Test - Tomb Raider Definitive Edition

«Lara plus mieux Croft» , - 8 réaction(s)

Un survival Canada Dry

L’arc est particulièrement agréable à utiliser

Devenir une survivante... Voilà le but ultime qu’atteindra Lara au bout de ce long grand huit (comptez un peu plus de 15 heures de jeu pour tout faire) et voilà l’axe sur lequel essaye de se construire le jeu. Pour atteindre ce but rien ne lui sera épargné, aussi bien physiquement que mentalement. Lara en prend plein les gencives dès le début du jeu avec un ventre transpercé, une cheville cassée, des côtes fêlées et j’en passe. Crystal Dynamics fait subir le pire (enfin pas tout à fait quand même) à son héroine, allant même jusqu’à proposer des animations spéciales particulièrement gore lorsque qu’elle meurt sous les coups d’un Solarii ou lorsqu’elle loupe un QTE. Vu que ces blessures n’ont aucune incidence sur le gameplay (sauf lorsque la narration l’exige à un moment précis), on se demande pourquoi elles interviennent si souvent et pourquoi les morts de Lara sont montrées avec autant de complaisance. On nous répond que c’est pour souligner l’état de faiblesse de Lara, pour augmenter l’empathie du joueur envers elle, on peut en douter lorsque au détour d’un QTE, elle vient finir empalée sur une branche d’un arbre qu’elle n’a pas pu éviter.

L’explication de cet acharnement viendrait plutôt du genre cinématographique appelé “Survival”. Un genre particulièrement apprécié par les développeurs vu que Tomb Raider regorge de références, parfois grossières comme pour The Descent, parfois plus subtiles comme Délivrance. Le jeu essaye de coller au plus près du genre sans aller jusqu’à embrasser complètement ses codes et aller jusqu’au bout du concept. Alors que le “survival” au cinéma commence par une exposition des personnages, un moment où ils en prennent plein la tronche puis un passage ou ils sont poursuivis par leurs assaillant jusqu’à ce qu’ils arrivent à s’en débarrasser... ou presque.

Lara tuera tout les loups dès le début de l’aventure

Malgré sa classification +18, Tomb Raider préfère se complaire dans des cinématiques de mise à mort de sa guerrière plutôt que de passer par la case outrage ou violence envers le groupe de survivants. Lara est presque violée, pas ses copines qui n’ont pas eu de sex appeal suffisant pour les dégénérés Solarii qui fourmillent sur l’île. Alors que les Solarii font preuve d’une violence ahurissante envers Lara pour essayer de la tuer, ils préfèrent capturer ses collègues sans violence etc. etc. Le manque de cohérence et de jusqu’au boutisme nuit réellement à la cohésion de l’ensemble qui jouit pourtant d’une ambiance franchement réussie.

Pourtant tout avait très bien commencé, avec une Lara meurtrie, transie par le froid qui ne cherche qu’à manger et à se réchauffer. La découverte de l’arc est un premier pas vers ce que l’on pense être un véritable trip survie où l’on devra prendre soin de Lara, la réchauffer, la sustenter, la préserver. Mais finalement on déchante vite. Tuer un animal ne rapportera que des Composants et des points d’expérience pour accroître les aptitudes de Lara, simplement, sobrement mais efficacement. Le gain d’expérience traduit bien son évolution physique même si cela la transforme trop rapidement en machine à tuer, capable de tuer de sang froid un Solarii à grand coup de piolet dans la tête. Les Composants quand à eux serviront pour améliorer son arsenal. Dans l’île tout rapporte des Composants, nom générique donné à ces éléments que l’on retrouve partout et qui servent à tout.

Lara a du bol, elle est toujours en vie et pendue par les mains...

Cette partie chasse, même si elle participe pleinement à l’ambiance magnifique du jeu, ne sert pas à grand chose. On peut en dire autant sur la détresse et la vulnérabilité physique de Lara qui n’entre en jeu que lorsque le jeu le demande, un passage obligé sans grande incidence et parfois maladroit. Les développeurs peuvent rire du short moulant et de la brassière de la première Lara en plein Himalaya, on peut de notre côté se demander comment leur nouvelle Lara peut rester en débardeur sans prendre la peine de récupérer un blouson sur l’un des 350 Solari qu’elle aura à occire durant son périple. Un détail certes qui ne nuit pas au plaisir qu’arrive à procurer le jeu, par sa mise en scène dynamique et spectaculaire, la variété des situations qu’il propose et le formidable rythme qu’il parvient à distiller.

Lara sous assistance

Il va falloir appuyer sur X là... et vite !

Si les anciennes Lara étaient exigeantes, raides, pointilleuses, la nouvelle est plutôt facile. Le jeu favorise l’action et la mise en scène. Un soin tout particulier a été apporté aux animations de Lara, un soin du détail tout particulier avec de nombreuses animations contextuelles qui se déclencheront automatiquement. Lara passe à côté d’une vague qui va s’écraser sur la roche ? Elle lèvera les bras pour se protéger des embruns. Le couloir qu’elle emprunte est étroit ? Elle glissera sur le côté en caressant la roche de sa paume. Le jeu prend un malin plaisir à nous prendre par la main, continuellement, parfois imperceptiblement, parfois obligatoirement. Vous ne voulez pas descendre tout de suite dans ce trou alors que rien ne vous y presse ? Pas de chance, vous serez bloqué avec aucune autre alternative. Vous ne voulez pas encore monter à cette échelle ? Inutile d’essayer de descendre Lara ne pourra pas quitter ce premier barreau à moins de vous décidez à monter. Un endroit semble trop sombre ? Lara sortira elle même sa torche et marchera lentement pour assurer ses pas.

Qu’est ce que Lara sans son pistolet ?

Cette “surenchère d’assistance” est présente partout. Les sauts des précédents Tomb Raider étaient exigeants, millimétrés, dans la nouvelle génération il vous sera impossible d’en louper un seul. Sauf en n’étant suffisamment prompt sur le QTE qui suit. En matière de galipettes, Lara fait presque tout à votre place, arrivant à être encore plus permissive que ce vil Nathan Drake, d’Uncharted qui montre plus que jamais son influence, surtout si l’on regarde du côté des séquences de tir même si l’ambiance de celles-ci vous feront aussi penser à du Resident Evil nouvelle génération. Toujours très souples, les séquences de tir, verront Lara automatiquement se saisir de son arme et se mettre à couvert. Un système d’esquive assez jouissif permettra même à Lara de viser automatiquement son adversaire après une roulade réussie. La maniabilité assistée est souple, très souple et ne frustre jamais lorsqu’elle nous laisse les commandes.

Surprendre ses adversaires n’est pas forcément très difficile...

Les combats même si ils manquent un peu de nervosité sont vraiment bien dynamiques et maîtrisés. On regrettera juste l’IA des adversaires assez catastrophique pour quiconque cherchant un peu de challenge dans les affrontements. Il suffira d’un peu de patience pour éliminer chaque adversaire à bout portant avec son fusil à pompe lorsqu’ils daigneront les uns après les autres montrer le bout de leur nez et ce quel que soit le niveau de difficulté choisi parmi les deux proposés au début. Tomb Raider réussi vraiment son coup dans les différentes approches qu’il propose dans les séquences d’action, les environnements offrent suffisamment de possibilités pour se débarrasser en toute discrétion des assaillants de Lara. Les passages sont nombreux et il est parfois possible de passer sans tuer quiconque en choisissant bien son itinéraire. Si vous avez du mal à vous repérer dans l’espace ne vous inquiétez pas car Lara possède maintenant un don appelé Instinct de Survie qui d’une simple pression sur le bouton de tranche mettra en sur-brillance chaque élément interactif du décors, chaque objet à récupérer et les adversaires, animaux présents dans votre champ de vision. La carte du lieu disponible à tout moment se mettra elle même à jour en indiquant où se trouvent les éléments à récupérer. On peut même y placer un repère qui rendra plus facile la chasse au trésor ce qui résumera à l’usage l’exploration à un simple jeu de piste entre les différents trésors, objets et reliques (dont certains sont identiques mis à part la texture). Certains devront toutefois attendre que Lara tombe sur un équipement spécial pour pouvoir y accéder...

Bilan

On a aimé :
  • Une mise en scène fabuleuse
  • Techniquement impressionnant
  • Un rythme parfaitement maîtrisé
  • La diversité des situations
  • Lara Croft est née
On n’a pas aimé :
  • Tomb Raider est bel et bien mort
  • Dialogues et PNJ risibles
  • Un gameplay plus qu’assisté
  • La VF encore et toujours
  • Un Survival de bas étage
Lara Croft

On avait déjà pressenti la chose. Le spin-off dématérialisé aurait dû nous alerter. Mais voilà, c’est fait. En faisant (re-)naître Lara Croft, Crystal Dynamics a bel et bien enterré Tomb Raider dans un cercueil de fureur et de sang. Car mis à part l’emblématique héroïne de la saga, Tomb Raider le reboot n’a plus rien à voir avec la série dont il garde le nom. Lara Croft a pris son envol, s’est émancipée, s’est forgée, est née dans un jeu formaté pour plaire au plus grand nombre, sanguinolent sans être choquant, dénué de tout challenge, proposant un rythme haletant et une mise en scène à tomber par terre. Le jeu pris en tant que tel, comme un bon divertissement, un jeu pop-corn multi référentiel, s’avère particulièrement plaisant à jouer malgré ses nombreuses faiblesses et la maladresse avec laquelle il traite ses thèmes. Loin d’être un jeu majeur, il signe là l’avènement d’un renouveau pour une Lara Croft flamboyante mais aussi sonne le glas d’une série qui restera à jamais ancrée dans nos cœurs. Mais est-ce un mal pour un bien ?

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Tomb Raider

PEGI 18

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Eidos Interactive

Développeur : Crystal Dynamics

Date de sortie : 5/03/2013

Date de sortie XO/PS4 : 31/01/2014

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

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8 reactions

weedasky

28 jan 2014 @ 13:30

Merci pour ce p’tit test, des qu’il passe au alentours de 30€, je passerais l’cap.

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jos morgane

28 jan 2014 @ 21:25

Un test écrit avec coeur,passion et un grand savoir écrire.Je pense avoir pris autant de plaisir à le lire.

Elzekiel

28 jan 2014 @ 23:15

Pas douer sur ce site pour les tests

Jarel

29 jan 2014 @ 07:45

Merci Jos Morgane. Cela fait plaisir à lire.

Elzekiel > Lapin compris.

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jos morgane

30 jan 2014 @ 10:05

C’est sincère.Une belle expérience du jeu et de l’écriture,sans coté blasé.Une référence à mon sens.

Jarel

30 jan 2014 @ 17:24

Encore merci. J’avais peur que celui-ci soit trop long mais je n’ai pu me résoudre à l’alléger, à enlever des éléments qui me semblaient importants. Ravi que cela ait pu vous plaire.

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jos morgane

30 jan 2014 @ 19:48

C’est moi qui vous remercie,vraiment.Juste un dernier mot et je n’embête plus personne.Transmettre sa passion,ça n’a rien,ni de gratuit ni d’évident,pourtant c’est ce que vous faites ici bas.Je suis(du verbe suivre,pour levé le doute:-) )depuis un moment XBOXYGENE et vous êtes en tête de mes favoris.Aussi j’ai dis ce que j’aurais dû dire depuis longtemps :un grand MERCI.

kamil

23 avr 2014 @ 03:14

c’est le meilleur jeu que jouer sur xbox 360 et quand je l’est louer sur one j’était encore plus fière du résultat c’est un jeu remplie d’émotion et de plaisir, de tactique ect j’ai même pleurer a la fin j’était comme noooonnn c’est pas déja fini j’en veut plus xd :P