Alors, avant d’y aller, faisons une petite vérification du matériel. Tout le monde a sa jolie et pas seyante combinaison jaune renforcée au niveau des genoux ? Ok, on vérifie aussi que l’on a tous nos gants, notre sac à dos et les baudriers. J’ai inspecté les cordes hier soir, elles sont toutes posées là, le tout sera de ne pas les oublier en partant. Réajustez vos casques et j’espère que vous avez tous rechargé vos lampes frontales car l’expédition risque d’être longue et je suis sûr que vous n’aimerez pas vous retrouver sans lumière dans les Tréfonds. Voilà, je pense que tout est bon maintenant, on va pouvoir y aller ! ... Ah non ! J’allais oublier ma manette et le jeu Dragon Age : Inquisition. Sans ça, tester le deuxième DLC solo du dernier jeu de Bioware serait tout bonnement impossible, même aussi bien préparés que nous le sommes.
Pour ceux qui aiment les trous
La puissance du Thaig nain d’Orzammar n’est plus à démontrer. Et pourtant le royaume qui a construit sa richesse et sa renommée autour des mines de Lyrium n’a d’autre choix que de quémander l’aide de l’Inquisition face à de violentes secousses sismiques, d’origine inconnue, qui ravagent leurs tunnels. La source de ces violentes secousses semble provenir d’une étrange faille géologique apparue sur la Côte Escarpée, une faille d’où se déverse un flot ininterrompu d’Engeances. La menace semble bien réelle et va entraîner l’Inquisiteur et ses amis au cœur des Tréfonds.
Bioware nous avait promis lors de la sortie de Dragon Age : Inquisition que les DLC à venir pour le jeu feraient l’objet d’un soin tout particulier et seraient autrement plus conséquents que la majorité de ceux de leurs précédentes productions. Les Crocs d’Hakkon nous avait rassuré sur ces deux points car en effet, ce premier add-on solo arrivait enfin à se hisser à la hauteur de ce que l’on attend pour un DLC d’un jeu comme Dragon Age : Inquisition. La Descente ne rompt pas avec ces bonnes intentions et nous offre une aventure dense, riche, par moments épique et disponible dès notre arrivée à fort Céleste. Alors certes, ce deuxième DLC n’est qu’un gigantesque donjon, un ensemble de grottes et de tunnels bien loin des régions immenses que l’on aimait parcourir et surtout découvrir dans le dernier né de Bioware.
On pouvait craindre l’apparition d’un certain ennui et de la monotonie de notre descente dans les entrailles de Thédas, rassurez-vous il n’en est rien. On retrouve dans ce DLC tout le talent de l’équipe de Bioware en matière de level design. On a beau s’enfoncer dans les profondeurs certains paysages arrivent toutefois à couper le souffle de par leur immensité et leur beauté. Les six niveaux de la descente réservent bien des surprises, entre des ruines de Thaig nains, des filons de Lyrium purs, des cavernes entièrement tapissées de champignons phosphorescents. L’exploration n’est pas en reste vu que durant la descente de nombreux passages secondaires devront être dégagés par l’Inquisition et certains endroits paraissant inaccessibles cachent bien des trésors, voire des secrets pour le moins originaux.
Ce deuxième DLC, met sur le devant de la scène les grands oubliés du jeu, à savoir les nains, et caresse les fans de la première heure dans le sens de la barbe naine avec des combats dantesques contre des nuées d’Engeances. Comme pour dans Les Crocs d’Hakkon, le challenge est au rendez-vous et dès la difficulté normale, les groupes d’adversaires nécessiteront une bonne préparation de la part du joueur, d’autant plus que le niveau des adversaires se cale à celui du joueur.
Heureusement, on sera aidé par deux nains d’Orzammar, un guerrier de la Légion des Morts et une émissaire du Façonnat. Ces deux nains égayeront principalement notre descente vu que le reste de notre groupe demeure étrangement peu loquace mis à part quelques inserts lors des cinématiques. Les confrontations de masse et le groupe élargi de l’Inquisiteur semblent être en grande partie responsable de l’abandon de la Xbox 360 pour ce DLC.
La Descente aurait vraiment pu nous ravir complètement avec son histoire à la base intrigante, des révélations surprenantes en son sein (les Engeances ne sont pas les seules créatures à nous attendre dans les ténèbres !) si elle n’avait pas péché, comme Les Crocs d’Hakkon par un final expédié. Le rebondissement en milieu d’aventure laissait présager du meilleur pour finalement accoucher d’un dernier niveau aussi magnifique que vide et d’une conclusion bien fade. Ce voyage dans les Tréfonds s’essouffle au final et déçoit malgré un voyage agréable et le bonheur d’avoir récolté quelques armures épiques moches mais puissantes et de nouveaux schémas d’artisanat.