Pour notre plus grand bonheur, Capcom s’applique à décliner les titres les plus mythiques de son catalogue sur le XBLA, dans des versions remixées de première catégorie. Cette fois c’est Bionic Commando, classique de la NES qui débarque sur Xbox 360. On pourrait penser que le but premier de ce remake est de servir de bande annonce au nouvel épisode de cette franchise qui ne va pas tarder à arriver, et si c’est sans doute en partie vrai, cela n’enlève rien au titre qui a été très soigné.
Un héros qui n’a pas de mollets
Dans Bionic Commando : rearmed, votre but est de porter secours à Super Joe (et oui, le personnage principal de la série Commando du même développeur !) qui s’est bêtement fait capturer. Pour ce faire vous allez devoir traverser les bases ennemies et affronter de gigantesques boss, dans la grande tradition des jeux d’arcade. Vous avez à votre disposition des armes (de plus ou moins longue portée), mais surtout votre plus fidèle allié : un bras bionic multifonction. Celui-ci peut s’étendre et agripper presque n’importe quoi, vous permettant de vous suspendre, de vous balancer, d’attraper des objets, ou même des adversaires ! Et il faut bien ça, car vous souffrirez d’une tare peu fréquente : vous êtes incapable de sauter, et le plus petit monticule vous bloquera dans votre progression. Inutile de vous dire que durant vos premières 30 minutes vous chercherez souvent la touche permettant de faire un bond avant de vous faire une raison ! L’architecture des niveaux est pratiquement toujours la même : construits verticalement, ils vous obligeront à grimper en utilisant votre bras jusqu’à ce que vous rencontriez les superbes boss qui vous mettront au défi de les éliminer. Vous croiserez également des terminaux que vous aurez l’occasion de pirater (ce qui donne lieu à un mini-jeu, casse tête en 3D simpliste) afin d’obtenir des informations sur les points faibles des boss à travers des enregistrements très drôles de dialogues entre ennemis. Bionic Commando conjugue action et astuce sur un bon rythme, et se révèle très fun dès qu’on a pris en main le personnage et les multiples possibilités offertes par son bras.
Remix, mais old school
Et pour bien maîtriser le jeu, un détour par le didacticiel est inévitable ! Le maniement du personnage est subtil et demande un certain apprentissage pour s’en sortir, et surtout, le jeu est dur. Vraiment dur. Le challenge proposé est le même que dans le jeu original, jeu d’une époque où l’erreur n’était pas tolérée et où il fallait essayer et essayer encore avant de trouver la solution pour avancer. Dans bien des passages, il faudra être positionné au millimètre près pour réussir ses manœuvres, tout écart entraînant la chute. Si la faible opposition des ennemis dans le mode de difficulté le moins élevé permet de prendre son temps, quand on joue en « normal », il faut penser très vite et rester concentré pour ne pas échouer. C’est un élément à sérieusement prendre en compte avant d’acheter Bionic Commando : rearmed. Cette intransigeance va ravir les amateurs de challenge, ceux qui regrettent la facilité des jeux d’aujourd’hui, mais peut rebuter ceux qui veulent progresser dans le jeu sans se prendre la tête. En parlant de challenge, le jeu vous permet de vous frotter à des niveaux en marge de l’histoire qui ne sont là que pour tester la vaillance des plus forts… Et effectivement seuls les plus forts arriveront à s’en dépêtrer tant ils nécessitent un timing parfait pour les réussir.
Presque très complet
Il faut souligner le formidable travail accompli sur ce jeu. La réalisation est somptueuse, le titre étant très joli et bien animé. Les musiques sont très typées « vieux jeu d’arcade » (j’avoue ne pas savoir si ce sont les musiques originales remixées, je suppose que oui), certains aimeront, d’autres s’en agaceront. Mais surtout le jeu est très complet, et offre de longues heures de distraction. L’histoire en elle-même vous demandera déjà pas mal de temps, et si vous désirez vous attaquer aux challenges, alors oubliez vos autres jeux car ils ne reverront pas l’écran avant un bon bout de temps. Qui plus est, Bionic Commando offre la possibilité de jouer en coopération, à condition d’avoir deux manettes et un canapé. Et oui, oubli stupéfiant, on ne peut pas jouer en ligne. C’est le seul véritable carton jaune à donner à Capcom, et c’est surtout dommage car ce mode est très sympa ! Pendant les niveaux, cela ne change pas vraiment grand-chose, même si ça les simplifie et que c’est toujours plus agréable de jouer à deux. Mais par contre les boss ont été pensés pour s’adapter à deux adversaires, et ne s’affrontent pas de la même façon seul ou à deux. Pour les battre, une véritable entraide entre les deux joueurs est nécessaire, et il ne peut pas y avoir de maillon faible ! Cela rend ces combats intenses et franchement funs : une belle réussite.
Bilan
On a aimé :
- Très belle réalisation
- Grosse durée de vie
- Jeu en coop bien conçu
On a pas aimé :
- C’est VRAIMENT difficile
Le défaut de sa qualité
En conclusion, je ne peux que très fortement conseiller Bionic Commando : rearmed. Le jeu est ce qu’on peut trouver de mieux sur le XBLA : très bien réalisé, complet, un gameplay riche, un gros challenge. Pourtant je n’ai personnellement pas aimé le jeu. Non pas parce qu’il est mauvais, si vous avez bien lu tout ce qu’il y a avant et si vous avez regardé la note, vous savez que ce n’est pas le cas, mais parce qu’il est exigeant, difficile et intolérant. C’est un titre qui ne peut pas laisser indifférent. Les amateurs de difficulté « à l’ancienne » vont tout simplement adorer et prendre leur pied comme rarement, ressentant une fierté légitime après chaque succès en manipulant le héros avec naturel et talent. A l’inverse, ceux qui n’aiment pas recommencer un passage plusieurs fois, ou ceux qui n’accrochent pas au maniement du personnage (ce qui a été mon cas) laisseront sans doute vite tomber. Les joueurs qui se situent entre les deux ont tout intérêt à s’intéresser au jeu, car en difficulté « normal » il reste tout à fait abordable. Bionic Commando : rearmed est un superbe jeu qui n’est pas pour tout le monde.
