« Dans la famille Beat’Em All, je demande le métalo-goresque défoulant. » « Pioche. Ou plutôt paie Charlie Murder en XLA, ça devrait le faire. » Vous aimez le bruit, la violence et le Hard Rock ? Ska Studios aussi, manifestement, et avec ce jeu ils se sont fait plaisir.
Master of puppets
Une bande d’amis décide de monter un groupe, et au moment de monter sur scène, distraits, ils oublient Paul dans le salon et récoltent la gloire, Charlie se la donnant au micro comme jamais. Autant dire que Paul l’a mauvaise, et il monte son propre rock-band, en prenant bien soin pour mettre toutes les chances de son côté de passer un deal avec des démons.
Booba, la Fouine et Roff sont des guignols. Paul, lui, passe à l’acte et ne se contente pas de clasher Charlie dans des interviews : il lâche les démons sur la ville pour tuer son concurrent (et au passage tout ce qui se trouve entre eux). Résultat : la ville est dévastée par une horde de hardos-zombies hargneux. Paul, faut pas l’emmerder. Ou en d’autres termes, pour reprendre une célèbre publicité, il ne faut pas faire caca chez Paul.
Cela étant dit, l’histoire n’est bien entendu qu’un prétexte qu’on oublie très vite une fois le jeu lancé. Après avoir sélectionné son personnage parmi 5 aux capacités différentes, c’est un véritable jeu de massacre qui commence, dans un style graphique cartoon qui fera penser à un mélange entre Dishwasher et Plants vs Zombies. A coups de poings, puis en utilisant tout ce qui nous tombe sous la main (armes blanches, flingues, morceaux de bras…), on met en pièce, on démembre, on écrase les têtes.
Le côté défouloir est très réussi, en particulier à plusieurs jusqu’à 4 joueurs : les parties deviennent alors à la limite de l’anarchie, d’autant plus que les joueurs peuvent se frapper entre eux, et même se tuer (le plus souvent involontairement). Autant dire qu’il y a des moments où on s’intéresse moins aux ennemis qu’à ses alliés, pour se venger ou pour être le premier à foncer sur un bonus. En ligne, on croise trop souvent des joueurs dont le but semble être de seulement pourrir les parties…Rien ne vaut le local, ou bien du jeu en ligne avec seulement des amis. Dommage qu’il n’y ait pas une option pour retirer les dommages collatéraux afin de ne pas avoir à subir ces nuisibles.
Slayers
La durée de vie est très correcte du fait d’une forte replay-value, les personnages se jouant de façon différente. Alors que les Beat’Em All souffrent très vite de répétitivité, Charlie Murder est plutôt malin sur cet aspect en intégrant de petites épreuves diverses comme des jeux de rythme ou des passages de shoot : une bonne idée efficace qui renforce encore un rythme très soutenu.
Sans rien inventer de particulier, le jeu parvient sans peine à trouver sa personnalité en s’appuyant sur l’imagerie des hardos : on a souvent l’impression de vivre les pochettes des albums de musique bruyante. Naturellement, la bande son déboîte, à grands coups de guitares et de grosses basses. Bien que je ne sois pas vraiment adepte de ce style musical, je dois bien avouer que ça fonctionne plus que bien ! Le style graphique, en cel shading, fonctionne très bien : c’est stylisé, limite enfantin, tout en étant ultra-violent et totalement interdit aux moins de 16 ans. Bref, voilà un jeu qui ne laissera pas un souvenir impérissable car ne proposant rien de neuf, mais qui est suffisamment bien foutu pour qu’on y passe du temps en s’amusant.