On pouvait avoir peur ou du moins nourrir une certaine inquiétude lorsque Microsoft avait annoncé le retour de Killer Instinct sur Xbox One et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord le titre allait être pris en charge par un autre studio que son illustre géniteur à savoir Rare, l’autre raison, beaucoup plus gênante et troublante fut de voir que ce Killer Instinct nouvelle génération allait arriver de façon saucissonnée dans un format épisodique, par saisons sur la One. Deux années plus tard pour autant de saisons, le titre a pourtant balayé d’un gros combo de 64 hits les doutes des joueurs et a réussi à s’installer de manière confortable comme l’une des nouvelles valeurs sûres du jeu de combat et pas seulement sur Xbox One. La troisième saison marque toutefois un virage dans la pérennité et le développement à venir de Killer Instinct, Iron Galaxy ayant assuré avec brio le relais de Double Helix pour la saison 2 doit confirmer et s’échiner à proposer du neuf, autre chose qu’un simple ajout de nouveaux persos. L’arrivée de cette troisième saison devait répondre tout simplement à une seule question : Killer Instinct va-t-il continuer son enchainement ou se prendre un gros combo breaker dans la face ?
Iron Galaxy a sorti sa boite à outils
Iron Galaxy se devait de prendre le taureau par les cornes, et lorsque ce bovin s’appelle Killer Instinct et qu’il pèse plusieurs tonnes c’était loin d’être évident. Pour bien lancer cette saison 3, Iron Galaxy s’est engagé dans une entreprise de nettoyage et de dépoussiérage. Le dépoussiérage est surement le travail le plus visible de prime abord et un travail accessible à tous, acquéreur de la saison 3 ou pas. Le moteur a été grandement amélioré et les décors bénéficient tous d’un nouveau système d’éclairage dynamique qui les fait briller de mille feux. Il n’y a pas à sourciller, le jeu est nettement plus beau, plus propre -voire même trop- et arrive même à impressionner les plus blasés.
Outre ce nouveau lustre, Iron Galaxy a aussi entrepris un gros travail de nettoyage et apporté tout un tas de rééquilibrage, perso par perso, ajoutant même de nouvelles capacités par moments et des ajustements dans le système. Un véritable travail de fourmi qui sera largement apprécié par les fans de la première heure malgré les ajustements de gameplay qu’il faudra assimiler. La liste est longue et je vous invite à aller voir sur le site officiel pour en voir l’étendue. Le jeu en ligne, quant à lui, fonctionne comme une horloge une fois que l’on se connecte et il y a du mieux de ce côté là, on regrette juste le manque d’ajustement au niveau du Matchmaking qui peut se faire rencontrer des joueurs débutants de niveau 5 avec de grosses brutasses surentrainées de niveau 50 pour un combat aussi inutile et frustrant pour l’un comme pour l’autre. Autre petite coquille, celle de la lenteur du chargement des représentations de chaque combattant qui mettent une plombe à s’afficher. Pour choisir sa couleur et son look c’est plutôt frustrant.
Here comes the new challenger !
Passons maintenant au contenu à proprement parler de cette saison 3. A l’heure de l’écriture de ce test, seuls cinq nouveaux persos sont disponibles sur huit. Il s’agit de l’Arbiter tout droit venu de Halo, de Rash des Battletoads, de Mira la sœur vampire de Maya et de deux personnages issus de Killer Instinct 2, Tusk le Viking et Kim-Wu une étudiante coréenne adepte de nunchaku. Au total le roster, à l’issu de cette troisième saison, sera amené à 26 combattants, ce qui est relativement conséquent sachant que chacun d’entre eux nécessite de passer un bon moment dans la section entrainement, toujours excellente au passage, et de nombreuses heures de combats en ligne afin de les maitriser. Pour des raisons de priorité de l’équipe de développement, seuls trois nouveaux stages sont et seront disponibles avec cette saison 3, il s’agit les stages de Kim-Wu, une sombre ruelle déserte, celui de l’Arbiter qui nous propulse au cœur d’un champ de bataille Covenant et celui de Tusk avec son petit drakkar des familles. C’est peu certes mais on se contentera de ça tout en versant une larme sur les monstrueuses compositions de Mick Gordon qui accompagnaient chaque stage jusque là. Cette saison 3 n’a pas vraiment à rougir à ce niveau là vu que les nouveaux compositeurs Atlas Plug et Celldweller ont fait un excellent boulot pour sur les trois nouveaux stages mais on aurait aimé profiter un peu plus de leur talent. Tant pis.
Commençons cette revue d’effectif par le seul viking du groupe : Tusk. On m’a toujours dit que pour éviter les ennuis il ne fallait jamais faire attendre un viking donc c’est chose faite surtout lorsqu’il s’agit d’une montagne de muscle armée d’une gigantesque épée à deux mains. Une montagne de muscle moche certes, mais très puissante, donc on évite de le lui dire en face. Tusk fait partie de cette catégorie de combattants lents, résistants et qui tapent très très fort. Il est difficile à bouger et sa grande allonge compense tant bien que mal sa lenteur, de ce fait il s’avère assez difficile à prendre en main pour les débutants.
Kim Wu est bien plus souple à prendre en main. Elle aussi issue du roster de Killer Instinct 2, elle se place à l’extrême opposé, en termes de sensation et de maniement du grand viking. Rapide, elle enchaine facilement nunchakus et coups de poings. Les coups de pieds sont moins évident à maitriser du fait de la distance à prendre en compte afin qu’ils puissent être réellement efficaces. Le nunchaku peut aussi renvoyer les projectiles adverses. Elle peut aussi invoquer des esprits de dragons qui demanderont pas mal d’entrainement pour pouvoir les utiliser à bon escient.
Rash est peut être mon perso préféré. L’un des héros de Battletoads frappe fort, est rapide, dispose d’un panel de coup assez complet et pouvant répondre à toute les situations. Sa langue peut bloquer les projectiles et lui donne la possibilité d’enchainer très rapidement des coups de bélier, de gros coup de tatane à pointe et autre boule de démolition sans laisser le temps à l’adversaire de comprendre ce qui lui arrive. Cerise sur le gâteau, sa provocation est sûrement l’une des plus inoubliables de l’histoire du jeu vidéo. Vraiment. Je vous jure. J’en rigole encore.
Arbiter est largement moins drôle. Les développeurs de Iron Galaxy ont intégré tout l’arsenal Halo dans ses coups. Son arme préférée reste évidemment l’épée à énergie mais il garde avec lui une carabine Covenant pour attaquer à distance, sa capacité d’invisibilité et ses grenades plasma. De la diversité de cet arsenal naît un gameplay résolument et curieusement orienté sur l’attaque à distance, ce qui déroute totalement dans un jeu comme Killer Instinct où le corps à corps prime. Les grenades à plasma font d’énormes dégâts mais ont la fâcheuse contrepartie de blesser aussi l’Arbiter s’il se trouve à portée de sa déflagration.
Mira est la dernière arrivée et la sœur de Maya est surement la moins évidente à prendre en main du lot. C’est une vampire et chaque coup spécial qu’elle utilise draine sa vie, en contrepartie elle peut drainer celle de son adversaire pour en regagner. Son gameplay est aussi original que dangereux, sa vie baisse de façon alarmante à chaque combo qu’elle arrive à enchainer et se trouve presque dans l’obligation de les clore en buvant le sang de son adversaire. Il est donc essentiel de varier suffisamment ses attaques et leur ordre afin d’éviter un combo breaker qui peut être fatal.