Test - Abyss Odyssey

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Quand un jeu est passionnant, il y a généralement énormément de choses à en dire, d’émotions à faire passer, et de souvenirs à se remémorer. Mais quand le jeu est Abyss Odyssey sur Xbox 360, on ne sait pas trop si on doit en rire ou en pleurer tellement le dernier titre du développeur ACE Team montre des effluves nauséabondes dès ses premières secondes. Sortez vos combinaisons hazmat, et approchons-nous de plus près.

Attrapez-les tous ! En fait, non. Trop chiant.

La fameuse sagesse prodiguée ne sert à rien en dehors de donner quelques points d’EXP.

Depuis tout petit, on m’a toujours dit que si je n’avais rien de bien à dire sur quelque chose, il était préférable de me taire. Malheureusement, ces lignes ne peuvent rester intégralement vide. C’est pourquoi ce qui va suivre va plus tenter de vous faire ressentir les émotions que procure le jeu, sans non plus s’y attarder, au fil de la progression du jeu plutôt que de vous décrire le titre en lui même. L’aventure commence par un court tutoriel pendant lequel on se demande ce qui cloche. Il y a clairement un truc qui ne va pas dans ce jeu d’action vu de profil, mais on n’a pas encore mis le doigt dessus devant le peu de choses à y faire, étant donné qu’on n’est pas vraiment encore dans le jeu en lui-même. Et au moment où la réponse semble enfin se dessiner, le tuto est stoppé brusquement pour démontrer, via une cinématique, que si on meurt, ce n’est pas bien grave car on “revient” à un autel de contrôle.

Et c’est ainsi que le jeu dévoile une de ses plus grosses tares : le gameplay

On est enfin projeté au début du vrai jeu. On croise un garde, et on peut converser avec lui en pressant le stick R, qui servira également de touche d’action durant tout le jeu (ramasser des objets, activer des éléments) ; un endroit peu pratique de la manette pour exécuter une telle action. La discussion est étrange, comme si on avait pris le train en marche sans même avoir eu un résumé de la situation. Un marchand attend à quelques pas non loin de là. C’est le moment de profiter de la lourdeur du personnage pour le rejoindre et constater que le vendeur n’a pas grand chose sur lui.

Ces créatures en « négatif » sont des demi boss bien redoutables.

L’abysse étant tout proche, on y plonge pour enfin avoir droit à un peu d’action et rosser du monstre dans ce lieu qui change à chaque fois que l’on y pénètre. Mais curieusement, à chaque entrée, on a l’impression de se retrouver dans le même endroit d’une “salle” à une autre avec les mêmes décors vides et peu variés. On avance pour enfin tomber nez à nez avec de viles créatures : les choses intéressantes vont enfin commencer et il sera alors possible d’obtenir quelques points d’expérience… “Mais tu vas les toucher, femme ?! Tue-les ! Mais c’est pas possible ! Elle ne les touche quasiment pas !” Et c’est ainsi que le jeu dévoile une de ses plus grosses tares : le gameplay. En plus de fournir une bien trop longue latence à chaque action demandée, les animations d’action peuvent elles-mêmes prendre un temps assez important, laissant largement aux ennemis le temps d’esquiver, d’attaquer ou de se curer le nez tout en se moquant du joueur. Le phénomène est encore plus accentué par une IA vraiment aux fraises et très scriptée. Ainsi, par exemple, les boules de feu que lancera votre personnage seront automatiquement esquivées en quasi-permanence avant même que cette dernière ne soit expédiée. Et comme tous les personnages du jeu sont rigides et peu réactifs, les combats deviennent un gros bazar d’incompréhension, d’incohérence et de coups dans le vide (pour vous), faisant grandement et sûrement grimper la jauge de “c’estpourricejeu-o-mètre”.

Si on t’offre ce jeu, c’est qu’on t’en veut

Ce lieu sera votre point de respawn si vous mourrez sans être ressucité.

Quelques salles sont passées. On se trouve après plusieurs essais (=descentes) et quelques niveaux d’expérience de plus, plus profondément dans cette abysse toujours aussi moche, pixélisée et subissant de nombreux ralentissements (allant jusqu’à des freezes parfois) absolument incompréhensibles tellement le jeu n’est techniquement pas digne d’une Xbox 360. Il est toujours impossible de remonter à la surface, et à l’instar du jeu, vous vous enfoncerez dans un abysse “ludique” sans savoir où aller, sans avoir à passer par la mini-mini-mini-carte disponible dans le coin en bas à droite de l’écran, qui n’est ni pratique ni utile.

On est donc perdus dans les abysses du jeu au gameplay totalement bancal et rigide…

Il faudra alors se contenter de la carte générale de l’abysse disponible près des sorties juste pour voir quel type de salle (facile, moyenne, difficile, salle du trésor) nous attend par la suite, ainsi que les éventuels embranchements disponibles permettant de préparer un itinéraire. Mais bien évidemment, tout cela se fera sans qu’on puisse voir la topographie de chaque salle, qui de toute façon, se trouve être bien souvent un peu du grand n’importe quoi vide de décors, proposant des moments où on est littéralement obligé de se prendre un piège, et donc d’encaisser de gros dégâts (avec peu de fioles de soins disponibles) pour atteindre un endroit. Mais à la différence près que plus on s’enfonce, plus le personnage devra jouer avec des éléments de plateformes. Et là, c’est le drame… L’imprécision des sauts est au rendez-vous, le déhanché plein d’arthrose du personnage n’aidera pas non plus à progresser efficacement puisque, par exemple, pour pouvoir faire face à la direction opposée, s’y diriger ou s’accrocher à un rebord, il faut être parfaitement immobile, pieds ancrés au sol. Ça la fout mal pour se déplacer efficacement ou même pour affronter plusieurs adversaires en même temps. Surtout lorsque Guacamelee est passé dans le coin quelques jours plus tôt dans le genre action/plateformes.

Vous voilà remplacé par une créature capturée !

On est donc perdu dans les abysses du jeu au gameplay totalement bancal et rigide, avec notre fameux “c’estpourricejeu-o-mètre” quasiment débordant. Le tout est appuyé par une histoire quasiment pas évoquée, qui par son manque de narration n’encourage pas vraiment à prolonger l’aventure avec les deux autres protagonistes disponibles à débloquer, ou même de terminer avec le premier personnage. Alors quand en plus, en guise d’artifice pour booster la durée de vie, le jeu ne propose que de recommencer encore et encore la descente (en conservant son niveau et son or) en s’appuyant uniquement sur la génération aléatoire de l’abysse, cela n’aide pas à continuer. Et ce, car l’ensemble reste tout de même basé sur un concept bancal, un gameplay lourdingue et un système de checkpoint stupide que je vous laisse découvrir si vous passez outre ces avertissements. Pourtant, l’idée de pouvoir capturer un monstre en le tuant sous l’influence de la jauge de mana (qui augmente lorsqu’on assène des coups spéciaux) n’est pas mauvaise sur le papier. Chacun de ces monstres ayant de légères différences de comportement et d’attaques. Mais c’est tellement mal fait et avec toujours cette même rigidité, que ces créatures de l’abysse ne serviront finalement que de vie supplémentaire, permettant d’avancer plus ou moins efficacement sans entamer la vie du perso principal. Car une fois mort, vous incarnez un soldat pataud et faible qu’il faudra emmener vers un autel de résurrection, où le corps de votre personnage attend. Ce qui est bien plus facile à dire qu’à faire, tant en le manoeuvrant on préfère 500 000 fois avoir à diriger notre héroïne. On est loin de la résurrection automatique démontrée par le tuto. Toutefois, malgré toutes ces tares, tout n’est pas négatif dans ce jeu. Les musiques, bien que répétitives et ne collant pas vraiment à l’ambiance du jeu, ne sont pas forcément mauvaises. Les voix sans conviction pour la plupart le sont, par contre. A noter qu’Abyss Odyssey est jouable à deux (en local ou en ligne), mais ce ne serait que pure cruauté que de faire partager avec vous la souffrance ludique que procure ce jeu.

Bilan

On a aimé :
  • Proposer de jouer au jeu avec des personnes qu’on n’aime pas, pour qu’elles partent
On n’a pas aimé :
  • Gameplay bancal, et complètement raté
  • C’est moche et visuellement répétitif...
  • ... et ça se permet de ralentir très souvent !
  • Manque flagrant de narration
Retraite anticipée

Si un test était un son, celui de Abyss Odyssey, serait celui d’une alerte d’urgence indiquant une menace imminente. Le jeu est lourd, mal conçu, pas vraiment abouti ni intéressant pour arriver à captiver le joueur d’une manière ou d’une autre. Y’a tellement mieux qui se fait à l’heure actuelle. Si le jeu vous a intéressé à un moment ou à un autre, la démo a dû déjà rapidement vous raviser. Mais au cas où : à éviter comme la peste !

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Abyss Odyssey

Abyss Odyssey
PEGI 0

Genre : XBL Arcade

Editeur : Atlus

Développeur : ACE Team

Date de sortie : 16/07/2014

Prévu sur :

XBLA, PSN, Steam

1 reactions

Moadeep

31 jui 2014 @ 16:43

Je trouve que cet article arrive tardivement.. ! J’appuie totalement les propos de l’article sachant que j’ai acheté ce jeu des les premières heures de sa disponibilité.

Ce dernier n’a rien à sa décharge, si ce n’est que l’équipe promet une grosse compile de patch. Rigide, saccadé, l’aléatoire des niveau donnera lieu à des générations bancales comme des stalactites enfoncés dans le sol, ou des âmes à posséder inaccessibles.

Pour résumer ce jeu, je dirais, à vos risques et périls.