Test - Supremacy MMA

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Entre la série UFC Undisputed et le MMA d’EA, y-a-t’il une place à prendre ? C’est ce que pense 505 Games en éditant ce Supremacy MMA, un peu différent des deux autres. Plutôt que de chercher le choc frontal, c’est un chemin légèrement détourné que va emprunter ce titre. Un principe plutôt malin, à condition que le contenu suive…

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Il ne l’a pas vue venir, celle-là

Pour ceux qui l’ignorent, on parle ici de baston pure, d’une discipline qui n’en est pas une, mais qui est plutôt un mix de tous les styles de combat existants. On s’est tous posé la question en regardant des films de kung-fu : « C’est qui le plus fort ? Le Karateka, le boxeur, le catcheur ou le judoka ? ». C’est exactement sur ce principe que ces affrontements fonctionnent. En théorie cela est encadré par un arbitrage laxiste, puisque pratiquement tous les coups sont permis. Dans ce Supremacy MMA, on est bien loin des salles de spectacle représentées chez ses concurrents. Ici, on va se battre dans une ambiance de combats de rue. Dans des salles crasseuses qui sentent bon la rixe clandestine, et où les arbitres sont invités à ne pas venir (on ne le verra pas à l’écran). On pense beaucoup plus au film Fight Club qu’aux représentations télévisées en HD bien propres. On va donc suivre la destinée de 12 combattants en vivant leur histoire, jusqu’à ce qu’ils dominent tous leurs adversaires. Des histoires qui puent la misère et les égouts, remplies de drames familiaux et de lutte contre le désespoir. Elles nous sont racontées entre chaque combat sous forme d’écrans statiques stylisés…Et il faut bien reconnaître qu’elles sont bien racontées ! On dirait une version hardcore des histoires des combattants dans les Street fighters ou autres jeux de cet acabit.

Position 17 du Kamasutra

Une guitare hard rock hurle ses notes en permanence, tout est sale, on ressent l’ultra-violence des combats, mais aussi de la vie des combattants…Bref, on nage dans l’underground le plus profond. Pour chacun, c’est une dizaine de combats qu’on devra passer en gagnant de l’expérience, ce qui renforce l’efficacité de notre combattant au fil des niveaux gagnés. Si ce n’est l’aspect terriblement répétitif dû au fait qu’il y a vraiment peu de combattants, on peut prendre un certain plaisir à essayer d’accomplir la destinée de tous les personnages. On pourra également, grande première, contrôler des combattantes ! Enfin…il y en a deux seulement, on en fera vite le tour, et cela relève plus de l’anecdote qu’autre chose. Le jeu à deux est naturellement présent, ainsi que le jeu en ligne. Enfin, il parait car quand j’ai voulu m’y frotter cela n’a tout d’abord pas du tout fonctionné, puis je n’ai croisé personne pour rendre mes coups !

Fight Club

De nombreuses techniques de combat différentes, même avec aussi peu de combattants, ça laisse l’espoir d’avoir un gameplay varié et complet, condition sine qua non pour qu’un jeu de ce type fonctionne. Autant le dire tout de suite, ce n’est que très modérément le cas. Le gameplay est malheureusement un peu bancal, ne permettant pas d’utiliser vraiment les compétences de chaque personnage. Déjà, il faudra tracer sa route dans un tutoriel très mal conçu, car n’illustrant pas ce qu’on peut faire. C’est en expérimentant qu’on arrivera à quelque chose. Le résultat est à la fois technique et très basique. Il y a un bouton pour les poings, un pour les pieds, un pour agripper, un pour bloquer, et on module tout ça avec diverses combinaisons pour lesquelles s’invitent les gâchettes. Le panel de coups est bien là, et avec de l’entraînement on arrive à de beaux enchaînements de prises et de frappes. Sauf que dans les faits, tout se passe au niveau des blocages et des contres ; comme l’ensemble est mal équilibré, c’est au sol, avec des prises, qu’on gagne les combats, et ce même pour les boxeurs ! Les affrontements se résument vite à des tentatives de prises et de contres qui s’enchaînent jusqu’à ce qu’un des combattants trouve l’ouverture pour soumettre son adversaire ou au moins pour lui tataner la tête. Pire, l’IA semble douée de réflexes anormaux et rigole en détournant nos meilleures attaques, alors qu’on doit lutter et être d’une précision redoutable pour faire de même. Déjà que le nombre de personnages est très réduit, la similitude entre les combats achève le jeu en installant l’ennui à force de toujours répéter les mêmes actions.

Le perdant nettoie le ring

C’est seulement en 1 contre 1 qu’on peut vraiment s’amuser. Entre humains, les combats sont plus variés, les soumissions moins systématiques, et on arrive même à des bastons parfois spectaculaires et très sympas ! L’ambiance du jeu est pourtant une vraie réussite. C’est d’une violence extrême, les combattants pissent le sang, et on a mal pour eux. Si seulement l’intention comptait, Supremacy MMA tirerait son épingle du jeu !

KO pour le compte

Graphiquement propre

Visuellement le jeu se tient, avec une modélisation des combattants plutôt convaincante, et des effets réussis (sueur, blessures apparentes, sang…). L’animation, malheureusement, est inconstante. Si pour certains personnages, les mouvements sont très bien rendus, fluides et permettant de bien ressentir la violence des coups ou des prises, c’est loin d’être le cas pour tous. Malgré seulement 12 combattants, on a l’impression que seulement quelques uns ont bénéficié d’un soin particulier. Au niveau sonore, on peut imaginer que les fans de hard rock hardcore vont beaucoup aimer les sons saturés qui se déversent des enceintes, mais pour la majorité c’est très rapidement insupportable. Cela participe à l’ambiance du jeu, il faut juste avoir envie de partager cette ambiance. Pas gagné.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance underground bien rendue
  • Les histoires des combattants bien racontées
On n’a pas aimé :
  • Bien peu de contenu
  • Gameplay bancal
  • Réalisation inégale
MMA des bas-fonds

Supremacy MMA se positionne comme un jeu qui exclut la majorité des joueurs. En choisissant des musiques inaudibles pour pratiquement tout le monde, et en représentant un univers sale, âpre et underground, le jeu peut toutefois être apprécié par une petite partie du public qui s’y reconnaîtra. Pour tous les autres, ce sont les nombreux défauts qui retiendront en premier lieu l’attention, avec un contenu famélique et un gameplay mal équilibré.

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Supremacy MMA

Genre : Combat

Editeur : 505 Games

Développeur : Kung Fu Factory

Date de sortie : 23/09/2011

Prévu sur :

Xbox 360, PS3