Le premier épisode est une superbe introduction à l’univers de Walking Dead. Le deuxième, s’appuyant sur les acquis du premier, explore les relations entre les personnages, et nous apprend que le plus grand danger vient des hommes. Après avoir vécu un climax éprouvant, le défi est de taille pour le troisième épisode : il va falloir maintenir un niveau de qualité extrêmement élevé, tout en évitant de rabâcher les mêmes situations. Et oui, quand on arrive juste après un épisode remarquable, le risque de décevoir est bien plus important.
Sur la route
Le conflit entre Lilly et Kenny prend des proportions impossibles à gérer. Naturellement, les évènements qui se sont déroulés entre eux dans la ferme n’arrangent pas les choses, et on sent bien que Lilly n’est pas très loin de la crise de nerf. Toujours le même débat : elle souhaite rester dans le motel et consolider la position du groupe, quand Kenny voudrait prendre la route pour rejoindre la côte. Les choses se compliquent encore quand Lilly confie à Lee que des médicaments disparaissent régulièrement. Comme d’habitude, Lee se retrouve au milieu de tout ça, avec en plus son lourd passé à gérer. Comment va réagir Clementine si elle l’apprend ?
Impossible d’en raconter plus, ce serait gâcher le plaisir immense de découvrir l’histoire. Sachez juste qu’il va se passer beaucoup de choses pendant cet épisode. On ne peut tout simplement pas rester indifférent aux évènements, tant l’empathie développée avec les personnages en général, et avec Lee en particulier, est forte.
La maîtrise de l’écriture est totale, les personnages sonnant juste comme rarement dans un jeu vidéo. On en apprécie certains, on peut en détester d’autres, et pourtant on évoluera pendant les trois heures nécessaires pour boucler cet épisode (un peu plus long que les deux premiers) : chaque personnage est complexe, aux motivations diverses. Mais avant tout ce ne sont pas des héros, juste des gens ordinaires qui doivent survivre dans un contexte épouvantable. Ce sont juste des humains, avec leurs faiblesses et leurs erreurs. Même les pires actes peuvent s’expliquer… voire s’excuser. Le scénario est formidablement ambitieux. Les thématiques abordées sont très nombreuses, et pourtant aucune n’est galvaudée : bien des séries télé ou des films devraient en prendre de la graine. En vrac et pas forcément dans l’ordre, on va parler de trahison, de famille, de confiance, d’honnêteté, de paternité, d’espoir, de folie, d’enfance perdue… Chacun de ces sujets pourrait être le thème unique d’un épisode. Pourtant tout est traité, avec finesse, comme un ensemble d’une cohérence hallucinante qui donne un parfum de réalité à un monde dégénéré. Un peu les mêmes thèmes que dans l’épisode 2 ? Pas faux, mais avec une différence essentielle : le traitement est bien différent, permettant d’éviter avec maestria la redite.