Test - Strike Suit Zero Director’s cut

«Baron rouge de l’espace» , - 2 réaction(s)

Déjà sorti (sans le Director’s Cut) sur PC, Strike Suit Zero est un jeu d’un studio indépendant qui a vu le jour grâce au système Kickstarter. Dogfight spatial réputé pour sa difficulté, il se fraie un chemin sur consoles avec cette version revue pour l’occasion. Hop, on saute dans le cockpit, et c’est parti pour blaster tout ce qui passe à portée de canon.

SF américano-nippone

Dans la campagne principale, on participera à une guerre sans pitié pour sauver la Terre des conséquences d’une guerre coloniale dévastatrice. On ne va pas vraiment s’étendre sur le scénario, car c’est un vrai point faible du jeu. Alors qu’en introduction on nous expose des enjeux qui semblent complexes et qui laissent penser que l’histoire va se développer, la suite est banale, et même bien confuse. C’est très regrettable car cela ne pousse pas vraiment à l’implication. L’histoire n’est qu’un prétexte, on est là avant tout pour que se succèdent des scènes de combat, et peu importe qui est le méchant ou le gentil du moment qu’on se tire dessus. A ce titre, les niveaux bonus (et accessibles dès le début) dans lesquels on revit de célèbres batailles, sont de franches réussites.

En Vaisseau : la vitesse

Le cœur du jeu, c’est son gameplay. Bien que typé arcade, il demande un peu d’entraînement pour être maîtrisé. En effet, les commandes sont relativement nombreuses, entre le turbo, les différentes armes, la sélection des ennemis, le lock des missiles, et le bouclier. Cela en vaut cependant la peine car c’est l’atout principal du jeu. Notre vaisseau se transformant en mécha, comme dans Robotech, ce sont même deux gameplays qu’il faut assimiler, car sous cette forme la force de frappe est bien plus importante, mais la maniabilité n’est plus la même…Une fois tout cela bien pris en main, le résultat est excellent, permettant de naviguer exactement comme on veut, en enchaînant les actions avec fluidité. On prend un virage serré en vaisseau, un coup de boost pour s’approcher de la cible, on dévie un tir ennemi avant de le locker avec un missile, puis on se transforme avec fluidité en mécha pour exploser l’objectif. La richesse de ce gameplay a un pendant évident : il reste relativement complexe et exigeant, et ceux qui ont d’ordinaire des difficultés avec les dogfights en auront là aussi…

La retranscription de l’ambiance de guerre spatiale est l’autre atout du jeu. Si les deux premiers niveaux (dont un tutoriel) font craindre le pire, très vite on se retrouve plongé au cœur de la bataille. Ça explose de partout, il y a des missiles dans tous les coins, le tout dans des effets de lumière renforçant l’ambiance.

Un croisement entre Galactica et Gundam

. Une fois dans le combat, difficile de décrocher, les mains s’agrippant fermement au pad. Si c’est jouissif de participer à ces affrontements, on regrettera qu’on ne puisse pas le faire à plusieurs… En ligne, en versus, mais surtout en coopération, le jeu aurait pris encore plus d’ampleur. A noter que la durée de vie est élevée : au-delà de la petite dizaine d’heures nécessaire pour tout boucler, le challenge du niveau de difficulté le plus fort pousse à s’acharner jusqu’à la victoire.

La version du directeur

En robot : la puissance

Techniquement, le jeu offre une partition tout à fait acceptable. Si le design de l’ensemble est plutôt banal et sans grand relief, les vaisseaux et structures étant plutôt sommairement représentés, les décors de fond sont souvent beaux, même s’ils restent simples. On a l’impression de voir les matte painting des grands films de SF des années 70 et 80, pour un résultat souvent esthétiquement très réussi. L’animation reste fluide (désolé les lecteurs techniciens, j’ignore en combien de fps tourne le jeu…) en permanence, et les effets de lumière sont bien rendus. Si les graphismes des véhicules ou bases spatiales avaient été plus détaillés, on aurait même pu aller jusqu’à très bonne réalisation plutôt que seulement « acceptable ». Quelques petits points, pas capitaux, mais à souligner tout de même, viennent ternir l’ensemble. Ainsi, le temps de chargement du jeu quand on lance une partie est étonnamment long. A ma première partie je me suis demandé si le jeu n’avait pas planté ! L’autre point, plus agaçant, est la localisation des checkpoints, qui semble défier toute logique. Ils sont très espacés, et pas toujours placés avec pertinence, ce qui est d’autant plus étonnant que tous les niveaux sont découpés en objectifs se succédant les uns aux autres. On sera donc bien énervé, quand, après s’être fait descendre, il faudra refaire plusieurs objectifs (ce qui peut se traduire par 10 à 15 minutes de jeu parfois !) pour retenter sa chance. Du coup, c’est sûr, on fait bien attention à ne pas mourir !

Pour terminer, je voudrais souligner la surprenante bonne qualité de la musique qui nous accompagne tout du long. Pour un titre indépendant, c’est une belle performance de proposer une BO d’une telle tenue. Les musiques, variées, allant de thèmes simples et directs à des passages dignes des meilleurs space-opera suivant les situations, apportent un indéniable plus à l’ambiance générale. Je ne m’attendais pas du tout, sur un jeu de dogfight, à croiser un si bel ensemble de mélodies.

Bilan

On a aimé :
  • Superbes musiques
  • Ambiance Space opera bien rendue
  • Jolis décors
  • Gameplay varié et complet mais…
On n’a pas aimé :
  • …gameplay un brin exigeant
  • Graphismes un peu sommaires
  • Pas de multijoueurs
  • Les checkpoints mal positionnés
La Folle histoire de l’espace

Strike Suit Zero Director’s cut souffre de quelques faiblesses qui font que ce n’est pas un hit absolu. Les graphismes sont un peu légers, il n’y a pas de multi, et le scénario est pratiquement inexistant. Mais sa principale limite réside dans le style de jeu représenté : le dogfight spatial. Ceux qui ne sont pas très amateurs de ce style de jeux ne vont pas le devenir avec celui-là. A l’inverse, c’est un très bon représentant du genre, puisque proposant un gameplay complet (à la limite du complexe) et varié, une ambiance de batailles spatiales très bien retranscrite, de beaux décors et une musique divine. Bref, si le jeu ne parvient pas à les dépasser, il atteint cependant tous ses objectifs haut la main, et donnera sans problème satisfaction à ceux qui aiment se prendre pour des pilotes aguerris.

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Strike Suit Zero : Director’s Cut

PEGI 7

Genre : Action

Editeur : Born Ready Games

Développeur : Born Ready Games

Date de sortie : 8/04/2014

Prix : 19,99€

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

Kris-K

13 avr 2014 @ 13:50

Merci pour le test mais pourquoi mettre "Gameplay un brin exigeant dans les points négatifs ?

Si c’est exigeant mais bien conçu pourquoi pas ?

A l’heure ou tout se casualise c’est une bonne chose.

Rone

16 avr 2014 @ 12:55

Justement, s’il est exigeant, c’est aussi un synonyme d’intransigeant, soit pas aussi bien foutu que ça. On peut proposer un gameplay varié et complet, comme c’est le cas ici, et dans le même temps non-pugnitif. Cela n’a rien à voir avec cette notion floue de casualisation...Sauf si on recherche de la difficulté artificielle liée à la maniabilité. A part rendre le jeu moins accessible (méchant joueur occasionnel, tu ne joueras pas avec moi), c’est une vraie lacune. cela étant, je ne crois pas non plus en avoir fait un point catastrophique dans ce jeu, même si cela reste un point faible puisque le jeu aurait gagné à plus de tolérance dans sa maniabilité.