Enfin nous y voilà ! Tous les joueurs qui se sont attaqués à The Walking Dead ont intensément vécu les quatre premiers épisodes, et sont fébriles au moment de terminer cette quête dans cet univers peuplé de zombies. Après une formidable introduction, un fantastique développement, pour arriver au sans faute, il faut tenir jusqu’à la conclusion. C’est également le moment de tirer un bilan sur l’ensemble d’un jeu qui aura tenu en haleine les amateurs de jeux téléchargeables.
Voyage au bout de l’enfer
Lors des tests des précédents épisodes, je me suis appliqué à parler le moins possible de l’histoire afin de ne prendre aucun risque de dévoiler les nombreuses surprises qu’elle renferme, tout en me concentrant sur les thèmes abordés et sur l’impression d’ensemble. Pour ce dernier épisode, on va aller encore plus loin en ne disant rien sur ce qui se passe dans l’épisode. Nothing. Nada. Ce serait vraiment trop dommage de vous priver d’une conclusion menée tambour battant, et très bien maîtrisée. Depuis le début on s’est attaché aux personnages, développant une empathie plus que forte avec eux. En particulier, bien entendu, avec Lee qu’on a laissé en situation pour le moins périlleuse à la fin du 4, et avec la petite Clementine, pour laquelle on ressent si on est normalement constitué un sentiment de responsabilité exacerbé. Le déroulement de ce cinquième épisode est une synthèse de ce qu’offre cette saga. Si cette conclusion reste relativement classique par rapport aux films de zombies, elle n’oublie pas en chemin tout ce qui fait sa particularité, à savoir une histoire avant tout centrée sur les personnages et sur leurs relations. Vous devinez donc qu’on va encore passer par tous nos états jusqu’au générique final. La magie opère magnifiquement, les sentiments les plus purs étant exprimés sans ridicule aucun au milieu d’un monde putride où tout porte au désespoir. On vit une histoire pleine d’horreurs et de zombies, et pourtant une sorte d’équilibre se créé entre les scènes chocs et la poésie qui se dégage d’autres passages.
C’est une fois le jeu terminé qu’on se rend compte de l’impact qu’il a pu avoir. On ressent alors ce qui est beaucoup trop rare dans les jeux vidéo : une certaine tristesse de ne plus vivre les aventures de ces personnages si attachants. On se dit qu’on a vécu un superbe moment, et en même temps on déplore que cela se termine. Peut-être qu’un autre jeu sera mis en route, mais l’histoire livrée est bien complète, la boucle est bouclée.
Petit à petit
Cette conclusion est également l’occasion de mettre en lumière la formidable cohérence de l’ensemble du jeu, parfaitement maîtrisé de bout en bout, avec une qualité d’écriture jamais prise en défaut qui devrait servir de modèle. Ceux qui attendent le jeu complet en profiteront, certes, mais ils ne vivront pas le jeu comme ceux qui ont téléchargé les épisodes un à un. Ce choix se révèle fantastiquement payant, avec à la fin de chaque épisode l’envie d’avoir la suite, la frustration de l’attente, et surtout le plaisir génial d’attaquer l’épisode suivant, avec une sensation de bien être équivalente à une cigarette pour un gros fumeur qui aurait été privé de tabac pendant plusieurs semaines.
Ce dernier épisode se parcourt d’une traite ou au maximum en deux fois, car on ne peut tout simplement pas lâcher sa manette : cela reviendrait à arrêter la vision d’un film alors qu’on est à 20 minutes de la fin. On peut aussi profiter du concept même du jeu, à savoir la conséquence de nos actes, même si c’est sans doute le seul point sur lequel The Walking Dead déçoit un peu. Bien entendu il y a des différences suivant les choix qu’on a pu faire, mais on n’en voit pas fondamentalement les effets sur le déroulement du jeu, celui-ci prenant quelques chemins de traverse, mais en revenant habilement sur les rails de sa trame principale. C’est la seule et unique réserve qu’on peut formuler sur un titre qui aura délivré une véritable leçon de direction artistique et qui aura su se rendre captivant tout le long de la douzaine d’heures nécessaires pour parcourir l’aventure dans son intégralité.