Test - The Elder Scrolls Online

«TE plus vraiment SOl» , - 5 réaction(s)

Everliss, elfe noire de niveau 15 et avatar de MMORPG commence sa journée. Elle vérifie son équipement et lustre son petit casque rare, et donc bleu, avant de consulter son carnet de quêtes annexes. Un érudit du village voisin lui demande de tuer 15 lapins tigres pour elle ne sait plus quelle raison. Cela tombe bien, leur antre se situe à moins de vingt minutes d’une borne de téléportation. Elle part donc tout en rêvant à l’achat d’une éventuelle monture pour à peine 550 000 pièces d’or. Arrivée devant la grotte des lapins tigres, elle prépare ses sorts et dégaine son épée. Manque de bol un duo de guerriers niveau 36 en sort prestement et file sans même marquer un temps d’arrêt pour la saluer. Il va falloir attendre la repop. Une heure plus tard, c’est bon ! Everliss vient de tuer le dernier lapin tigre et s’apprête à regagner la hutte du donneur de quête pour glaner les 50 pièces d’or promises et 100 points d’expérience. L’érudit, joueur, lui demande alors de retourner dans l’antre des lapins tigres pour y tuer leur chef de meute, l’horrible Lapinotueur. Une horrible créature qui n’arrête pas de manger les carottes de son potager. Everliss hésite alors deux secondes entre lui mettre ses carottes là où elle le pense ou agir en princesse et rêver encore une fois de sa future monture…

Un avatar, une faction, une classe

Cela ne vous rappelle rien ?

A l’instar d’Everliss, le joueur de MMORPG aimerait profiter d’un vent de fraîcheur sur les contrées de Tamriel. Histoire de briser la routine un peu vaine de la majorité des MMORPG, qui, avouons-le, n’ont rien réussi à proposer de plus que le mastodonte et vétéran World of Warcraft. Voir la série Elder Scrolls s’essayer au MMO n’est pas réellement une surprise, on pourrait tout juste qualifier cette incursion comme évidente pour des jeux qui ont toujours su proposer des univers immenses et riches. TESO est à classer dans la catégorie Buy to Play (acheter pour jouer, original…), aucun abonnement n’est nécessaire juste s’acquitter de l’achat du jeu. Son économie se base sans surprise sur le principe des micro transactions à base d’un argent virtuel (les couronnes) payable avec de l’argent réel. Mais rassurez-vous on ne trouve là-dedans rien de bien contraignant. Ces achats se résument à quelques styles d’artisanats, des déguisements, des montures et des compagnons et la possibilité de réinitialiser son personnage. On peut réellement se lancer dans l’aventure sans crainte d’être obligé de débourser plus que le prix du jeu. Mais avant de partir fouler les plaines, cheveux au vent, et nettoyer du donjon, épée devant, le joueur doit s’atteler à la tâche ingrate de la création d’avatar.

Certains lieux sont peu engageant...

Ceux qui ont déjà vécu les aventures de Skyrim, Oblivion et autres Morrowind ne seront pas perdus. The Elder Scrolls Online (que l’on va appeler TESO comme tout le monde pour économiser nos doigts et notre clavier) propose d’incarner chacun des dix peuples de Tamriel. Mis à part les Impériaux, qui peuvent choisir leur camp, chaque peuple est associé à une alliance particulière : l’Alliance de Daguefilante qui regroupe les Brétons, Orcs et Rougegarde, le Domaine Aldmeri pour les Hauts Elfes, les Khajiits et les Elfes des Bois et enfin le Pacte de Coeurébène pour les Nordiques, les Elfes Noirs et les Argoniens. Le choix initial est crucial vu qu’il détermine les affrontements en PVP et la région dans laquelle vous allez débuter votre aventure. Si vous souhaitez rejoindre et surtout jouer avec un groupe d’amis assurez-vous de bien choisir la même alliance qu’eux.

N’est ce pas un coin idéal pour passer ses vacances ?

La petite nouveauté dans l’univers de The Elders Scrolls vient de l’obligation de choisir une classe pour son personnage sur les quatre disponibles. Rien de bien transcendant dans ce choix vu que l’on retrouve les traditionnels guerrier, voleur, mage et prêtre affublés de noms remaniés pour le jeu. La personnalisation de son avatar est quant à elle très bien faite et complète. Il est tout à fait possible d’obtenir assez rapidement un personnage classieux, stylé qui jure presque comparé à la direction artistique anecdotique pour ne pas dire complètement loupée de la grande majorité des armures du jeu. Une fois notre avatar finalisé, on est enfin prêt à conquérir tout Tamriel !

Premiers pas dans Tamriel

J’aimerai bien avoir son casque...

TESO avait comme cahier des charges de rester au plus proche de l’expérience Elder Scrolls afin de bénéficier de l’énorme engouement suscité par Skyrim auprès des joueurs. Le vétéran de Bordeciel retrouve très rapidement ses marques, TESO reprend à peu de choses près le même gameplay avec juste des changements au niveau du combat où chaque touche est associée à une capacité spéciale/sortilège. Ce dernier gagne énormément en dynamisme.

L’introduction essaye de nous mettre dans l’ambiance sans toutefois pleinement convaincre avec notre personnage amnésique et enfermé dans un sombre cachot duquel il devra s’échapper. La suite de l’aventure s’avère heureusement plus sympathique sans vraiment être mémorable. La réalisation aussi a du mal à convaincre avec son style réaliste desservi par un design d’ensemble sans saveur et d’un niveau se situant entre Oblivion et Skyrim. Oui, TESO est moins beau que Skyrim, il souffre du manque d’effets visuels et de lumières dynamiques qui caractérisent maintenant les grosses productions sur Xbox One. Sans agresser, il ne flatte pas la rétine du joueur et les paysages ont vraiment du mal à arrêter le joueur dans des moments de grâce poétique comme c’était souvent le cas dans Skyrim. Seule la musique surnage, proposant des thèmes variés et dynamiques, l’ambiance sonore est à la hauteur, adaptée à l’environnement et dotée d’une VF plus que correcte.

Certains décors sont plutôt réussis...

L’univers de TESO alterne le plus souvent entre le beau et le correct sans plus et souffre d’une des grosses tares que se trainent beaucoup de MMORPG : un problème d’échelle générale. Tout semble disproportionné, trop large, trop grand, les routes semblent être des autoroutes, les arbres sont immenses et isolés, les portes énormes et les cavernes gigantesques. La possibilité de passer de la vue à la première personne à une vue à la troisième ne parvient pas à gommer cette étrange sensation. Ce problème d’échelle est accentué par les kilomètres que l’on va avaler dans notre aventure. Pour l’instant, tout Tamriel n’est pas proposé dans le jeu mais une bonne partie.

La série The Elder Scrolls a toujours proposé une ode à l’exploration et TESO ne déroge pas à la règle en étant très généreux dans ce secteur

Le terrain de jeu est immense et jouit d’un grand nombre de quêtes annexes disséminées dans les villes, villages, hameaux et le long des routes. La série The Elder Scrolls a toujours proposé une ode à l’exploration et TESO ne déroge pas à la règle en étant très généreux dans ce secteur. Au gré de nos promenades, notre avatar croise nombre de campements abandonnés, de coffres oubliés, de donjons optionnels et d’éclats célestes à récupérer. Ces éclats sont en fait des pierres lumineuses cachées dans des donjons ou sur la carte, qui permettent lorsque l’on en récupère trois de gagner un point de compétence pour son personnage. Autant dire que la découverte de ces éclats s’avère importante pour la bonne progression de notre avatar.

Les éclats célestes sont disséminés dans tout Tamriel

TESO offre au joueur un terrain de jeu généreux mais aussi peaufiné de fort belle manière. Un effort conséquent a été fait sur chaque donjon du jeu, lui conférant un charme unique, une histoire propre. L’écriture des quêtes est elle aussi bien travaillée essayant toujours de proposer une trame un tant soit peu originale et intéressante même si leur exécution reste agrippée au tout venant des MMO. On se contente en effet d’assurer le service Fedex de livraison, occire X adversaire, tuer une créature plus puissante, et j’en passe et tout ceci ad nauseam. Au bout de quelques heures de jeu, TESO retombe dans les travers du MMORPG et peine à maintenir l’intérêt du joueur exigeant repu des généralités du genre. L’appât de la montée de niveau et de la chasse à l’équipement unique, au code couleur bien connu, gris, vert, bleu, violet, orange ne suffit plus. La seule échappatoire viable reste alors l’aspect communautaire et massivement multijoueur de TESO.

Un MMO, cela se joue…à plusieurs

Ca c’est un gros serpent...

La routine et le manque cruel d’originalité plongent le joueur dans une somnolence dangereuse. Il se lève donc et branche son micro sur la manette. Avec la perte du clavier d’origine, moyen essentiel de communication de tout MMORPG sur PC, le micro demeure le seul lien social dont le joueur dispose pour communiquer avec ses pairs. Cela donne à TESO une ambiance totalement surnaturelle dans les grandes villes ou dans les donjons surchargés de joueurs. On entend tout ce qui se passe dans l’environnement des joueurs qui nous sont proches. Les pleurs des enfants, les engueulades avec la femme/copine/parents, les chants, les toux sèches, les extravagants qui commentent tout et n’importe quoi et les gros lourds pas finis qui insultent. Dans ces moments là, entouré d’un brouhaha incessant, on se sent étrangement seul et on ne désire qu’une seule chose : retrouver la quiétude des quêtes solitaires.

Le plus dur va être d’y accéder !

En fait, l’intérêt de TESO, comme de tous les MMORPG est de partager cette aventure avec un groupe d’amis. De vrais amis. Même si le jeu peut être tout à fait convenable seul, pris comme Elder Scrolls moyen mais honorable. Il demeure une expérience à partager dans une guilde afin de maximiser les ressources de l’artisanat, s’échanger nos trésors de guerre et partir dans les instances en bonne compagnie. La synergie des classes de personnage met beaucoup de temps à se faire sentir dans les groupes et ne commence à être réellement intéressante qu’à un niveau avancé. Disposer d’une petite équipe régulière est un plus loin d’être négligeable afin de trouver du plaisir à arpenter les donjons de Tamriel.

Les escarmouches en PVP s’avèrent très agréables, tendues et assez bien pensées

C’est d’autant plus vrai en PVP. A partir du niveau 10, chaque joueur peut rejoindre Cyrodiil, une zone gigantesque au centre de la carte où se joue l’affrontement entre les trois alliances. Les escarmouches en PVP s’avèrent très agréables, tendues et assez bien pensées. Plusieurs campagnes sont régulièrement proposées, durant un certain nombre de jours, voir de mois. On ne peut plus changer de campagne en cours de route. La région de Cyrodiil, qu’il vaut mieux arpenter une fois que l’on a réussi à acheter un cheval, soit avec de l’argent réel, soit en économisant énormément dans le jeu, propose des combats rangés entre joueurs et des captures de territoires bien tendus. On a la possibilité d’acheter des engins de sièges afin d’attaquer et prendre les forts adverses particulièrement bien gardés. La gestion de groupe et la cohésion de l’attaque s’avèrent dans ce cas là primordiales et le jeu prend une toute autre dimension. Mais la condition sine qua none de ces défis est d’appartenir à une guilde puissante, ce qui ne court malheureusement pas les rues.

On va dire que l’artiste a beaucoup d’imagination...

Pour finir ce test, je soulignerai quelques défauts de jeunesse de TESO, à savoir les déconnexions intempestives et la difficulté parfois de rejoindre le serveur. On regrette aussi ces bugs étranges où un PNJ, important pour une quête, demeure invisible, empêchant toute interaction avec lui et nécessitant que l’on quitte le jeu avant de le relancer afin d’avoir une chance de le voir réapparaître. Il existe d’autres bugs d’affichage particulièrement gênants et je suis même tombé une fois sur un bug qui avait bloqué mon personnage dans une porte. L’absence de mods bien pratiques sur PC se fait aussi sentir, on regrette l’absence d’une mini-carte sur l’écran bien utile pour nos trop nombreux déplacements et le manque de lisibilité pour différencier les créatures uniques du tout venant. Des menus défauts certes mais des défauts quand même.

Bilan

On a aimé :
  • L’esprit Elder Scrolls préservé
  • Un réel plaisir de découverte
  • Le PVP à Cyrodiil
  • Le soin apporté à l’écriture des quêtes et à l’élaboration du monde
On n’a pas aimé :
  • Une direction artistique passable
  • Assez générique dans son ensemble
  • Quelques bugs gênants
  • Un début très lent…
Tu viens à la soirée TESO ? On sera nombreux !

The Elder Scrolls Online avait la lourde tâche de propulser les fans de la série dans le monde du MMORPG sans la dénaturer. C’est chose faite avec une certaine réussite mais aussi un côté lisse et froid. On aimerait, pour s’attaquer à la montagne de cet univers en disposant d’un peu plus d’aspérité, pouvoir respirer sur une colline en s’extasiant du paysage, en mettant de l’entrain à accomplir les quêtes que l’on nous découvre. La lassitude n’est jamais loin, et mis à part disposer d’un bon groupe d’amis nous poussant à persévérer dans notre exploration de Tamriel, on est sans cesse partagé entre l’envie de s’arrêter et de continuer un peu plus. Sans être mauvais -car à ce jour il s’agit bien là du meilleur MMORPG disponible sur Xbox One-, TESO n’a pas cette petite flamme, ce petit supplément d’âme qui nous pousserait à y revenir et à nous laisser y sombrer sans aucune retenue…

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The Elder Scrolls Online

PEGI 12

Genre : MMO

Éditeur : Bethesda

Développeur : ZeniMax Online Studios

Date de sortie : 9/06/2015

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

5 reactions

texazranger

03 jui 2015 @ 18:01

cette indéfinissable charme ??? :o)

Jarel

03 jui 2015 @ 19:05

C’est cela oui... ^^

benderbigscore

03 jui 2015 @ 20:06

Très bon test. J ai d ailleurs exactement le même ressentis. Envie d arrêter mais en même temps envie de continuer. Il est claire que je préfère Skyrim, mais TESO reste un bon jeu mais rien d incroyable. Il manque effectivement ce côté poétique dans les paysages qu on avait dans les autre elder scroll. Par contre le pvp, je n y ai pas encore bcp jouer.

Hydra1187

06 jui 2015 @ 10:40

j’avoue le coté PVE est un peu récurent, mais le PVP est tellement jouissif quand toute une armée attaque un chateau a coup de trébuchet de cata.... ca a vraiment de la geule. Bon c vrai je rage de tps a autre et ma manette vole par moment mais bon jeu quand meme.

Maxattacks

07 jui 2015 @ 10:24

très bon test qui reflète aussi ce que je ressent. mes sessions durent rarement plus de deux heures, ce qui n’est pas habituel sur un TES. pas testé le pvp. Graphiquement c’est pas moche mais ça sent les grosses concessions pour faire tourner le jeu sur console, pour dire vrai c’est du niveau d’oblivion à mes yeux, un jeu qui à 10 ans...... bon après on prend quand m^me du plaisir.