Test - Tomb Raider Definitive Edition

«Lara plus mieux Croft» , - 8 réaction(s)

Une histoire à faire des galipettes dehors !

Lara et son mentor, Roth

Reboot ne va pas forcément de pair avec tabula rasa. On n’essaye pas de balayer d’un revers de main tout ce qui a été fait dans le passé pour adapter le jeu aux attentes des joueurs et à l’air du temps. Crystals Dynamics nous fait donc découvrir une Lara fragile, pure, encore vierge de quelque forme de violence pour sa toute première aventure qui va faire d’elle celle que l’on connaît : une figure iconique, indestructible, déterminée, sans faille. La principale raison de ce reboot a été de donner corps à Lara. De lui donner un sens, une entité psychologique, la rendre accessible en la mettant dans une situation de faiblesse extrême puis suivre son évolution petit à petit. Ils ont voulu marquer son passage de l’enfant à la guerrière. L’intention était louable, intéressante et surtout pleine de promesses.

Le level design est particulièrement aérien

On retrouve donc Lara participant à l’expédition de la dernière chance d’un archéologue de télévision, Dr Withman, un égocentrique caricatural, qui arrive pourtant à obtenir le soutien économique et logistique de l’équipage du navire l’Endurance. Cet équipage composé de, Lara âgée de 21 ans, son amie d’enfance Sam dont l’oncle finance l’expédition, férue de cinéma et “camerawoman” de l’expédition, Roth le capitaine, un chasseur de trésor et ex-marine Pygmalion de Lara, Grim le baroudeur pilote du bateau, Reyes une ex flic mécano de l’équipe, et le colosse Jonah Maiava, cuisinier en chef du bateau. Cette petite équipe va partir à la recherche du tombeau d’une ancienne reine Japonaise, Himiko et de son royaume perdu Yamatai.

Tout le background des personnages et l’introduction du jeu ne sont disponibles que dans les éditions collector via une petite BD assez moche et entièrement en anglais. Comme beaucoup de jeux, Tomb Raider fait l’économie de la présentation des différents personnages de l’histoire et lance tout de suite Lara dans le grand bain. Et quel bain ! Le bateau est pris dans une terrible tempête qui le coupe littéralement en deux. La petite équipe se retrouve naufragée sur les côtes du Yamatai et poursuivis par une étrange secte se faisant appeler les Solarii. C’est sur ces bases que va se lancer l’incroyable épopée de Lara Croft.

Les Solarii aiment beaucoup les bougies et les squelettes

Et incroyable n’est pas un vain mot utilisé ici pour faire sensation ou agrémenter un dossier de presse. Crystal Dynamics nous entraîne dans de véritables montagnes russes d’action qui vont vous clouer sur votre fauteuil à grands renforts de moments chocs (un peu), d’explosions (beaucoup) et de destruction de l’environnement (énormément). Le rythme de l’aventure est extraordinaire, un véritable tour de force ne laissant que très peu de répit au joueur, le poussant à aller à chaque fois de l’avant et magnifiant chaque prestation et changements de Lara.

Bienvenue à Nanarland...

Les moments de quiétude sont rares

Le rythme de l’histoire s’avère excellent, l’éveil de Lara est tout aussi captivant, bien mis en avant même si on peut lui reprocher d’être un peu vite expédié parfois et maladroit mais on ne peut pas en dire autant sur son déroulement et son traitement. Les personnages secondaires sont, pour l’émancipation de Lara, de véritables boulets. Chaque séance cinématique les mettant en scène avec Lara souffre de grosses maladresses qui empêchent toute empathie vis à vis d’eux et qui plombent aussi l’orientation très premier degré et “survival” du jeu.

Les dialogues sont, la plupart du temps, totalement risibles et jurent avec le soin tout particulier apporté aux détails quant au changement de stature de Lara, à son animation et à son environnement technique. Le parcours de Lara est un véritable chemin de croix, on souffre pour elle, on a envie de l’aider, de la réconforter et il aurait été pertinent et judicieux d’avoir un minimum de retour crédible de la part des autres personnages partageant son aventure.

Les camps de bases vous permettront de sauvegarder et de modifier votre arsenal

Elle a beau être blessée, physiquement et mentalement, jamais les personnages secondaires n’en feront état ou n’y prêteront attention. Si on rajoute à cela, des scènes littéralement hallucinantes qui interviennent après la mort -toujours héroïquement- de certains membres de l’équipe, on obtient un traitement totalement ridicule qui ruine les efforts de mise en abîme de Lara. Derrière cette caricature, on trouve Rihanna Pratchett dont la carte de visite en terme de scénariste oscille entre le moyen (Heavenly Sword et Overlord) au totalement minable (Mirror’s Edge).

Soyons honnêtes, La série des Tomb Raider n’a jamais été encensée pour son traitement scénaristique et la mise en scène. Mais dans les précédents Tomb Raider, l’histoire était relèguée au second rang derrière le plaisir de découverte et les mécanismes du jeu. Les cinématiques n’intervenant que très rarement et généralement entre les différents niveaux. Un mauvais traitement de l’histoire et des dialogues est d’autant plus préjudiciable pour ce Tomb Raider que ceux-ci sont régulièrement mis en avant, sont assez nombreux et que le jeu capitalise sur eux pour magnifier son héroïne, soit dans des moments de détresse, de peur, de doutes, soit par des moments de bravoure.

Un problème de termite parait il...

En voulant s’émanciper de ces ancêtres et en se concentrant sur son histoire et sur son action façon cinématographique, Tomb Raider n’avait pas le droit de se louper sur ce point. Le rapprochement avec la série des Uncharted se fait frontalement dans ce traitement cinématographique et autant Tomb Raider n’a pas à rougir de la comparaison au niveau de son rythme et de sa mise en scène, autant il échoue dans les grandes lignes dès que ses personnages ouvrent la bouche. On notera par ailleurs la faiblesse du doublage français. Alice David a un joli timbre de voix mais manque cruellement de conviction et d’implication. Lara semble toujours très détachée de ce qui lui arrive, la comédienne malgré son rôle majeur, n’arrive pas à insuffler toute la rage nécessaire à l’éveil de Lara. Crédible dans tout les gémissements, elle en devient risible dès qu’il s’agit de jouer une guerrière, une survivante...

Bilan

On a aimé :
  • Une mise en scène fabuleuse
  • Techniquement impressionnant
  • Un rythme parfaitement maîtrisé
  • La diversité des situations
  • Lara Croft est née
On n’a pas aimé :
  • Tomb Raider est bel et bien mort
  • Dialogues et PNJ risibles
  • Un gameplay plus qu’assisté
  • La VF encore et toujours
  • Un Survival de bas étage
Lara Croft

On avait déjà pressenti la chose. Le spin-off dématérialisé aurait dû nous alerter. Mais voilà, c’est fait. En faisant (re-)naître Lara Croft, Crystal Dynamics a bel et bien enterré Tomb Raider dans un cercueil de fureur et de sang. Car mis à part l’emblématique héroïne de la saga, Tomb Raider le reboot n’a plus rien à voir avec la série dont il garde le nom. Lara Croft a pris son envol, s’est émancipée, s’est forgée, est née dans un jeu formaté pour plaire au plus grand nombre, sanguinolent sans être choquant, dénué de tout challenge, proposant un rythme haletant et une mise en scène à tomber par terre. Le jeu pris en tant que tel, comme un bon divertissement, un jeu pop-corn multi référentiel, s’avère particulièrement plaisant à jouer malgré ses nombreuses faiblesses et la maladresse avec laquelle il traite ses thèmes. Loin d’être un jeu majeur, il signe là l’avènement d’un renouveau pour une Lara Croft flamboyante mais aussi sonne le glas d’une série qui restera à jamais ancrée dans nos cœurs. Mais est-ce un mal pour un bien ?

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Tomb Raider

PEGI 18

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Eidos Interactive

Développeur : Crystal Dynamics

Date de sortie : 5/03/2013

Date de sortie XO/PS4 : 31/01/2014

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

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8 reactions

weedasky

28 jan 2014 @ 13:30

Merci pour ce p’tit test, des qu’il passe au alentours de 30€, je passerais l’cap.

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jos morgane

28 jan 2014 @ 21:25

Un test écrit avec coeur,passion et un grand savoir écrire.Je pense avoir pris autant de plaisir à le lire.

Elzekiel

28 jan 2014 @ 23:15

Pas douer sur ce site pour les tests

Jarel

29 jan 2014 @ 07:45

Merci Jos Morgane. Cela fait plaisir à lire.

Elzekiel > Lapin compris.

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jos morgane

30 jan 2014 @ 10:05

C’est sincère.Une belle expérience du jeu et de l’écriture,sans coté blasé.Une référence à mon sens.

Jarel

30 jan 2014 @ 17:24

Encore merci. J’avais peur que celui-ci soit trop long mais je n’ai pu me résoudre à l’alléger, à enlever des éléments qui me semblaient importants. Ravi que cela ait pu vous plaire.

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jos morgane

30 jan 2014 @ 19:48

C’est moi qui vous remercie,vraiment.Juste un dernier mot et je n’embête plus personne.Transmettre sa passion,ça n’a rien,ni de gratuit ni d’évident,pourtant c’est ce que vous faites ici bas.Je suis(du verbe suivre,pour levé le doute:-) )depuis un moment XBOXYGENE et vous êtes en tête de mes favoris.Aussi j’ai dis ce que j’aurais dû dire depuis longtemps :un grand MERCI.

kamil

23 avr 2014 @ 03:14

c’est le meilleur jeu que jouer sur xbox 360 et quand je l’est louer sur one j’était encore plus fière du résultat c’est un jeu remplie d’émotion et de plaisir, de tactique ect j’ai même pleurer a la fin j’était comme noooonnn c’est pas déja fini j’en veut plus xd :P