Testé sur Xbox One
C’est reparti pour un nouveau jeu LEGO ! Comme d’habitude, nous avons là une adaptation d’un film, mais cette fois c’est une boucle qui se ferme. Imaginez… Le jeu LEGO La grande aventure adapte en LEGO un film qui est lui-même est en LEGO, s’inspirant des films diffusés par de nombreux amateurs sur Youtube. Ce n’est donc pratiquement pas une adaptation, en fin de compte, mais plus un prolongement…
Business contre création
Lord Business, un LEGO mégalo, souhaite figer un univers composé d’ouvriers qui se contentent de suivre les instructions. Heureusement, de grands créateurs se dressent face à lui pour libérer ce monde. Pour ce faire, ils devront protéger Emmet, un ouvrier tombé par hasard sur la « pièce de résistance » (non, ce n’est pas un steak), relique permettant de contrecarrer les plans machiavéliques du grand méchant.
On retrouve la structure habituelle des jeux LEGO, avec de nombreux personnages (près de 100 à débloquer, y compris les déclinaisons d’un même personnage) qui ont leurs capacités propres. Ainsi, Emmet a un marteau-piqueur et une clé à molette, Cooltag peut sauter haut, Vitruvius profite de sa cécité pour n’avoir peur de rien et Batman, qui passait par là, lance son grappin. Contrairement aux autres jeux LEGO s’appuyant sur une licence forte, on a là un pot-pourri de l’univers des jouets, comme si un gamin avait sorti toutes ses boites en même temps et mélangeait les différents univers. Le résultat est plutôt fun et efficace, même si on regrettera que cela n’aille pas plus loin. En effet, on dirigera en fin de compte peu de personnages pendant le mode histoire, alors que les possibilités étaient immenses. Cela donne une impression de délire raisonnable là où on aurait pu avoir un délire total…
L’humour, omniprésent, fait mouche, avec de nombreuses références aux boites de jeu (on s’appuie sur les célèbres plans pour les constructions les plus ambitieuses), et avec des personnages aux comportements détournés (Batman est souvent très drôle). Rien que pour cela on va jusqu’au terme du jeu et on passe un moment pas désagréable.
Il manque des pièces ?
Le principe général n’est malheureusement pas servi par une réalisation sans failles, comme si, à nouveau, on avait voulu rester à un niveau de délire « raisonnable ». Ainsi, on aurait aimé profiter bien plus de la richesse de l’univers LEGO, et pas seulement en visiter quelques mondes. Si les décors de Far-West ou du monde des nuages sont rafraîchissants (en particulier le premier niveau de ce dernier), trop de niveaux dans des environnements urbains n’offrent pas le dépaysement attendu.
Le level-design est à l’avenant, alternant des passages amusants et pleins de possibilités avec d’autres peu inspirés et très plats, comme s’ils avaient été conçus vite-fait pour atteindre le quota habituel de 15 niveaux. L’aventure se boucle en 7 heures, mais la replay value est bien là : pas de soucis au niveau du contenu, les jeux LEGO n’ont jamais été chiches sur ce point. Du côté gameplay, la maniabilité mériterait d’être sérieusement revue. Depuis le temps qu’on le dit, cela se voit de plus en plus. L’imprécision des sauts ou la confusion pendant les bastons sont des points qui auraient du être améliorés depuis longtemps…Les jeux LEGO y gagneraient largement, cela aurait été une drôle de bonne idée de s’y mettre pour celui-là. Enfin, un petit mot sur les musiques du jeu, globalement irritantes pour les oreilles. On est habitué aux BO des films, majestueuses et orchestrales, et cette fois trop de musiques de type variété clinquante viennent mettre à rude épreuve les tympans : heureusement qu’on peut les couper ! Au global, la réalisation du titre n’a rien de scandaleuse, mais cela sent la routine et le service minimum.