Il y a de cela maintenant 9 ans que Call of Duty 4 : Modern Warfare a changé la face FPS à lui seul. Ne nous mentons pas, il y a clairement eu un avant et un après Modern Warfare, tant dans la mise en scène que dans les thèmes abordés. Exit les innombrables jeux de shoot traitant de la seconde guerre mondiale et bienvenue dans l’ère de la guerre moderne et des conflits contre le Moyen Orient et/ou la Russie. Bref, aux nazis ont succédé de nouveaux ennemis et un nouveau souffle qui a fini, avec le temps, par s’atténuer notamment avec l’arrivée des conflits spatiaux depuis quelques années. C’est d’ailleurs accompagné d’un jeu visant les étoiles qu’Activision nous offre la possibilité de rejouer à ce monument du jeu vidéo sur Xbox One.
On prend les mêmes et on recommence
C’est tout de même avec un brin d’impatience que je pose les mains sur ce Remastered de ce qui est, pour moi, un des jeux les plus importants de la précédente génération de consoles. Inutile de jouer les vieux grincheux car c’est toujours un réel plaisir de contrôler le jeune Soap dans ses aventures. À ma grande surprise, la mise en scène que j’imaginais relativement datée n’a pas tant vieilli que ça. Les séquences d’action et la montée en puissance de l’histoire nous tiennent toujours autant en haleine même 9 ans plus tard.
Manette en main, on retrouve des sensations identiques (si j’en crois mes souvenirs) à l’originale. Moins virevoletant et quelques peu plus tactique que les épisodes plus récents, Call of Duty : Modern Warfare nous propose une sensation que l’on a oubliée depuis quelques années maintenant : celle d’être un humain. Car oui, c’est bien beau de courir sur les murs, utiliser son jetpack et faire des “3-6 no-scope sans les yeux et sans les mains peau de lapin” en armure multicolore, mais au final on en avait presque oublié ce que ça faisait de se retrouver avec ses pieds comme seul moyen de locomotion.
Techniquement, on se retrouve avec un copie un peu plus contrastée. Alors oui, le jeu est indéniablement plus beau que ça version originale. Cependant, je ne vous cache pas que j’aurais aimé avoir en face de moi un jeu plus proche des standards de 2016. Alors attention, le jeu n’est pas moche, loin de là. Certains plans sont même plutôt flatteurs grâce à de bons éclairages, cependant, on se retrouve tout de même assez loin de ce qui peut se faire ailleurs. Cette impression de faire du neuf avec du neuf se ressent surtout lorsqu’on se penche du côté des IA alliées. En effet, ces derniers nous font vivre un vrai calvaire dans les endroits confinés et il n’est pas rare de se voir bloqué (temporairement bien sûr) dans des escaliers.
Seuls sont admis ceux qui ont une tente
Pour le côté multijoueur de ce titre, j’avoue avoir du mal à démêler la satisfaction de retrouver un jeu qui m’a fait passer un temps fou en LAN, et le choc de trouver une communauté aussi détestable. Il faut comprendre par là que le jeu étant resté tel quel, on retrouve très vite ses marques. On meurt à une vitesse incroyable dans un jeu au tempo tout de même assez lent. Trouver le bon placement et bien vérifier les angles morts sont des notions complètement tombées aux oubliettes quand on joue à un Call of Duty de nos jours. Les retrouver est un vrai plaisir même si le choc est brutal. Le revers de la médaille est bien plus sombre malheureusement. Le gameplay était moins dynamique et plus réfléchi que les standards actuels, on doit faire face dans presque toutes les parties (on est quand même plus près du “toutes” que du “souvent”) aux joueurs ayant donné à la série Call of Duty une partie de sa mauvaise réputation : les campeurs. Bon sang, qu’il est rageant de toujours voir les mêmes mecs rester accroupis ou allongés dans un coin plongé dans l’ombre, attendant une pauvre victime passant par là. Bref, à ces joueurs : cassez-vous et ne pourrissez pas ce jeu qui n’a pas besoin de vous.
Le dernier point méritant d’être soulevé, car il pourra rebuter bon nombre de joueurs, est la méthode d’acquisition du jeu. J’ai toujours tendance à ne pas prendre en compte le prix d’un jeu lorsque je le teste et c’est ce que je fais ici. En revanche, il est important de préciser que, pour l’heure et jusqu’à nouvel ordre, Call of Duty 4 Remastered n’est disponible que dans la version Legacy d’Infinite Warfare. Soit à un tarif conseillé de 90€. Inutile de chercher à mendier un code en échange de quoi que ce soit puisque la clé d’activation du jeu se trouve sur le Blu-Ray quand les 46Go nécessaires pour jouer sont à télécharger. Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenu.