Ils l’ont fait ! Ils l’ont fait ces fous ! Ils ont réussi à cloner l’homme ! Ils ont réussi à transférer la conscience d’un corps vers un autre ! Mais à quel prix ! Malheureusement, autant je hais cette arme qui peut multiplier l’être d’exception que je suis, autant je vais être obligé de m’en servir pour sortir de cette station spatiale abandonnée. Et j’ai oublié mes comprimés pour le mal de tête, parce qu’avec The Swapper, ce n’est pas que mon enveloppe charnelle que je vais multiplier…
Kage bunshin no justu !
Seul et perdu dans l’immensité sidérale... Vous voilà peu fier sur ce caillou abandonné. Mais courage ! Vous devez vous en sortir vivant et trouver de quoi vous échapper ! Ces fous… Ils ont développé une technologie aussi impressionnante qu’éthiquement questionnable avec ce swapper. Mais vu l’état de la station et de ses pièces au challenge aussi bien intellectuel que de persévérance, ce fusil générateur de clones, jusqu’à 4, qui transfère également la conscience dans le clone voulu, il sera votre plus précieux outil. Vous l’aurez compris, The Swapper est là pour vous faire cogiter plus que de raison. Chaque nouvelle pièce apportera son lot de difficultés demandant sagacité, de persistance et de précision.
Si le début de l’aventure reste relativement simple, l’ajout des lumières bleues qui bloquent les rayons du swapper, des lumières rouges qui empêche tout transfert de conscience, ainsi que des divers mécanismes et autres phénomènes de pesanteur, font que le jeu va rapidement se corser. D’autant plus que chacun de vos clones sans conscience fera exactement les mêmes mouvements que vous, en simultané, mais à l’endroit où vous les aurez matérialisés. Cela sera aussi bien un handicap qu’une force pour actionner interrupteurs et autres mécanismes, puisque le moindre écart peut vous forcer à recommencer tout le puzzle, voire mourir. Heureusement que les vies sont infinies, puisqu’on aura au moins besoin de cela pour toujours aller au delà.
The Swagger
Concrètement, terminer une pièce vous fait remporter une ou plusieurs orbes. Il vous faut un certain nombre d’orbes pour accéder à de nouvelles zones de la station spatiale. Progresser jusqu’à la fin ne prendra pas énormément de temps si vous connaissez les solutions aux puzzles, mais dans le cas contraire, vous pourrez aisément être bloqué par quelque chose de finalement enfantin. Et c’est un peu cela la magie de The Swapper. On se retrouve dans un univers à la fois simple et complexe et devons progresser dans des casse-têtes à la difficulté progressive et qui savent proposer de nouveaux défis à partir d’un concept de base tout bête. Tout en proposant aussi de la nouveauté de temps en temps pour ne pas tomber dans l’ennui. Mais surtout, entre chaque pièce puzzle, le jeu arrive à conditionner le joueur dans une sorte de stase apaisante afin de le soulager de la migraine préalablement méritée.
Il le fait d’ailleurs magistralement par une petite histoire métaphysique mystérieuse, une ambiance sonore discrète et féerique, ainsi qu’un design sombre et silencieux que ne nierait pas une certaine race xenomorphique, le gore en moins. Mais c’est surtout le gameplay enfantin du jeu qui le rend accrocheur malgré la difficulté de certaines énigmes : gâchette gauche pour cloner, gâchette droite pour transférer sa conscience, A pour sauter, X pour activer les ascenseurs et autres ordinateurs. Les joysticks gauche et droit serviront respectivement à se déplacer et à viser avec le swapper. Le reste du travail reviendra à votre cerveau, qui après des centaines d’heures abrutissantes de “Pan ! Pan ! T’es mort !”, aura bien besoin d’un tel stimulant pour arriver à penser à autre chose que des boobs et des flingues…