Test - UnEpic

«UnEpic phénomène» , - 4 réaction(s)

Ah, nostalgie quand tu nous tiens ! Je sais qu’il me suffit de poser un regard sur un simple dé à vingt faces pour me laisser submerger par un tsunami d’images et de souvenirs de mes longues et passionnantes parties de jeu de rôle avec mes amis de jadis. Ces après-midi ou soirées attablés devant nos feuilles de personnages buvant coca cola puis bières et surtout les paroles du maître de jeu. On découvrait avec crainte ce que réservait le triptyque salle-monstre-trésor et on négociait comme des vendeurs de tapis sur le partage d’un maigre butin allant même jusqu’à jouer de la bâtarde pour faire pencher la balance en notre faveur. Je m’arrête là car sinon ma litanie rôliste pourrait durer des pages et des pages. Cela va me permettre d’enchaîner sur le test d’UnEpic qui joue d’emblée sur cette corde sensible du vieux baroudeur de papier, en transposant son héros, joueur rôliste, dans un sombre donjon peuplé d’orcs, de gobelins, de pièges, de passages secrets et de trésors après une pause pipi malencontreuse. L’aventure qui l’attend n’est pas aussi mémorable, épique que celles vécues autour d’une table mais elle n’en reste pas moins fort agréable !

Où sont les toilettes ? C’est au troisième donjon à gauche.

Cela ne vous rappelle rien ?

Une simple pause pipi, un événement banal s’il en est dans une partie de jeu de rôle pouvant durer de nombreuses heures, et pourtant celle-ci va prendre un virage inattendu pour le héros d’UnEpic, Daniel. Une panne d’électricité va en effet le téléporter dans l’immense et ténébreux château d’Harnakon où chaque pièce lui réserve une surprise mortelle. Comme si cela ne suffisait pas, une étrange ombre va prendre possession de son corps, ou plutôt essayer, vu que la possession ne va pas marcher comme escompté et que l’ombre se retrouve tout simplement prisonnière de cette enveloppe charnelle. Vous l’aurez compris, UnEpic joue la carte de la parodie assénant régulièrement des allusions ou des situations plus ou moins comiques sur les généralités des jeux de rôle traditionnels tout en distillant par moments de multiples références à la culture geeks, films, livres, dessins animés. Rien ne sera épargné au bonheur du joueur que nous sommes.

Faites attention, un piège mortel est caché tout près de vous !

Mais la seule parodie ne suffit pas à faire un bon jeu et le développeur espagnol (catalan même) l’a très bien compris ! Car oui, UnEpic est l’œuvre d’un seul et unique homme aidé un tant soit peu afin de finaliser le projet par deux graphistes et un musicien. La traduction du jeu a été faite bénévolement par des fans de nombreux pays. On ne jettera donc pas un pavé sur la traduction française balbutiante parsemée de fautes et oubliant au passage quelques descriptions de sorts car elle a le mérite d’être là et de s’en tirer avec les honneurs. Techniquement, le jeu s’en tire avec les mêmes honneurs proposant un pixel art assez fin, détaillé et lui allant comme un gant. Les musiques et l’ambiance sonore ont le bon goût de se faire oublier et de ne jamais venir écorcher nos tympans d’esthètes.

Unepic et pic et colégram

L’inventaire est bien complet et presque tout semble utile

L’inspiration principale de UnEpic est un jeu d’action-aventure-plate-forme de Konami sorti sur MSX : Maze of Galius. On retrouve tous les éléments de l’époque sentant bon la naphtaline ou les bons souvenirs, suivant le côté positif ou négatif qui sommeille en nous, à savoir une vue latérale, un personnage microscopique, une jouabilité d‘antan boostée aux raccourcis manette et un château découpé en écrans de jeu. L’exploration n’est pas vraiment libre, vu que le château se découpe en plusieurs zones accessibles seulement après avoir récupéré une clé gardée jalousement par des boss aussi gros qu’agressifs. Rajoutez à ceci quelques éléments de Castlevania, une touche de jeu de rôle traditionnel et un soupçon de Diablo pour les loots d’armes et d’objets épiques et vous obtiendrez la recette de ce jeu fort sympathique au demeurant.

Les chausses-trappes abondent, les créatures et les dalles piégées sont toujours placées de façon vicieuse...

Car c’est un état de fait, on prend beaucoup de plaisir à arpenter les sombres couloirs du château d’Harnakon, une exploration minutieuse car Daniel s’éclaire juste avec son briquet et doit méthodiquement allumer lampes, chandeliers, torches du donjon afin de révéler les dangers et les pièges tapis dans les ténèbres. Et ils sont nombreux ! Les chausses-trappes abondent, les créatures et les dalles piégées sont toujours placées de façon vicieuse ce qui pousse a avancer prudemment sans précipitation. Le jeu s’avère généreux dans son exploration avec sa petite vingtaine d’heures nécessaires à le finir mais aussi dans son contenu. Les passages secrets abondent, les quêtes annexes offrent des challenges originaux et intéressants et des quêtes spéciales nommées UnEpic Crédits rapportent une monnaie spéciale permettant de débloquer des objets aussi originaux que décalés tels qu’un vaisseau Star Trek en guise d’animal familier ou un pistolet laser.

Les boss sont... grands

UnEpic sait aussi récompenser le joueur en lui réservant d’excellentes surprises ou clins d’œil bienvenus, comme ces sangsues récupérées après un passage dans de l’eau fangeuse et qui pompent notre vie tant que l’on ne s’en est pas débarrassé via notre inventaire. Ce dernier va devenir progressivement un gros fourre-tout, vu que le jeu ne nous épargne pas la panoplie complète du petit aventurier d’héroic fantasy : épées, masses, haches, lances, arcs, baguettes magiques, potions, armures, parchemins magiques, anneaux divers et variés et composants de toute sorte. Cette profusion obligera Daniel a bien choisir quelles compétences privilégier à chaque montée de niveau afin de se spécialiser rapidement et rendre son exploration plus fluide et moins abrupte. Les armes sont aussi plus ou moins efficaces suivant le type d emonstre rencontré, on jongle souvent de l’une à l’autre afin de fracasser gobelins et squelettes dans la joie et la bonne humeur. Pour finir, sachez que UnEpic est bien un jeu indé en pixel art mais possède deux grosses qualités : celle d’être proposé à un tout petit prix de 9,99 euros et celle d’être accessible à tout type de joueurs et non pas seulement les hardcores gamers aliens sado masochistes. Et ça, c’est bien.

Bilan

On a aimé :
  • L’humour
  • Une aventure pas épique certes mais très plaisante
  • Un charme suranné qui fait mouche
  • Beaucoup de bonnes idées
On n’a pas aimé :
  • Quelques aléas au niveau de la traduction
  • Assez austère dans son rendu
  • On distingue très difficilement les corbeaux et les chauve-souris !
UnEpic qui croyait prendre

UnEpic est charmant. Vraiment. Sans être génial, il arrive à séduire sans peine le cœur du joueur baroudeur qui a su garder son âme d’adolescent ou cet adolescent qui a été bercé par les récits épiques de son père lorsque celui-ci arpentait les donjons et tuait les dragons. Un petit jeu qui ne paye pas de mine mais sur lequel on ne s’ennuie pas une seule seconde, et ça, cela mérite largement un coup de cœur pas pour l’étendue et la maestria de sa réalisation mais pour pousser les aventuriers en herbe qui liront ce texte à partir sur un chemin, certes, loin d’être épique, mais particulièrement plaisant.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

UnEpic

PEGI 12 Langage grossier

Genre : Action RPG

Editeur : EnjoyUp Games

Développeur : EnjoyUp Games

Date de sortie : 08/01/2016

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

4 reactions

stars369

21 jan 2016 @ 16:38

Je l ai sur pc et effectivement il est bien sympa. Le mode multi prolonge la durée de vie, et il contient également un éditeur de niveau ! Cela permet donc de proposer ses niveaux en ligne. Du coup je me demande ce qu il advient de ce mode multi ainsi que de l éditeur de niveau sur la Xbox ?

Jarel

21 jan 2016 @ 18:27

stars369 > malheureusement ces deux fonctionnalités ne sont pas (encore ?) présentes sur la version Xbox One. On espère une mise à jour future mais pour l’instant rien n’est annoncé.

avatar

Apollon13

22 jan 2016 @ 08:15

Quand même je me demande un peu comment ça se passe les portages de jeux indés. Si je me souviens bien don’t starve sur xboxone ne contenait pas le multi à sa sortie (et je ne sais plus quel autre jeux avait un soucis similaire).

Le jeu à plus d’un an, ne semble pas d’une complexité technique hors du commun... C’est un soucis de code entre le multi console et pc ? Une taxation du multi ? Manque de moyen éditeur ? Sans être un drame je trouve ça étrange quand même.

Pour fermer la parenthèse et se rapprocher du sujet :

C’est bien un jeu sympas, faut pas avoir trop de problèmes avec les écrans sombres en revanche (certains y sont sensibles) et niveau référence/clin d’œil j’ai été à 2 doigts de l’indigestion... Mais on est pas mal niveau dosage challenge/accessibilité comme le dit jarel et le tout est plaisant.

Jarel

22 jan 2016 @ 11:00

Apollon13 > la réponse est simple, le jeu a été réalisé par une seule et même personne qui s’occupe de tout à la fois, version Steam,Wii U et Xbox One. Il est au four et au moulin et se concentre tant bien que mal à la version Steam pour l’instant et se heurte au système rigide des mises à jour console (pour l’instant la wii u).

Côté références le jeu a le bon gout de ne pas être trop bavard et de distiller les références un peu moins souvent que certains autres jeux basés sur le même humour (à mon sens). On frôle toujours l’indigestion mais on n’y tombe pas ! ^^