Test - Stardew Valley

«Mieux qu’un jardin zen !» , - 2 réaction(s)

Stardew Valley fait partie de ces petits miracles, ces petites pépites indés qui viennent jusqu’à concurrencer les plus gros studios. C’est une « success story » qu’on n’aurait jamais crue possible et on a même du mal à croire que ce soit le travail d’une seule personne. Ce n’est donc pas un hasard si Eric Barone, plus connu sous le pseudonyme de ConcernedApe, soit cité dans la liste FORBES des jeunes talents de moins de 30 ans à surveiller en 2017.

Dans la vallée, woh oh, la la la...

Le magasin Joja est froid et terne, à l’image de sa compagnie

On a tous déjà rêvé de tout quitter. De quitter son job du jour au lendemain, de rendre les clés de son appartement et de prendre le premier bus pour un petit coin perdu et sauvage. Bon bien sûr, arrivé sur place, la réalité nous revient vite en pleine face et on se rend compte que la vie à la campagne les pieds dans la boue à bêcher de la bouse, ce n’est pas vraiment l’image qu’on se faisait du paradis ! Malgré cela, on continue de rêver, parce que ça fait du bien de penser qu’on est libre et qu’on pourrait très bien, sur un coup de tête, partir juste pour changer d’air… Et ça tombe bien parce que ce « changement d’air », c’est véritablement l’expérience que propose Stardew Valley.

Le jeu commence alors qu’on est employé par la multinationale Joja, qui vend à peu près tout ce qu’il est possible de vendre et qui ressemble étrangement au géant Amazon. Joja représente un peu le grand méchant du jeu, une entité présente partout, même là où on ne l’attend pas. Bref, cet emploi est loin de nous convenir et on est prêt à tout quitter à la moindre occasion. Et c’est par un heureux hasard, qu’on reçoit une lettre de notre “pépé” dans laquelle il nous lègue son lopin de terre et sa petite bicoque dans la Stardew Valley. Il ne faudra pas longtemps pour prendre notre décision et tout quitter pour tenter notre chance dans cette vallée plein de promesses.

Le pépé nous a vraiment laissé un beau merdier !

C’est donc avec des étoiles plein les yeux, qu’on arrive sur place et qu’on fait la connaissance de Robin qui nous tendra les clés de notre nouvelle maison. Par la suite, elle s’avérera d’une aide précieuse, puisqu’elle pourra construire des bâtiments additionnels comme une étable pour des animaux, un silo à grain, etc. Une fois installé, on est donc prêt pour cette nouvelle aventure !

La petite maison dans la prairie

Tout le monde n’est pas fait pour vivre à la campagne et il y en a qui dès les premiers jours vont sentir les allergies leur monter au nez comme le pollen au printemps : l’allergie à la 2D (aïe, ça pique les yeux), l’allergie aux tâches répétitives (j’en ai des boutons tellement j’appuie toujours sur les mêmes...boutons) et l’allergie au « Keskejedoisfaire », une variété de pollen très agressif qui vous fait regretter d’avoir acheté le jeu. Bref, si vous êtes allergique à toutes ces choses-là, vous allez vite vous retrouver sur le carreau à vous demander ce que le jeu a de si « spécial ».

La pluie c’est cool, parce que ça veut dire qu’on n’a pas à arroser

Car Stardew Valley n’est vraiment pas le jeu qui va vous prendre par la main. Une fois nos outils à la ceinture, on aura aucune indication. Pas de long tutorial, ni de liste d’objectifs, seul un menu nous donnera certaines tâches à réaliser pour bien débuter, mais rien d’obligatoire, Stardew Valley reposant entièrement sur la liberté offerte au joueur. On aura en sa possession une hache, une bêche, un arrosoir, une faux et une pioche qui nous serviront à effectuer à peu près tout ce qu’il y a a faire : couper du bois, creuser des tranchées, arroser, débroussailler, miner, ... c’est livré sans manuel, mais c’est toutefois assez intuitif pour que n’importe qui comprenne en quelques minutes comment utiliser chaque outil.

On commence donc par débarrasser un bout de terrain envahi par les mauvaises herbes avec la faux et on plante ses premières graines en creusant un trou avec la bêche. Rien de bien compliqué en théorie, mais choix curieux des développeurs, le stick droit fait apparaître un curseur de souris à l’écran, sauf que sa sensibilité est loin d’être optimale. Rien de rédhibitoire, mais il faut bien avouer qu’on ne s’habitue jamais vraiment à cette maniabilité hasardeuse. A l’inverse, rien à dire sur les déplacements de notre personnage qui répondent parfaitement et on préférera se passer du curseur autant que possible.

Le tout, c’est d’être bien organisé

Passé ce petit désagrément, au bout de quelques jours on finira par faire sa première récolte que l’on revendra soit en déposant les denrées dans une caisse à côté de notre maison, soit en revendant directement au magasin de Pierre situé sur la place du village, un endroit qui deviendra vite notre point de repère. On y achètera nos semences, tout en veillant à alterner nos productions et nous assurer des revenus constants. Les mécaniques de jeu sont simples mais addictives et on se met rapidement à réfléchir au rendement de notre petite affaire, l’argent gagné nous permettant d’acquérir du mobilier, de nouveaux outils, construire de nouveaux bâtiments, etc.

So many weeds, so little thyme !

Tous les soirs, c’est la beuverie au café du coin

Après quelques jours, on s’apercevra que le temps est notre ennemi. Chaque journée dure une douzaine de minutes (temps réel) durant lesquelles il faudra s’occuper de nos plantations, mais on découvrira aussi une myriade d’activités annexes qui occuperont nos journées ! On devra alors planifier ses tâches et s’empresser de les réaliser avant la tombée de la nuit.

Car on n’est pas non plus un surhomme et travailler la terre, c’est épuisant ! Une barre d’énergie en bas à droite de l’écran nous indique notre niveau de fatigue et si elle tombe à 0, on ne pourra plus courir. Heureusement, on peut se nourrir pour récupérer quelques points d’énergie, mais tirez un peu trop sur la corde et c’est l’hôpital qui vous raccompagnera dans votre lit, en vous délestant au passage de 1000 piécettes. Une erreur qu’on ne fait pas deux fois !

Ah zut, on est mercredi !

Ce sont donc le temps et notre énergie que l’on devra gérer et des choix que l’on devra faire à chaque instant : est-ce que je passe au magasin de Pierre pour acheter de nouvelles semences ? Est-ce que j’ai le temps de passer à la plage pour aller récupérer d’éventuels coraux, oursins ou autres coquillages pour les revendre ? Est-ce que j’en profite pour remplir cette mission que m’a donnée ce villageois ? Tiens, mais il pleut aujourd’hui, est-ce que je ne profiterais pas du temps de gagné sur l’arrosage pour descendre encore plus profond dans la mine ? Le jeu est conçu pour que l’on ait toujours quelque chose à faire et même lorsqu’on doit se déplacer d’un bout à l’autre de la carte, on pourra en chemin récolter quelques fruits tombés au sol ou observer les PNJ faire leur petite vie selon un agenda précis, ceux-ci nous dévoilant un peu plus leur personnalité à chaque fois qu’on leur parlera.

Le jeu ne nous dira jamais ce que l’on doit faire, mais on aura tout de même quelques “quêtes aléatoires” qui apparaîtront sur un tableau devant le magasin de Pierre, ainsi que le « centre communal » que l’on pourra rénover et qui joue le rôle de “quête principale”. Nous aurons pour cela des conditions à remplir pour satisfaire les petits esprits qui ont pris possessions des lieux. C’est tout à fait optionnel, mais cela nous incitera à produire différents types de denrées au cours de l’année.

Yeah, une canne à pêche !

On découvrira aussi un peu plus tard la mine qui offre un gameplay un peu plus « action » puisque l’on pourra alors explorer les tréfonds de la terre à la recherche de ressources rares et de métaux à fondre, tout en combattant chauve-souris et autres monstres. Plus on descendra profond et plus on sera susceptible de tomber sur des ennemis puissants qu’on devra défaire à coups d’épée. C’est sympathique et ça coupe la routine (c’est le cas de le dire).

Les activités annexes sont nombreuses et tout est fait pour ne pas qu’on s’ennuie : pêcher, cuisiner, explorer la mine, récolter des artefacts pour le musée et j’en passe. Il y a également de nombreuses petites choses à découvrir par soi-même et dont je ne parlerai pas pour ne pas gâcher votre plaisir.

Silence, ça pousse !

Le centre communal est peuplé de petits êtres

L’ambiance du jeu tout comme ses graphismes sont très soignés et le titre est bourré de petits détails intéressants et souvent drôles, des détails qui changent selon les saisons. En été, on peut voir des piverts sur les arbres, des grenouilles qui sautent dans les marres lorsqu’on s’approche, des écureuils monter aux arbres ou encore des lucioles à la nuit tombée. En automne, ce sont les feuilles qui tombent des arbres. En hiver, la neige qui recouvre de son manteau blanc les toits et les arbres. Chaque saison dure 28 jours et a son propre écosystème avec ses semences, ses décorations et ses événements spécifiques. Les événements ont une grande importance, puisque ce sera l’occasion d’entretenir nos relations avec les différents PNJ et même de se rapprocher de certains personnages féminins (ou masculins, y’a pas de jaloux). Ah, Abigail et ses mystères…

On pourra se lier d’amitié avec la trentaine de PNJ du jeu au travers d’un système de “coeurs” qui se rempliront selon nos actions. En leur offrant des cadeaux, on gagnera petit à petit leur estime et certains nous ouvriront leur porte au sens propre comme au figuré. On pourra même se marier avec l’un d’entre eux et fonder un foyer. Le système est simple mais fonctionne plutôt bien, surtout que chaque personnage a une personnalité bien différente.

Ah, la campagne...

Après ça, tu pourras jouer avec mon joystick

Concernant la durée de vie, après ma vingtaine d’heures passées sur le jeu, je n’ai fait qu’effleurer toutes les possibilités offertes. On pourra facilement y passer plus d’une centaine d’heures tellement il y a à faire et à découvrir. Et Eric Barone, le développeur du jeu, ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il travaille déjà sur un mode coopératif. On lui fait confiance pour apporter de nouvelles additions à son jeu durant les mois, voire les années à venir, mais même en l’état, le jeu offre un contenu tout simplement colossal.

Bien sûr, tout n’est pas parfait dans la vallée. Tout d’abord, le jeu est entièrement en anglais, et malheureusement, pas de traduction à l’horizon pour l’instant. Le jeu n’est pas non plus exempt de bugs et soucis de stabilité, et à l’heure actuelle, les freezes sont un peu trop présents, il faut bien l’avouer. De même, le manque de direction et la répétitivité des tâches à effectuer pourront venir à bout des joueurs les plus patients. Le jeu offre des solutions pour pallier la lassitude et on pourra, par exemple, construire des systèmes d’arrosage automatique pour se faciliter le travail. Mais malgré tout, certains joueurs resteront complètement indifférent aux charmes du jeu et se lasseront très rapidement.

Même Stardew Valley est pollué...

Stardew Valley s’inspirant beaucoup des jeux Nintendo comme la série des Harvest Moon ou Animal Crossing, on y retrouve cette même ambiance bienveillante et chaleureuse qui pourra en irriter quelques uns. Les réfractaires à ces jeux devraient passer leur chemin, il y a peu de chance qu’ils éprouvent un quelconque intérêt pour Stardew Valley. Pour les autres, sachez que c’est tout bonnement l’un des meilleurs jeux du genre !

Bilan

On a aimé :
  • Dépaysant et relaxant
  • Bourré de petits détails
  • Un gameplay simple mais addictif
  • Un village plein de PNJ attachants
  • Des tonnes de choses à faire et à découvrir
  • Une durée de vie potentiellement infinie
On a moins aimé :
  • Uniquement en anglais
  • Maniabilité perfectible
  • Gameplay répétitif
  • Une ambiance chaleureuse et pleine de bons sentiments qui peut faire fuir
  • Pas toujours stable, encore quelques bugs
Rat de ville ou rat des champs ?

Stardew Valley, c’est une vraie bouffée d’air frais ! En tout cas pour tout ceux qui n’ont jamais goûté à la série des Animal Crossing ou autres jeux du genre « simulation de vie ». Le simple fait de planter, voir pousser et récolter le fruit de son labeur pour ensuite le revendre a quelque chose d’apaisant, de relaxant. Pas de pression, pas de temps limité à part la durée d’une journée, on se concentre alors sur ses envies de gameplay. Et le jeu est rempli de ces petites choses à faire, à découvrir et de ces petits détails qui font sourire. Stardew Valley est une sorte de “jardin zen vidéoludique” et l’un des meilleurs qui soit ! Son village est peuplé de personnages attachants, qu’on a envie de mieux connaître et ces festivités auxquelles on a envie de participer. Ça fait du bien et ça change des jeux de tir qui composent 90% des jeux actuels. Une bouffée d’air frais je vous dis !

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Stardew Valley

PEGI 0

Genre : RPG

Editeur : ID@Xbox

Développeur : Chucklefish

Date de sortie : Fin 2016

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch, Autre support

2 reactions

Warp

04 fév 2017 @ 14:13

Ça, c’est achat direct !

... quand se sera en français.

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Apollon13

07 fév 2017 @ 10:48

Aaaah Stardew valley ! Je confirme pour le plus de 100h potentiel j’en suis à 95 sur steam et j’ai pas encore joué avec le patch qui permet de choisir différentes fermes au début à rajouté des événements etc...

Dommage pour les bugs et autres j’ai pas trop souvenir d’en avoir eu sur Pc, mais Chucklefish n’a pas l’air du genre à lâcher son jeu donc ça devrait s’améliorer, pour la traduction je suis moins sur, alors bon c’est pas bien compliqué à comprendre mais si on à aucun niveau en anglais ça doit être dommage de passer à coté de plein de trucs.

Un jeu tout choupi, avec un côté gestion très basé sur le chrono (perso j’aime bien mais certains moins), c’est vrai qu’on est pas guidé par un tuto au début, mais l’exploration, les dialogues, les différents objectifs et trucs a débloquer aident pas mal à se construire une « routine » qui permet d’avancer dans le jeu.

Faut aimer ce que le jeu propose, c’est sur, mais si on aime qu’est ce que c’est sympas !