Shell City est en danger. Attaquée par une armée toute de violet vêtue, la ville n’a pas pu résister à l’envahisseur. Le Colonel Moustache décide alors de faire appel à son vieux pote Tembo : le petit cousin de Babar ayant été nourri un peu trop tôt aux VHS de Rambo ! Drôle de mélange me direz-vous mais il faut au moins ça pour venir en aide à l’armée des cacahuètes…
C’est une sacrée trompe que vous avez là...
Une fois n’est pas coutume, Tembo s’est fait remarquer dès son trailer d’annonce avec un style qu’un jeu flash n’aurait pas renié. Force est de constater qu’une fois le jeu lancé, tout fonctionne : si les personnages adoptent le style vectoriel des jeux flash, les décors et les ennemis volumineux, eux, sont en 3D. Le style cartoonesque et le mélange des genres fonctionne à merveille. Et que dire des onomatopées venant ponctuer les actions du belliqueux cousin de Babar. On aime ou pas. De mon côté, j’ai adoré. Tout simplement.
En contrepartie, si le premier monde est cohérent avec le pitch de base - car il serait un peu osé de parler de scénario - avec une ville dévastée par la guerre, le troisième monde est complètement hors-sujet. En effet, la fête foraine, même si le décor s’accorde avec certaines mécaniques de gameplay, jure un peu avec le reste.
Même constat pour les boss du jeu : ils semblent avoir été pensés complètement indépendemment des mondes dans lesquels ils apparaissent. C’est d’autant plus dommage que ces adversaires ne sont pas nombreux.
T’as le Tembo dans la peau !
Côté gameplay, on prend les classiques des années 90, on prend quelques spécificités par-ci, par là, on mélange tout ça avec le savoir-faire d’un studio vétéran et ça donne Tembo The Badass Elephant. Rayman, Donkey-Kong Country, Super Mario Bros (bien entendu) et Sonic : tous les grands classiques sont là. Sonic cède donc son level design multi-branches et ses boss (et plus encore dans le monde 3 mais je n’en dirai pas plus pour laisser la surprise), Donkey-Kong ses canons, Rayman ses zones cachées, ses pauvres personnages sans défense à délivrer ainsi que quelques mécaniques d’interrupteur bien senties (le poing de Rayman activant les interrupteurs étant remplacé par le jet d’eau de la trompe de Tembo) et enfin l’inusable Mario a eu la gentillesse de prêter sa mécanique de pièces (ici remplacée par des cacahuètes et une vie nécessitant 300 unités au lieu de 100) ainsi que son inertie lorsque l’on court.
Voilà donc les inspirations principales de Tembo mais il serait réducteur de ne l’associer qu’à ça car si piocher des idées est facile, les mettre en application de manière cohérente est beaucoup plus compliqué. Le fait est qu’ici tout fonctionne. Mention spéciale d’ailleurs pour le level design vraiment bien pensé et vous obligeant à être attentif au moindre détail si vous voulez sauver tous les civils et tuer tous les ennemis.
De plus, si le jeu peut s’apparenter à un jeu de bourrin au début où l’on court et défonce tout sur notre passage, la suite demande bien plus de doigté. La difficulté augmente d’ailleurs de manière progressive jusqu’à la fin du troisième monde pour toujours garder le joueur concentré. Lors des trois niveaux finaux, en revanche, on atteint le pic de difficulté final qui, sans être insurmontable, offre une belle résistance faisant passer le reste du jeu pour une promenade de santé.
Pachyderm Defense Force
Lorsque j’ai lancé le jeu pour la tout première fois, j’ai tout de suite été surpris. Pas dans le bon sens malheureusement. Je m’explique : lorsqu’on lance le jeu, avant même les “splash screens” (les écrans nommant le développeur, éditeur, le moteur avant l’écran titre), on a le droit à un temps de chargement de... 1 minutes et 40 secondes ! Rien que ça… J’ai crû être bloqué dans un chargement ou alors que ça n’était arrivé que parce que c’était la première fois que je le lançais mais non, j’ai eu le droit à ce chargement à chaque fois que j’ai lancé le jeu.
Une fois le chargement terminé, on arrive à l’écran titre et on peut enfin écouter le thème principal du jeu qui est de plutôt bonne facture. Le reste de la bande son est, en revanche, bien inégale. On peut avoir un thème de plutôt bonne qualité comme une boucle de quelques secondes pas forcément géniale qui revient sans cesse dans le niveau. Rien de bien scandaleux non plus mais c’est loin d’être de haut niveau.
Niveau durée de vie, vous en aurez pour 5 ou 6 heures. Le complétionniste cherchant le 100% se rapprochera des 10h quand les furieux du genre le boucleront en 4. Un peu court si l’on s’en réfère au nombre de niveaux (18) mais tout à fait honorable pour les 13 petits euros demandés.