Test - Forza Motorsport 6

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Mettons tout de suite les choses au point. Je suis un gros amateur de jeux de voitures depuis toujours. Mais depuis le premier Forza sur la bonne vieille grosse Xbox, je suis avant tout devenu un fanboy de la série de Turn 10. A l’époque, c’était parce qu’ils inventaient et innovaient. Ensuite, cela a été à cause du gameplay unique de la série. On peut donc penser que c’est avec un œil forcément bienveillant que je me suis attaqué au test de ce sixième opus. C’est le cas, l’excitation de jouer à un nouveau Forza étant toujours bien là, mais je vais appliquer avec force le bon vieil adage « qui aime bien châtie bien ». C’est que depuis le précédent épisode, de nouveaux camarades de jeu sont arrivés, et le patron n’est plus tout seul…

On joue comme on aime, ou presque

Histoire de bien commencer, FM6 a le bon goût de se montrer très généreux avec les habitués de la série, leur offrant crédits et voitures (5 millions et des bagnoles pas mal du tout en ce qui me concerne). Bonne idée de soigner sa clientèle fidèle.

Cool, une grande roue !

En se promenant dans les menus, on navigue en terrain connu. Même s’il est compliqué d’inventer des choses dans un jeu de courses, ce n’est pas là qu’on trouvera une surprise. La carrière, qui prête régulièrement le flanc à la critique pour sa structure se limitant à un enchaînement de courses continuera d’être critiquée. Il faut terminer 15 championnats pour en voir le bout, et bien entendu on pourra revenir sur les 25 qu’on n’a pas faits plus tard. Pour avancer, il suffit d’être placé dans les 3 premiers. C’est simple, sans fioritures, sans fantaisies non plus. La répartition des courses est bien vue, que ce soit dans la variété des circuits ou dans les véhicules qu’on se doit de conduire, mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien le joueur qui met de l’intérêt dans ce mode. En effet, avec une difficulté adaptée les courses peuvent être passionnantes, mais on peut aussi choisir la facilité, la carrière étant bien peu punitive. Pour varier un peu les plaisirs, des invitations tombent régulièrement, incitant le pilote à aller faire un tour dans la section Rassemblements dont on va parler plus loin.

les chronos vont tomber de partout en un temps record

La carrière de FM6 déçoit. Son contenu est irréprochable, l’intensité des courses aussi, bref, en valeur absolue, les championnats délivrent exactement ce qu’il faut. Pourtant, de nombreux joueurs se détourneront de la carrière pour d’autres modes de jeu à cause de ce qu’il manque vraiment : une finalité. Forza Motorsport a besoin de grandir pour proposer une carrière qui en soit vraiment une. On peut imaginer par exemple l’attachement à des écuries, des scénarios de course, des rivaux, ou des mécanos à gérer. Bref, quelque chose qui donnerait l’impression de vivre une carrière et non pas seulement des courses.

Sous le soleil c’est bien aussi !

La seule nouveauté provient en fin de compte des « mods », des cartes qu’on peut gagner et jouer en course afin de modifier légèrement les caractéristiques de la voiture, quelques paramètres de course, ou bien en s’infligeant un défi qui peut rapporter gros. Dans l’absolu l’idée n’est pas absurde, mais à nouveau, elle s’intègre dans un cadre si peu punitif que ce qui aurait pu être de la gestion de ces bonus n’a pas vraiment lieu d’être. Cela donne un petit côté arcade, qui dans les faits ne l’est pas.

Le mode Rassemblement propose ce qui finalement aurait peut-être mérité d’être dans la carrière : des défis avec à chaque fois une voiture particulière, et des conditions de course plus variées. En gros, ce sont des défis ! Je ne les ai pas comptés, mais il y en a vraiment beaucoup, à vue de nez une centaine. En alternance après deux ou trois courses de carrière, c’est l’idéal pour toucher des véhicules qu’on ne verra que beaucoup plus tard. Un complément indispensable.

Le mode Rivaux est de retour pour le plus grand plaisir des acharnés de la route. Rien de neuf : on peut se défier sur… tout. Dans le même temps, quelques scénarios sont proposés et seront sans doute renouvelés comme c’est maintenant la tradition. Pas grand-chose à ajouter : on sait tous qu’au bout d’un moment tous les joueurs viennent se frotter à ce mode et y passent même la majorité de leur temps en solo. C’est le frisson de la compétition communautaire en solo. Je suis prêt à parier que les chronos vont tomber de partout en un temps record. Par ailleurs, on peut aussi se lancer pour des courses libres sur tous les tracés, ainsi que s’entraîner tant qu’on veut.

Le calme avant la fureur des moteurs

L’autre mode star de la série, c’est bien entendu le jeu en ligne. Et ça va chauffer sur les pistes puisque jusqu’à 24 joueurs peuvent s’affronter. Dans le cadre de ce test, j’ai pu courir avec 18 autres concurrents, et le résultat est à la hauteur de ce qu’on attend : animation impeccable, pas de lag, bref, extrêmement agréable. On peut naturellement configurer toutes les options de la course. A priori aucune nouveauté ni nouveau mode de jeu. Le jeu en ligne de Forza est traditionnellement proche de la perfection, et cette bonne habitude est de nouveau de mise avec FM6. La seule nouveauté est un mode spécifique qui va nous mettre en relation avec des joueurs à priori de votre niveau. L’idée est très intéressante, à voir si cela fonctionnera bien, cette option ne pouvant être testée avant la sortie du jeu.

Dans tous les modes de jeu on gagne de l’expérience, et chaque passage de niveau donne lieu à un tirage au sort (packs de mods, argent, voitures). Le niveau d’affinité avec les constructeurs permet de gagner également quelques deniers.

Du choix dans le paddock

Avec FM5 et son contenu un peu chiche (qui s’est étoffé au fil du temps par le biais de téléchargements), Turn 10 s’est pris la dernière fois une petite soufflante de la part de son public. Pas question de renouveler cette erreur. Cette fois, ce sont donc 26 circuits qui attendent les joueurs, tous, bien entendu, déclinables en plusieurs tracés. Quatre de ces circuits sont de totales nouveautés, mais tous ont eu droit à un petit lifting dont nous parlerons un peu plus loin. La nouveauté, comme tout le monde le sait, c’est l’arrivée de la pluie et de la nuit. Et de ses limites. En effet, si je dis « pluie » et « nuit » et non pas météo et temps qui passe, c’est bien parce que cela n’est pas dynamique. De même, ces options ne sont pas accessibles sur toutes les pistes, puisqu’il ne peut pleuvoir que sur 7 tracés, et il ne fait nuit que sur 6. Probablement que cela est un choix délibéré, Forza Horizon 2 nous ayant montré que cela était tout à fait faisable sans limites particulières.

Course de nuit

A l’écran, la conduite de nuit est spectaculaire, et difficile… Un peu comme en vrai, quoi ! Il y a quelque chose de stressant à défendre sa position en bloquant un concurrent qu’on devine à la lumière de ses phares. Pour la pluie, le résultat est mitigé. La vue intérieure est à côté de la plaque : alors que le temps est un cauchemar, la vision en est à peine gênée. Par ailleurs, à cause de l’absence de gestion dynamique, les flaques sont toujours aux même endroits, et il n’y a aucune chance qu’un côté de la piste s’assèche en cours de course. A l’inverse, les effets sur le pilotage sont superbement retranscrits, en particulier l’aquaplaning. Pour en avoir fait un en vrai, je peux témoigner que FM6 a très bien capturé les sensations de perte de repères qui m’ont submergé.

On regrettera aussi l’absence des circuits japonais… Mais 26 circuits, c’est déjà conséquent, à moins d’en avoir encore plus (notez que je n’ai rien contre !), les absents feront toujours des insatisfaits. Quand on regarde de plus près, on peut en tout cas constater que le choix est cohérent, avec un panel de tracés différents et couvrant tous les styles de pilotages.

Bilan

On a aimé :
  • Le retour du gameplay FM4, plus de fun !
  • Contenu conséquent, très complet
  • Jeu en ligne à 24
  • La fluidité habituelle de Forza
On n’a pas aimé :
  • Pourquoi pas de météo et nuit sur toutes les pistes ?
  • Voitures toujours aussi brillantes sur la piste
  • Le mode carrière toujours aussi ronflant
Le retour d’un roi

D’UN roi, pas DU roi. L’offre des jeux de caisses s’élargit avec Project Cars maintenant dans la course. FM6, en revenant à plus de sensations et plus de fun grâce à un gameplay moins intransigeant que celui du cinquième épisode, retrouve l’équilibre qui avait tant convaincu dans FM4. Ne comptez pas sur moi pour prendre position et dire qui « simule » le plus et qui est le meilleur : Project Cars et FM6 sont des jeux différents, et sur le créneau de ce dernier, sur la technique matinée de fun, Forza rend une copie remarquable et va scotcher pendant longtemps les joueurs devant leur écran. Sur son créneau, c’est bel et bien Forza le patron ! Malgré le pied que j’ai pris à reprendre la piste avec le gameplay proposé, je garde mon coup de cœur en poche pour « punir » Turn 10 de ne pas être allé jusqu’au bout : l’absence de météo et de nuit sur tous les circuits donne une impression d’inachevé, et il serait vraiment temps que le mode carrière évolue et offre quelque chose de plus consistant. Il ne manque plus que cela, et quelques détails techniques à faire progresser, pour qu’on atteigne les sommets auxquels on rêve tous. Mais pas de doutes, avec FM6, on est déjà très haut.

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Forza Motorsport 6

PEGI 0

Genre : Courses

Éditeur : Microsoft

Développeur : Turn10

Date de sortie : 18/09/2015

Prévu sur :

Xbox One

46 reactions

corrs78

08 sep 2015 @ 09:17

merci pour ce très bon test Rone, la conclusion etait ecrite depuis des mois en fait ? :p Comme d’hab Turn10 fait le boulot mais ne surprend pas. visiblement PCars n’a pas donné le coup de pied au fesses escompté. c’est si compliqué que ça d’ajouter des Qualif et des pitStop dignes de ce nom ? quand à la météo c’est aussi une interrogation :/

tu n’as pas parlé de l’aliasing quasi omniprésent sur les vehicules de la démo, ça a été corrigé dans le jeu ?

Rone

08 sep 2015 @ 09:26

Chez moi, pas d’aliasing à moins d’avoir le nez collé à l’écran. Mais on a déjà constaté par le passé des différences importantes d’un écran à l’autre sur cet aspect, donc je suis prudent. Pas fait attention sur la démo, qui du coup n’est plus sur DD.

S4DISTIC

08 sep 2015 @ 09:42

Pourtant pour l’aliasing cela dépend peut être aussi de l’écran, sur ma TV il est plus visible je trouve alors que sur mon écran PC il est quasi inexistant.

Moi ce qui me turlupine est surtout de savoir si dans les modifications carrosserie ils avaient rajouté le tuning manquant de Forza 4 ou bien même augmenter le tuning, parce que dans le 5 beaucoup d’accessoire avait disparu au niveau des parc choc etc... et comment ça se passe au niveau des livrées.

Khalifa

08 sep 2015 @ 09:49

Merci pour ce test. Pas surpris de cette évaluation.

Référence en matière de jeu de course (gameplay/contenu/graphismes) ... mais pas innovant... pas suffisamment poussé d’un point de vue racing (absence des stands et ravitaillements, pas championnat avec qualifications etc.) Un exemple de détail qu’il manque : toujours pas les écarts avec les pilotes suivants et précédents affichés en courses. Why ???? C’est tout bête à implémenter.

Cela étant, je prendrai le jeu car je prends généralement la plupart des jeux de voitures. Surtout les Forza, les Project Cars, les F1 etc.. Pas les NFS et autre The Crew

pushfred

08 sep 2015 @ 10:07

Pour ce qui est de l’aliasing, il suffit de régler vos écrans et d’avoir suffisamment de recul. Baissez le ’contour’ dans vos options d’image le plus bas possible (le mien est à 0) et quelques ajustements de contraste et luminosité ou autres...J’ai un Philips 120cm à 500 boules, donc moyenne gamme, et j’ai une image parfaite sauf quand je me colle à l’écran. Pour revenir au jeu, je trouve les temps de chargement toujours un peu longs, sinon jeu au poil comme dab. FORZA ET PIS C’EST TOUT !

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bastoune

08 sep 2015 @ 10:24

Merci pour le test Rone ;)

Forza reste Forza, tant mieux ! On est sur un jeu de course, le plaisir c’est ... la course ! FM est le jeu le plus « technico-fun » pour se tirer la bourre sur des boucles de bitumes. Fin, technique, exigeant, pour un peu qu’on adapte la difficulté à son niveau, ça devient épique !

J’aime la Simulation (note la majuscule, c’est pas juste pour faire joli ;) ) et pour ça y’a Assetto Corsa (ou rFactor 2 ;) ), on touche plus au « réalisme » à outrance, les courses en sont même physiquement épuisantes.

J’aime FM parce que c’est l’essence de la COURSE (note les majuscules, c’est pas juste pour faire joli), c’est exigent mais tu as le droit à l’erreur, c’est fin dans le pilotage mais tu peux y jouer au pad (hallucinant non ?) et c’est « bordel de monstrueusement » FUN, en multi ça reste équilibrer, ça pousse, ça frotte, ça se tire la bourre comme nulle part ailleurs.*

Alors ouais les voitures font « plastoc », y’a pas d’arrêts aux stands, mais sur 5 tours avec les copains dans le retro, la BM qui tente de me faire l’extérieur et l’ouverture qui se profile à l’entrée de la chicane pour gratter les deux Volvo qui se chatouillent un peu trop les ailes pour ne pas tater la glissière, est ce que c’est vraiment important ? Pour moi : non :-)

Shane Vendrell

08 sep 2015 @ 10:32

« Inachevé », merci Rone car c’est le terme qui convient le plus à ce titre. Dommage que Turn10, n’a pas posé ses couilles sur la table, comme ils l’ont fait avec FM4 !

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bastoune

08 sep 2015 @ 10:58

« Inachevé », merci Rone car c’est le terme qui convient le plus à ce titre

l’absence de météo et de nuit sur tous les circuits donne une impression d’inachevé

si tu résumes deux pages de test en un mot, tu fais dire ce que tu veux à n’importe qui ;)

Il manque des choses, on est tous d’accord là dessus, et on le sait depuis les premiers retours de l’E3, mais il faut reconnaitre que Forza5 à fait du mal et que Forza6 (même si il ne met pas tout le monde d’accord, il y en aura toujours qui lui prefereront un ProjectCar car plus « réaliste ») remet la licence sur la route (mon dieu que je suis drôle, quelle finesse dans le jeu de mot, quelle modestie dans la posture, je m’aime tant...). Le jeu porte une masse de contenu, un gameplay à la Forza (et c’est bien ce que je lui demande), un mutli (à priori) stable, alors c’est sûr qu’ils ne réinventent pas la roue (vous ai-je dit que j’étais hilarant ?) mais ce Forza me semble riche et adictif au possible (si le multi tient ses promesses).

Khalifa

08 sep 2015 @ 11:34

@bastoune

Selon toi, en quoi Forza 5 aurait finalement fait du mal ? Et donc en quoi Forza 6 pallierait à ce mal causé ?

Forza 6 ne semble pas plus riche que le 5, aucunement. Hormis des circuits de nuit et sous la pluie. Peut-être un meilleur gameplay (plus fun), mais celui du 5 était très bien également.

Shane Vendrell

08 sep 2015 @ 12:07

@bastoune : Pourquoi faire 2 pages quand tu peux résumer Forza 6 en un mot ? :)