Surtout ne m’énervez pas ! Enfin si vous tenez à la vie. Je suis un tueur qui s’ignore. Ne souriez pas, car cela risque d’être la dernière fois. Je fais la vaisselle en moyenne trois fois par jour et ce à raison de trois couverts à chaque repas. Bientôt quatre. Vous ne voyez pas le rapport ? C’est pourtant simple : Faire la plonge requiert les réflexes d’un ninja, la force d’un samouraï, la volonté d’un guerrier avec un avantage : aucun respect. Et c’est exactement ce que The Dishwasher (littéralement le laveur de vaisselle) va vous démontrer dans un feu d’artifice de sang et de viscères.
Itinéraire d’un jeu pas comme les autres.
The Diswasher fut l’un des premiers jeux du XNA. Il fut présenté en compagnie d’un certain nombre d’autres jeux comme un exemple de ce qu’allait proposer la nouvelle interface de jeu amateur de la Xbox 360. Il fut le seul à réellement sortir du lot et à provoquer un énorme engouement de la part de tous les joueurs qui ont pu s’y essayer -dont votre serviteur-. Rançon de ce succès (presque) inattendu il sortit du giron XNA pour rejoindre le cercle fermé du XBLA. Le jeu a aussi gagné en finition et le résultat est réellement impressionnant. D’autant plus impressionnant quand on sait que le studio qui a réalisé ce jeu est composé... d’une seule personne. Musiques, graphismes, animations, programmation, tout est l’œuvre de James Silva et le résultat, même s’il n’est pas dénué de défauts, impose le respect.
Mr Propre ? Connais pas.
The Dishwasher est un beat them all. Un beat them all nerveux, violent et dur. Très dur. Si vous aimez franchir les niveaux en appuyant comme un malade sur un seul et unique bouton, passez votre chemin. The Dishwasher exigera de vous bien plus qu’un matraquage frénétique des boutons d’action -X pour le coup faible et Y pour le coup fort- pour en voir la fin. Une bonne dose d’adresse, de technique et beaucoup de sang froid vous seront nécessaires pour arriver au bout des 14 niveaux du jeu, et ce même au plus bas des 4 niveaux de difficulté proposés.
Mais une fois les combos et le maniement du Dishwasher assimilé, vous friserez l’orgasme ! Sous couvert de graphismes simplistes et dépouillés misant essentiellement sur sa palette de couleur pour imposer son ambiance, se cache un petit bijou de beat them all nerveux, sanglant et exaltant que vous aurez du mal à laisser de côté. Les tableaux s’enchainent dans une profusion de sang et de rage, le tout sans souffrir d’aucun ralentissement (sauf en de très rares occasions). The Dishwasher jouit d’une réalisation qui ferait pâlir pas mal de productions issues de studios renommés.
En plus les mains restent douces.
The Dishwasher vous donnera beaucoup de mal dans son mode histoire, une histoire facilement oubliable mais assez sympathique et surtout suffisamment originale pour jouer convenablement son rôle de fil conducteur au chemin écarlate de votre personnage. Chaque adversaire rencontré dispose d’attaques particulières et il faudra s’adapter sans cesse aux situations et choisir convenablement son arsenal.
Car le Dishwasher ne balance pas d’assiette à la tête de ses adversaires mais dispose d’armes létales à faire pâlir le plus équipé des bouchers : hachoirs, serpes, katana, tronçonneuse et arme à feu que l’on découvrira au fur et à mesure de notre avancée dans le jeu.
Ces armes agissent en binôme avec le katana et il vous suffira d’appuyer sur RB pour passer du Katana à l’arme secondaire, soit pour enchainer des combo de folie sous pour accroitre votre puissance de frappe. Indépendamment de l’arme, la gâchette gauche vous permettra d’effectuer une esquive indispensable tout au long du jeu.
Chaque arme dispose en sus d’une large palette de coups que l’on pourra élargir en les améliorant moyennant de l’argent et de rares pierres triangulaires. Cet argent ne pourra être récupéré que sur le corps de vos assaillants mais seulement en les démembrant à l’aide d’un finish que vous effectuerez avec le bouton Y ou le bouton B pour encore plus de violence. Ce n’est qu’avec ces finish que vous aurez la possibilité de récupérer des cœurs afin de remplir votre jauge d’énergie en plein combat. Et cela ne sera pas de trop.
Vos tribulations ensanglantées seront ponctués par des petits moments bonus sous forme d’un jeu de rythme où votre personnage enchainera un solo de guitare du plus bel effet. Ces solos guitare sonneront comme une référence ultime au film gothique d’Alex Proyas avec le regretté Brandon Lee nommé The Crow.
Et quand y en a plus, y en a encore.
En plus du mode histoire -jouable en coop localement seulement malheureusement-, The Dishwasher vous proposera un mode Arcade et un mode Dishwasher. Ce dernier ne vous proposera qu’un mode survival avec classement mondial à la clé tandis que le second vous proposera d’affronter un certain nombre d’ennemis dans des arènes fermées avec un duo d’armes imposé et des fois des règles de jeu légèrement modifiées, comme le temps ralenti, la perte d’énergie au fur et à mesure ou encore l’obligation d’effectuer des combos aériens. Seul ce mode arcade est jouable en coopération en ligne.
Bilan :
On a aimé…
- Un TRÈS bon beat them all
- Un jeu technique et difficile
- L’esthétisme du jeu
- Les solos de guitare électrique
On n’a pas aimé…
- Le mode histoire en coop local seulement
- De gros ralentissements à certains moments du jeu
En rouge et noir
N’y allons pas par quatre chemin, The Dishwasher est le meilleur beat them all disponible sur le XBLA et quand on voit qu’il ne s’agit à la base que d’un jeu XNA réalisé par une seule personne, on ne peut qu’applaudir la performance. Seul son habillage simple et dépouillé peut trahir son manque de moyens car dans tous les autres secteurs de jeu, il excelle. Si vous êtes un passionné, un fan de beat them all jetez vous sur ce petit bijou, vous ne le regretterez pas. Mais attention ! The Dishwasher est un jeu exigeant, difficile, clairement destiné aux accrocs du genre.
