Test - The Final Station

«Tchou, tchou, pan, pan» , - 0 réaction(s)

Edité par tinyBuild, The Final Station est le premier jeu du petit studio Do My Best et il faut dire qu’il avait su attirer l’attention lors de son annonce, en début d’année, notamment grâce à son ambiance minimaliste et ses graphismes 2D épurés. Un monde infesté de zombies, c’est loin d’être ce qu’il y a de plus original, mais le gameplay et surtout la narration peuvent souvent faire la différence dans ce type d’expérience.

Le radiant de Pilman ?

C’est bien calme par ici...

Il y a de cela 106 ans, un événement appelé « la Visite » a bouleversé le monde que l’on connait. Un gaz mystérieux a été répandu dans l’atmosphère, transformant les humains en créatures décérébrés et avides de chair fraîche. Le monde a survécu à cette attaque, mais la population ne s’en est jamais vraiment remise. Et depuis, elle est sur ses gardes, dans l’attente d’une inévitable seconde occurrence qui pourrait bien être pire cette fois-ci.

Je ne vous en dirai pas plus car le scénario, sans être d’une complexité folle, est ce qui fait une bonne partie du charme du jeu. On sent les nombreuses inspirations allant de Stalker (le bouquin), en passant par le Transperceneige (le film) ou encore Half Life 2 (le jeu bien sûr). Les développeurs ont aussi avoué être particulièrement fans de This War of Mine, dont on peut retrouver ici les mêmes tonalités. Et il est clair qu’ils ont passé du temps à créer un monde détaillé et inspiré, en témoignent les nombreux documents et textes qui parsèment le jeu.

Veuillez rejoindre vos places, le train va démarrer

Une belle journée commence...

C’est par une belle journée que l’on commence cette aventure. Le réveil sonne et notre héros saute dans un pantalon et des fringues propres. De bon matin, nous voilà en route pour la gare, notre lieu de travail. Et oui, on est chauffeur de train. Mais pas n’importe quel chauffeur de train, puisque l’on conduit une locomotive dernier cri. Une machine spécialement préparée pour la fin des temps. Rien que ça.

Mais la situation va vite dégénérer et on va être le témoin des conséquences de ces événements catastrophiques. La seconde Visite est là, mais on n’en verra bien souvent que les effets dévastateurs : la transformation de la population en monstres informes et meurtriers. Nous embarquons alors dans ce périple à travers le monde dans l’espoir de rassembler les pièces du puzzle.

Lors de ce voyage nous traverserons différentes stations à la recherche de codes de déblocage qui nous permettront de progresser jusqu’au prochain arrêt. Chaque station est l’occasion pour nous de se dégourdir les jambes et d’explorer les environs à la recherche de pièces détachées, de munitions ou de survivants. Ces derniers nous offriront des récompenses si on arrive à les amener en vie à destination, sachant que les ressources récoltées comme les trousses de soin et les vivres sont à partager avec notre équipage.

Station to Station

Je ne le sais pas encore, mais mes passagers sont en train de crever à l’arrière.

Ainsi, le jeu se découpe en deux types de phases. Des phases en train où on doit maintenir constante la consommation d’énergie de la machinerie. Les équipements sont prompts à la défaillance et il faudra par l’intermédiaire de différents mini-jeux, rétablir un voltage neutre sur chaque machine. Si on ne le fait pas, le train peut s’arrêter, mais surtout l’arrêt de la ventilation des wagons risque de tuer les passagers.

Il faudra aussi veiller à garder ces derniers en vie, en les soignant s’ils sont blessés et en leur donnant de la nourriture lorsqu’ils ont faim. Si les barres de vie ou de faim de vos camarades tombent à zéro, c’est la mort et la perte de la récompense promise. Heureusement que cela ne prête pas vraiment à conséquence, car ces séquences en train sont au mieux inintéressantes, au pire clairement énervantes. Surtout que rien n’est expliqué. Et même si les mini-jeux ne sont pas très compliqués, j’ai dû perdre un ou deux passagers avant de me rendre compte de ce que je devais faire.

Le précieux code de déblocage.

On pourra tout de même durant ce voyage admirer les magnifiques décors en 2D, échanger avec certains personnages grâce au système de communication du train pour en apprendre un peu plus sur le sort de nos confrères et confectionner de précieux médikits et des munitions supplémentaires. Mais il vaut mieux le faire rapidement, au risque de perdre des passagers dans l’intervalle. Là aussi, seuls des points d’exclamation nous indiquent les points d’intérêts. A nous de savoir sur quoi appuyer. C’est un peu casse-pied et on aurait presque aimé un mode facile où l’on pourrait se concentrer sur la narration.

Terminus, tout le monde descend

Les autres phases sont beaucoup plus intéressantes, ce sont les phases d’exploration des stations. Comme à l’intérieur du train, on progresse dans un scrolling horizontal. On tape avec B, on utilise un médikit avec Y, on tire avec la gâchette droite et on recharge avec X. C’est simpliste, mais ça fonctionne plutôt bien. On meurt en quelques coups, alors on apprend vite à évaluer chaque situation. Certains ennemis lents peuvent être tués au corps à corps, tandis que d’autres plus rapides doivent être absolument abattus avant qu’ils n’arrivent à notre contact. Chaque porte peut receler autant d’ennemis que de provisions vitales à notre progression, la tension est donc permanente. On peut aussi utiliser quelques éléments de décor comme des caisses, des cabinets de toilette ou le classique baril rouge explosif pour économiser des munitions. Ça reste un jeu pas bien difficile car les checkpoints sont généreux et chaque station se boucle en 5 à 10 minutes. Une fois qu’on a récupéré le code de déblocage et trouver les survivants, on embarque à nouveau dans le train qui nous emmènera jusqu’à la prochaine station. C’est très linéaire et on peut sentir pointer la répétitivité après une ou deux heures. Heureusement, l’envie de connaître la fin de cette histoire saura nous captiver pour la dernière ligne droite.

Là, ça craint.

On traversera également quelques rares stations habitées qui seront l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce qui se trame en toile de fond. Et c’est là que le jeu révèle toute sa force. Ces moments où on l’on découvre des points clés du scénario sont à chaque fois subtilement amenés par des éléments de décor ou des dialogues. A nous alors de lier les points et de faire la lumière sur ces événements. Chacun aura alors son interprétation et c’est ce qui pourra dérouter certains joueurs qui aiment avoir toutes les réponses après avoir bouclé le jeu. Oui, ceux là seront sûrement déçus. Pour les autres, le jeu saura laisser son empreinte encore quelques jours après avoir posé la manette. Il sera peut-être même l’objet de quelques discussions entre amis. Et c’était peut-être, modestement, l’unique souhait des développeurs.

Bilan

On a aimé :
  • Une ambiance très travaillée
  • Le gameplay simple mais accrocheur
  • Les environnements traversés en train
On n’a pas aimé :
  • Maintenir ses passagers en vie (fastidieux et sans réel intérêt)
  • Linéaire et répétitif
  • Un tantinet trop court (à peine 4h de jeu)
  • En VO seulement
Une belle balade en train, rien de plus

The Final Station est un bon jeu mais qui ne va pas jusqu’au bout de ses idées. L’histoire est intéressante, pleine de mystères et fourmille de détails, mais le gameplay pêche par sa simplicité et ses mécanismes abrutissants. On passera une agréable soirée en sa compagnie et il alimentera même quelques discussions avec vos amis, mais au final, on ne pourra qu’être déçu par le potentiel qu’il laissait entrevoir. Malheureusement, le gameplay n’est ici qu’un prétexte à une balade en train à travers un monde en ruine. Mais quel balade !

Accueil > Tests > Tests Xbox One

The Final Station

PEGI 12 Langage grossier

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : TinyBuild

Développeur : Do My Best

Date de sortie : 02/09/2016

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows