Avant de commencer le test de Powerstar Golf, je me suis posé un instant et j’ai réfléchi un tout petit peu sur le genre. Que peut aujourd’hui apporter un jeu de golf d’original et de sympathique ? Et bien je me suis dit que depuis Ninja Golf (1990) et à la rigueur Outlaw Golf (2002) rien de transcendant n’était sorti. On retrouve Tiger Woods PGA Tour, le traditionnel jeu estampillé EA, et le sympathique Everybody’s Golf et quelques jeux de mini-golf, mais rien de réellement transcendant. Et pourtant il y aurait à faire avec un jeu de golf intégrant une invasion en temps réel de taupes sur le green, des coups spéciaux permettant au golfeur de raser les arbres qui se trouvent sur la trajectoire, des courses effrénées de Golfettes entre deux parcours, des combats dantesques à la « Happy Gilmore » contre des concurrents récalcitrants et j’en passe ! Le Golf reste encore une terre vierge en termes d’imagination vidéoludique… Powerstar Golf avait donc toutes les cartes en mains pour nous surprendre…
Et vous savez ce qu’ils ont fait ?
Powerstar Golf est l’un des premiers jeux à arriver sur Xbox One, dans un univers formaté où tout reste à faire et savez vous ce qu’il propose ? Et bien pas grand-chose pour être honnête. Dans mes rêves les plus fous et avec ses graphismes colorés, très cartoon, directement inspirés des univers de Pixar je m’attendais à une pléthore de gags et de situations ubuesques qui allaient dynamiter le formalisme hautain que peut avoir ce sport sur gazon. Et bien non, on a beau être inspiré artistiquement parlant, les décors étant plutôt jolis, les personnages même en étant stéréotypés ont une belle allure générale, le reste demeure bien trop sage. Powerstar Golf n’offre même pas en option la possibilité d’utiliser Kinect 2.0 pourtant fer de lance de cette One. Un comble.
La maniabilité de Powerstar Golf prend le chemin usé jusqu’aux cailloux de la barre qui se remplit en trois pressions de boutons. Clic, clic et clic et si notre timing est bon, le coup est parfait et se rapproche donc de l’endroit espéré. On peut certes donner de l’effet à la balle mais rien de plus. En fait si. Les six personnages que l’on pourra sélectionner et surtout débloquer en mode carrière disposeront chacun d’un coup spécial que l’on pourra utiliser en cours de jeu. Ces pouvoirs, seule réelle originalité du jeu, iront de l’aimant qui attirera la balle dans le trou (tout en faisant attention à l’énergie cinétique, sinon c’est trop facile !), à la séparation de la balle en trois pour nous permettre de choisir celle qui retombe dans la position la plus favorable ou encore le simple boost de puissance. Les deux caddies disponibles qui pourront nous accompagner disposeront eux aussi de capacités spéciales nous permettant par exemple de visualiser la trajectoire de la balle si l’on réussit un coup parfait. Sympathique mais loin d’être transcendant à l’usage.
Un gros coup de Club !
Le jeu est en l’état bien sympathique et nous donnera l’occasion de passer du bon temps sur des parcours bucoliques, zen dans quatre environnements différents. On regrettera juste la faible densité de végétation présente sur les parcours et le manque de vie de ceux-ci, mais cela ne sera rien comparé à la frustration que l’on pourra nourrir après s’être confronté à quelques bugs de collision fort gênants quand notre balle se heurte à une branche inexistante ou rebondit étrangement dans un bunker. La lisibilité du relief des greens est elle aussi problématique, on se posera souvent la question de savoir dans quel sens est la pente ce qui peut être rageant pour une partie en solo contre la machine mais bien drôle pour une partie contre des amis. Ces éléments nous obligeront à connaître parfaitement le terrain de chaque parcours afin d’espérer passer au-dessous du par.
Le principal problème de Powerstar Golf ne vient pas forcément de ces désagréments. Non. Afin de débloquer les différents lieux et personnages, on devra s’attaquer à un mode carrière doté d’une courbe de progression pour le moins chaotique. Chaque parcours réussi octroiera au golfeur un gain de médailles et d’expérience dans sa précision, sa puissance et son approche. Les médailles nous permettront de débloquer les parcours suivants mais aussi d’acheter du matériel plus performant, des boosters nous permettant d’obtenir un léger avantage une seule fois par partie, des avantages caddies, etc. Sauf que… sauf qu’on ne choisit jamais ce que l’on souhaite vraiment mais on achète des lots aléatoires qui contiennent plus ou moins des éléments intéressants suivant la somme dépensée. Vous l’avez compris, il s’agit là d’un principe pernicieux de micro-paiements ! Car, en effet, il sera possible d’acheter plus de crédits via de la monnaie sonnante et trébuchante ! Désolant…