Test - NBA 2K16

«LE All Star Game» , - 22 réaction(s)

J’ai l’horrible habitude, chaque année, au moment de tester la nouvelle version de NBA 2K, de me jeter sans retenue sur mon recueil d’expressions dithyrambiques. Une sorte de réflexe pavlovien annuel que je ne peux réprimer. C’est désagréable, car indépendamment de mon âge j’ai une curieuse impression de radoter, de regretter encore et toujours que le reste des simulations sportives vidéoludiques demeure à des années lumières du panthéon sur lequel la série de 2K règne sans partage depuis de nombreuses années. Avouons-le, là où les autres séries s’essoufflent en reposant sur leurs acquis et sur la seule amélioration de leur technique, NBA 2K a toujours cherché saison après saison à faire évoluer son gameplay et ses modes de jeu. Et NBA 2K16 ne déroge pas à la règle.

Dieu joue au basket... au moins sur console

Shaq Attack !!!

Un simple regard sur les captures d’écran suffit. Pas la peine de faire un long laïus de plusieurs lignes : NBA 2K16 est d’une beauté visuelle à tomber. Que l’on soit joueur ou simple spectateur, le jeu impressionne et laisse encore une fois tous les autres loin derrière : animations, modélisations, angles de caméra, ambiance sonore, tout est réglé, calibré pour vous donner l’impression d’assister à une retransmission télé. Pour tout amateur de panier et de dunks “boom-shakalakesque”, la franchise 2K demeure une pure orgie de qualitatifs en tout genre. La NBA comme si vous étiez, mais pas que, vu que l’Euro Ligue Basket est encore de la fête avec huit nouvelles équipes. Même si, de ce côté de l’atlantique, on peut regretter un traitement différent au niveau de la modélisation, il est quand même plaisant de pouvoir retrouver certains de nos champions nationaux évoluant en Europe comme Nando de Colo, Léo Westermann ou Thomas Heurtel. On notera au passage que Thomas Heurtel est assez ressemblant. Et NBA 2K16 ne s’arrête pas là vu que douze équipes de légende intègrent elles aussi le jeu, faisant de ce titre la simulation de basket la plus riche et la plus complète jamais réalisée. Excusez du peu.

Thomas Heurtel est assez ressemblant

Le seul gros reproche que l’on pouvait émettre à l’encontre de NBA 2K15 était son élitisme vis-à-vis des nouveaux joueurs. Malheureusement cela reste toujours d’actualité pour l’opus 16 vu que l’on ne bénéficie cette fois encore que d’une série de vidéos indigestes en petit format pour se familiariser avec le riche gameplay du jeu. On aurait encore aimé voir un entraînement plus didactique retraçant étape par étape les possibilités offertes par le jeu. Le nouveau venu sera donc encore laissé de côté et devra travailler dur pour maîtriser NBA 2K16 et ainsi éviter de paraître ridicule tant contre l’IA qu’en ligne.

...la configuration a été légèrement retouchée afin de limiter au maximum les manipulations complexes.

Mais tout n’est pas si noir que cela sur les parquets : la configuration a été légèrement retouchée afin de limiter au maximum les manipulations complexes. Un petit tour de chauffe s’avère donc nécessaire pour les vétérans afin de perdre de vieilles habitudes alors que les rookies assimileront plus rapidement les nouvelles manipulations pour les passes, les shoots et autres alley-oops. Une jauge d’intensité vient désormais se greffer à ce désir d’ouverture pour aider les joueurs à bien se positionner en défense, une aide bien appréciable pour les débutants et qui ne change en rien le degré d’exigence du jeu. Pour maîtriser et même prendre un tant soit peu de plaisir avec NBA 2K16, il faut beaucoup de travail, d’efforts et de persévérance.

Un véritable choc de génération

Même si le jeu défensif a été facilité, il en est tout autre pour le jeu offensif. Les pénétrations sont moins évidentes, le démarquage pour les tirs à trois points moins permissif et les défenses plus rugueuses. Les bons joueurs arrivent à se démarquer tout seuls comme des grands, mais dans la grande majorité des cas il faudra construire chaque attaque méticuleusement en utilisant les blocs à bon escient et la moindre faille défensive adverse. NBA 2K16 ne fait jamais de cadeau, bien au contraire. L’IA a toujours cette fâcheuse manie à enquiller un trois point à la dernière seconde de possession et fondre sur nous comme neige au soleil alors que l’on pensait, comme l’Équipe de France au dernier Euro, qu’un matelas de 10 points était suffisant en abordant le dernier quart temps.

A Spike Lee Joint mais pas celui que vous pensez

Vous avec votre soeur et votre meilleur pote. Cool.

Lors du passage en revue de tous les modes de jeu de NBA 2K16, c’est le mode carrière qui soulève à lui seul la foule en transe. Non pas parce qu’il écrase depuis des années la concurrence de par sa profondeur et l’immersion qu’il propose, mais par l’arrivée d’un grand réalisateur dans son équipe : Spike Lee. Ce dernier n’a jamais caché sa passion pour le basket et surtout pour les New York Knicks. Vu qu’il n’a pas été gâté sur les parquets ces derniers temps par les prestations en demi-teinte -pour rester poli- de son équipe fétiche, il a décidé de passer ses nerfs sur le mode carrière de NBA 2K16. Spike Lee avait déjà touché au basket dans sa carrière avec He Got Game en 1998 et, autant l’avouer tout de suite, son incursion dans NBA 2K16 n’est pas franchement convaincante.

Je vous jure que je ne ressemble pas à ça !

Le mode carrière nous met dans la peau d’un jeune prodige du basket que l’on va suivre du collège au Hall of Fame en passant par ses années universitaires et bien sûr sa première draft. Mieux vaut partir avec un avatar afro-américain vu que toute sa famille l’est par défaut. Chez Visual Concepts on a dû oublier de dire à Spike Lee que le mode carrière est joué avec un avatar créé de toutes pièces qui peut aussi bien être de type asiatique que caucasien et j’en passe. Dès le début on tombe donc de plain-pied dans le cliché du jeune black de harlem “wesh-wesh-yo” sympa et droit, dont le rêve est de devenir une star de la NBA.

...le début du mode carrière est plombé par de longs discours ni amusants ni constructifs, déversant un lot de clichés pas vraiment emballants.

Personnellement j’ai dû changer le profil de mon grand finlandais rapidement car à chaque fois qu’il parlait à sa soeur, “j’avais mal à mon immersion”. Même sans ça, le début du mode carrière est plombé par de longs discours ni amusants ni constructifs, déversant un lot de clichés pas vraiment emballants. On aurait aimé voir un Spike Lee plus inspiré et plus imaginatif sur la narration, on a finalement qu’un Spike Lee metteur en scène qui rend l’ensemble des cinématiques plus fluides malgré une réalisation d’ensemble à des années-lumières de ce que l’on voit dans le jeu sur les parquets. Le tout s’améliore quand même nettement après les deux premières années, où notre personnage peut alors se concentrer sur sa carrière pro.

Puisque l’on vous dit que c’est comme à la télé !

Une carrière pro marquée par des séances d’entraînement régulières, des opérations sponsors où il est facile de glaner des crédits et tout le côté “réseau social” qui joue la carte du parrainage avec d’autres stars de la NBA, sous la forme de lobby. Ce qui permet de débloquer au passage des insignes pour améliorer vos compétences et des cartes pour le mode Mon Équipe. On retrouve malheureusement aussi la monnaie virtuelle du jeu, le tiroir-caisse de 2K pour forcer un peu la main au joueur passionné de remettre la main au porte-monnaie. Il est toujours impossible de régler la durée des quarts temps simulés. Puisqueque stats des autres joueurs se basent sur des durées de 12 minutes, vous allez devoir partir sur des saisons interminables de matchs à la durée identique pour viser la place de MVP de la saison régulière et glaner tout ce qui accompagne ce titre prestigieux. Malgré ces reproches, inutile de vous dire que le mode carrière est toujours aussi immersif et possède cette faculté de vous envoyer dans un vortex temporel qui mettra tout vos autres jeux en stand-by.

Sous les paniers du monde entier

Ce Park assez exotique est mon préféré !

Bien évidemment, NBA 2K16 ne se contente pas de son seul mode carrière : il nous délivre comme chaque année un contenu pléthorique accessible par un menu plus clair et soigné qu’auparavant. Deux petits mots sur la chaîne 2KTV sur laquelle on peut perdre un peu de temps sur des reportages internes concernant la motion capture, le travail de Spike Lee et les joueurs en forme du moment : dispensable mais toujours sympathique. La playlist est, elle, toujours aussi soignée avec pas moins d’une cinquantaine de titres qui mettent à l’honneur Dj Premier, Dj Khaled et Dj Mustard pour une ambiance sans aucune fausse note. Après cette petite parenthèse, revenons sur les modes de jeu que nous propose NBA 2K16...

Et ça rentre !! Trois points de plus, hell yeah !

...à commencer par le mode Mon Parc où vous allez pouvoir vous confronter aux joueurs du monde entier au streetball. Pas beaucoup de changements ici, mis à part trois nouveaux décors correspondants aux trois parcs disponibles. Le mode Pro AM 2K délaisse le streetball et vous permet de créer votre équipe de A à Z en compagnie de partenaires de passage ou d’amis, une sorte de come back du mode The Crew qui semble encore un peu délaissé par la communauté. Mon MG (Manager General) reprend les bases excellentes de l’opus précédent avec ses conférences de presse à gérer et ses différentes phases de dialogues. Petit changement notable toutefois avec la possibilité de délocaliser sa franchise dans une autre ville US. Mon Equipe revient aussi avec son lot de boosters et de cartes à acquérir pour développer et renforcer votre équipe. Libre à vous de dépenser quelques euros supplémentaires et acheter des VC (Virtual Credit, la monnaie du jeu)pour acquérir de nouvelles cartes plus rapidement.

Superbe contre de Kareem Abdul Jabbar sur Dennis Rodman !

Le dernier mode, Ma Ligue enrichit le jeu en ligne avec un système de saisons et de divisions pour équilibrer les niveaux. Petit bémol général pour le jeu en ligne qui est trop souvent sujet aux aléas du code réseau : l’importance du timing dans le gameplay est tel que le moindre problèmepeut s’avérer littéralement rageant en plein match. Nous allons arrêter là cette visite guidée qui est loin d’être exhaustive sur tout ce que nous propose NBA 2K16 : il se place sans problème comme un achat obligatoire pour tout fan de basket.

Bilan

On a aimé :
  • Somptueux tout simplement
  • Un contenu hallucinant
  • Un gameplay exigeant mais plus accessible
  • Un mode carrière toujours aussi passionnant...
On n’a pas aimé :
  • ...même si trop bavard et bourré de clichés
  • La monnaie virtuelle et tout ce qu’elle induit
  • Les problèmes de latence en ligne
LE All Star Game

Doit-on louer la qualité et l’hégémonie de la franchise de 2K dans le domaine de simulation sportive ou regretter l’apathie des challengers éventuels ? Quoi qu’il en soit, on ne peut que verser une larme sur ce concentré de bonheur pour tout fan de basket et voir le regard désespéré et lourd de désir des amateurs d’autres sports. NBA 2K16 est encore ce que l’on peut qualifier de quintessence de la simulation sportive. On peut toujours râler sur ses imperfections, sur son mode carrière made by Spike Lee globalement décevant mais il n’en demeurera pas moins un véritable gouffre à temps libre jusqu’à son prochain opus. Et ça c’est incontestable.

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NBA 2K16

PEGI 0

Genre : Sport

Éditeur : 2K Sports

Développeur : Visual Concepts

Date de sortie : 29/09/2015

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

22 reactions

Longshot Spirit

17 oct 2015 @ 23:17

Le fantastique match qui vient de se terminer va sans doute donner envie aux devs de faire un jeu de rugby tout à l’honneur de l’equipe de France.

J’ai eu l’impression de regarder un match de blood bowl chaos all stars contre halflings.

Jarel

18 oct 2015 @ 11:27

Longshot > malheureusement on l’a eu le jeu de rugby à la hauteur des prestations de l’équipe de france depuis 4 ans. Il s’appelle Rugby 15 et même on en a eu deux avec Rugby World Cup 2015... On est gâté. Heureusement Le prochain Rugby challenge devrait arriver en Novembre.

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