Devant certains jeux, il nous arrive parfois de nous poser des questions existentielles sur ce qui est passé par la tête de leurs créateurs lors de son développement. Pourquoi le bouton de saut est-il placé sur la tranche du pad ? Pourquoi tout d’un coup avoir mis un boss quasi imbattable dans un jeu jusqu’alors facile ? Pourquoi mettre un QTE pour brosser les dents à son personnage ? Pourquoi ne pas intégrer un mode coopératif à un jeu où l’on est accompagné par une IA durant tout le long de l’aventure ? Etc, etc. Pour Fable Heroes, lorsque l’on se pose la question de ce qui est passé par la tête des développeurs la réponse semble évidente après y avoir joué quelques heures : rien.
Comment amoindrir un univers riche
Le concept de Fable Heroes est sur le papier intéressant, voire alléchant : utiliser l’univers de la série d’action/RPG Fable, une des plus emblématiques de la Xbox pour créer un beat them all jouable à 4 qui sera proposé sur le XLA. Lorsque l’on connaît la richesse du royaume d’Albion, ses paysages fabuleux, son humour, ses personnages hauts en couleur, en gros tout ce qui a fait de Fable une série unique, reconnaissable au premier coup d’œil, on ne peut qu’être attiré par un beat them all évoluant dans cette atmosphère.
Mais l’équipe de Lionhead a réussi l’impossible. Lorsque l’on voit le résultat final on a peine à croire qu’ils n’ont pas fait exprès de torpiller tout ce qui aurait pu rendre le jeu agréable et original. Fable Heroes nous plonge dans un Albion en cel shading, où l’on dirigera un groupe de 4 poupées représentant les personnages emblématiques de la saga. Ces poupées de chiffon ne seront pas sans rappeler celles de Little Big Planet mais la ressemblance s’arrêtera là. Ce petit groupe visitera les lieux les plus emblématiques d’Albion, l’amateur de Fable reconnaîtra sans mal les environnements proposés, des environnements vides, statiques et d’un level design d’une pauvreté hallucinante ! Les musiques peinent à habiller l’ensemble alternant les mélodies soûlantes et entraînantes dans un registre plus proche des attractions Disney que de Danny Elfman.
Chaque niveau se résume à une longue ligne droite où l’on trucidera une bonne poignée de créatures issues, elles aussi, du bestiaire de Fable, coupé en leur milieu par un gros élément que l’on devra détruire pour récupérer des pièces. Le final vous laissera choisir, à l’aide d’un embranchement du pauvre, entre un combat soporifique contre un boss et un mini-jeu insipide. Fable Heroes semble avoir été créé sans aucun créatif à sa tête.