Au moment même où j’écris ces quelques lignes je suis une cure de désintoxication. Une cure drastique, sévère même, car le mal dont je suis atteint est des plus sordides. Oui, ce n’est point une addiction banale dont on peut facilement se passer comme la cigarette, le hasch, la cocaïne, le tabac, World of Warcraft ou Xboxygen. Non. Et je ne parle même pas de l’alcool addiction dont je ne veux pas me passer. Il en s’agit d’une bien pire (et j’insiste !) celle insidieuse d’un jeu de cartes typé héroic fantasy nommé Magic the Gathering !
Magic quoi ?
J’aurais bien voulu vous parler de Magic the Gathering et écrire le test du jeu éponyme sorti sur le XBLA pour 800 pts seulement mais mon médecin m’a formellement interdit de le faire sous peine de faire une rechute. Tant pis. Mais bon cela n’est pas trop grave vu que tout le monde connait ce jeu de cartes à collectionner créé par l’américain et ancien professeur de mathématique Richard Garfield en 1993. Jeu de cartes dans lequel vous endossez le rôle d’un puissant magicien -un Planeswalker- et qui devra vaincre un autre Planeswalker à coup de sortilèges et de créatures surpuissantes. Ce jeu doté de règles simples et d’une profondeur assez impressionnante aura su séduire de par le monde bon nombre de joueurs, devenant dans les années 90 bien plus qu’un phénomène de cours d’école. Nombreux sont les joueurs qui auront dépensé des fortunes à l’achat de paquets de Magic pour parfaire leur collection de plus de 14 000 cartes différentes ou pour améliorer leur jeu -deck- avec des sortilèges de plus en plus puissants. Mais donc voilà, vu que tout le monde connait, je vais m’arrêter là. Hop. Fini. ... QUOI !? TU CONNAIS PAS MAGIC !?
Magic pour les nuls
Et flute ! Je vais retomber à cause de toi ! Je te maudis sur 40 générations. Puisses-tu ne jamais trouver une place assise dans les transports en commun. M’en fiche j’ai mes patchs. Ouvre sa chemise Regarde. 4 patchs Magic représentant les 4 types de cartes différents que l’on peut trouver dans le jeu. La plus à droite est une carte terrain. C’est le cœur du jeu. Tu peux poser une carte terrain par tour. Les cartes terrain sont essentielles pour lancer les sorts. Chaque sortilège coute un certain nombre de cartes terrain que tu utilises en les « engageant » -on les tourne de 90°-. Elles resteront engagées et inutilisables jusqu’à notre prochain tour de jeu.
La carte suivante est une carte créature. Les créatures sont la base de l’attaque et de la défense. C’est avec elles que l’on peut attaquer son adversaire et réduire à zéro ses 20 pts de vie. Les cartes créatures sont caractérisées par leur force -total des dégâts qu’elles infligent- et par leur défense -total des dégâts qu’elles peuvent encaisser-. Les faire attaquer ou défendre les font « s’engager » et elles ne sont réutilisables qu’à notre prochain tour de jeu. Les créatures ne peuvent attaquer dès leur pose. Elles souffrent du mal d’invocation. De plus, lors d’une attaque, les créatures visent automatiquement le sorcier adverse et non pas une créature. C’est au sorcier de choisir quelles sont les créatures qui vont le défendre.
La troisième carte est une carte sortilège. Elles peuvent blesser joueur et/ou créatures, contrer d’autres sorts ou induire un effet particulier permanent au jeu soit en général, soit sur une créature ciblée. Ces cartes ne se jouent que durant notre tour de jeu.
La quatrième carte est un éphémère ; ces cartes se jouent à n’importe quel moment et sont la clé du succès ou de l’échec d’une partie.
Vous aurez le choix de choisir entre 5 couleurs différentes qui sont autant de façons de jouer et toutes liées à un certain type de terrain. Le vert est associé aux forêts et puise sa force dans ses incroyables créatures. Le rouge est associé aux montagnes, fort de sa magie d’attaque basée sur le feu. Le bleu est associé aux iles et est la couleur du contre-sort et de l’attente. Le blanc est associé aux plaines et vous garantira soin et défense. Le noir, enfin, est associé aux marais et sèmera la peur et le désespoir chez votre adversaire en faisant fondre ses points de vie.
Vu où j’en suis, je vais prendre le risque de vous parler quand même du jeu. De toute façon, le mal est fait.
Magic l’Assemblée seul chez soi
Magic sur XBLA reprend les règles qui ont fait la force du jeu originel. Les anciens joueurs retrouveront donc rapidement leurs marques. Chaque tour de jeu étant clairement défini et chaque sortilège est suivi d’un cours laps de temps pour pouvoir réagir et gérer les effets des cartes dans l’ordre. Les contre-attaques et les contre-sorts nécessiteront donc préparation et rapidité.
La maniabilité devient vite instinctive. Un zoom est intégré pour vous permettre de pouvoir lire la description de chaque carte, les vôtres et celles de votre adversaire. Le tout sera d’apprendre à jouer avec les différents decks proposés qui sont au nombre de huit. Cinq de couleur unique et trois mixtes qui seront réservés aux plus aguerris d’entre vous. Chaque deck est très bien construit et ils restent très bien équilibrés. Il vous sera par contre impossible de créer le vôtre. On ne peut être que déçu de l’absence de cette possibilité mais à force de jouer on se rend compte que ce choix de l’éditeur permet d’avoir des parties propices aux retournement de situation. Et même si certains decks sont plus efficaces que d’autres suivant la couleur du jeu de votre adversaire, toutes les parties ont ce doux parfum d’incertitude totalement grisant. Les parties s’enchainent, sont tendues et trouvent leur issue par une bonne utilisation de ses cartes, par l’anticipation et par la chance. Le tirage reste en effet une donnée essentielle mais il est loin de tout faire. Heureusement.
Côté modes de jeu, on aura le choix. Le mode campagne représentera une bonne entrée en matière dans l’univers de Magic. Si vous ne savez pas jouer, ne vous inquiétez pas, le tutoriel proposé est très bien fait et très ludique. Dans le mode campagne, vous affronterez plus d’une dizaine d’adversaires aux decks bien différents dont certains seront débloquables. D’autres non (j’enrage car le deck de l’adversaire final est... « bandant »). A chaque victoire, vous débloquerez une carte supplémentaire pour votre deck. Ces cartes sont au nombre de 15 par deck différent. Si vous comptez toutes les débloquer -et je vous invite à le faire avant de vous lancer sur le live vu la puissance de ces cartes- prévoyez un temps de jeu conséquent. Le mode campagne propose trois niveaux de difficulté différents.
Magic propose aussi un mode défi des plus sympathiques, un mode dans lequel on vous proposera une situation désespérée où vous allez devoir gagner la partie en un tour de jeu. On ne peut regretter que seulement 10 défis soient proposés tant ce mode est exaltant. On croise les doigts pour plus de casse-tête prochainement en téléchargement.
Magic l’Assemblée à plusieurs chez soi
Mais le principal intérêt de Magic est de jouer contre un adversaire humain, imprévisible et pouvant élaborer des tactiques surprenantes et mortelles. Le mode Online nous permettra d’affronter d’autres Planeswalkers, jusqu’à 4, à travers le monde. Dans ce mode, chaque tour possède un chronomètre supplémentaire. Vu la notoriété du jeu on trouve très facilement des adversaires et ce quelle que soit l’heure.
Pour les novices il est possible de trouver un « mentor ». Un joueur en ligne qui vous expliquera comment jouer, qui vous aidera et avec lequel vous ferez une partie « explicative ». Une petite option bien sympathique qui renforce l’esprit communautaire du jeu et aidera bon nombre d’entre nous même s’il s’agit d’un simple match en un contre un. Il aurait été intéressant de pouvoir voir la main de son adversaire pour pouvoir apprendre et échanger des tactiques.
En local il est impossible de jouer l’un contre l’autre vu que notre main doit demeurer cachée. Par contre, vous aurez la possibilité de jouer à un mode coopératif qui vous fera affronter deux autres sorciers. Ce mode original n’est malheureusement pas disponible en ligne et on ne peut que regretter son absence incompréhensible surtout qu’il est possible d’y jouer en ligne mais seulement avec des duos de joueurs partageant la même console. Ce mode ajoute un côté stratégique supplémentaire et l’on ne peut que regretter ce parti pris du développeur.
Bon voilà. J’ai fait une rechute. Vous êtes content ? J’avais rendez vous avec mon médecin mais finalement je crois que je vais aller refaire une petite partie de Magic. Juste une. Une petite dernière. Puis après j’arrête. ... ou pas.