fait qu’il ressemble plus à un portage Xbox 360 qu’à un AAA de 2017. Il y a bien quelques idées sympathiques, comme la possibilité de varier les styles de jeu, ou encore le mode Challenge qui porte bien son nom, et dans l’ensemble la progression est “agréable” malgré la redondance des activités. Mais le multijoueur n’arrivera que dans six mois, et d’ici là le prix du jeu aura surement chuté. Globalement, le titre n’apporte pas grand chose et se contente du strict minimum, son scénario est on ne peut plus classique, de même que son gameplay, donc rien ne presse.

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Sniper : Ghost Warrior 3

PEGI 0

Genre : FPS

Éditeur : 505 Games

Développeur : City Interactive

Date de sortie : 25/04/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

Suppositoire

04 mai 2017 @ 17:35

Merci et bravo pour le test saurone :)

baptistus

05 mai 2017 @ 04:39

La texture sur le screen est ... comment dire ... tres texturé . Ca donne pas envie du coup, meme si sur la papier ça pouvait m’interesser à petit prix. Mais là comme ça ...

Spoofle

14 sep 2017 @ 00:13

Quand serait-il du test après le patch appliqué ? Merci !:-)