Il y a un jeu qui m’a toujours fait envie lorsqu’il est sorti sur Super Nintendo et que je n’ai jamais pu m’offrir. Pourtant, qu’est-ce que j’avais passé de longs moments dans ce magasin de jouets qui l’avait laissé en accès durant de nombreux mois. Ce jeu s’appelle Super Smash TV et proposait de décimer des hordes “d’intermittents du spectacle” lors d’une émission de TV. Rassurez-vous, ces intermittents, armés jusqu’au dents, voulaient aussi me faire la peau, pour l’audimat. Nous sommes en octobre 2015, et un jeu portant le nom de Crimsonland semble vouloir reprendre un gameplay similaire. Il n’en fallait pas plus pour me mettre à l’arrêt, tel un chien de chasse qui aurait reniflé une proie particulièrement goûteuse…
Peinture de sol
Crimsonland n’a pas d’histoire. Vous êtes lâché sur un terrain qui va se remplir de créatures issues de siècles de peur : insectes, zombies, aliens, araignées et autres démons viennent pour vous tuer sans autre forme de procès. Le jeu étant vu de dessus, très au-dessus, trop au-dessus, il est de votre devoir de survivre grâce aux armes que vous récoltez sur les dépouilles adverses dans ce shooter qui ne lésine pas sur le rouge. Régulièrement, vous gagnez des niveaux vous octroyant des compétences afin de vous renforcer d’une manière ou d’une autre et de vous donner une chance de survivre jusqu’à la fin. Voilà tout ce qu’est Crimsonland. Ni plus, ni moins. Pas de scénario, pas de prise de tête, pas d’option complexe, et encore moins de précision… Parce que oui, le jeu a des soucis. Beaucoup de soucis même, à commencer par une visée qui pose de sérieux problèmes avec des armes semi-automatiques comme le pistolet de base. Pourtant, la visée se fait avec le joystick droit : ça devrait être précis, mais il faut compter qu’en même temps vous devrez bouger et les ennemis bougent aussi, rendant la mire proposée insuffisante. Il y a certes une compétence pour faire apparaître un viseur laser, mais encore faut-il tomber dessus.
Et c’est là un des deux gros problèmes majeurs du titre : on a l’impression que le personnage a été délibérément bridé pour pouvoir placer de nombreuses compétences (plus de 60 à débloquer) et de nombreuses armes, pas forcément utiles. Ainsi, le héros se traîne terriblement et il est également très fragile, ce qui, même si c’est loin d’être insurmontable, rend le jeu mou et sans réelle nervosité. Le deuxième gros poids mort de Crimsonland est l’ambiance. On est lâché là, sans même savoir pourquoi. Aucune mise en scène : chaque niveau ressemble au précédent, la courte musique reste identique du début à la fin et quand bien même on charcute à tout va ces saloperies cauchemardesques, on n’y prend pas un réel plaisir. Et même si l’on peut y jouer jusqu’à 4, ou que de nombreuses variantes de jeux se débloquent au fur et à mesure de votre progression sur un mode quête qui se boucle rapidement (3 heures environ), le fun n’est pas vraiment là à cause de ce manque d’identité.