L’infiltration a donc une importance capitale, et s’il faut éviter de se faire voir, il faudra aussi veiller à ne pas se faire entendre. Pour nous aider, les Allemands sont très bavards, afin d’être sûrs de ne pas nous surprendre. Si les deux premiers niveaux sont simples, histoire qu’on apprenne à bien manier notre personnage, les choses se corsent par la suite et la difficulté devient même très importante dans les derniers niveaux, en particulier quand on joue en mode simulation. Et oui, vous avez bien lu « simulation ». En effet, Sniper Elite V2 a l’ambition de proposer un gameplay qui peut s’adapter au niveau du joueur. Les débutants choisiront de jouer au niveau le plus bas : les balles suivent alors une trajectoire rectiligne facile à maîtriser. Pour les plus ambitieux, tous les paramètres peuvent être pris en compte. Il faudra alors viser en prenant en compte la gravité (il faut tirer un peu plus haut que l’endroit visé, avec comme variable le fait qu’on tire d’une altitude plus ou moins prononcée), le vent, son rythme cardiaque et sa respiration bloquée ! Si réussir un headshot de 100 mètres est particulièrement gratifiant, cela augmente considérablement la difficulté du jeu. Tout est configurable, allant de l’aspect simulation pour les tirs à la précision des adversaires. Une excellente idée car n’importe quel joueur peut ainsi s’amuser. Les néophytes prendront beaucoup de plaisir à faire le jeu au niveau de difficulté le plus bas, et les vrais durs en baveront, mais pour en ressortir une grande satisfaction après chaque succès. La limite du jeu vient directement de son concept : malgré d’évidents efforts pour tenter de varier les situations et les lieux, le schéma reste le même tout du long. Ce manque de variété n’est que partiellement compensé par la difficulté croissante, et pour préserver intact son intérêt pour le jeu, il est déconseillé d’enquiller plusieurs missions les unes après les autres.
Seul contre tous
Pour que tout cela fonctionne, il faut que la maniabilité soit exemplaire, et c’est presque le cas. Le nombre d’actions qu’on peut réaliser est important, et tous les boutons de la manette sont utilisés, et plutôt bien. Pourtant, les déplacements du personnage manquent un poil de fluidité, et certaines actions ne se font pas aussi vite qu’on le voudrait (sortir d’une couverture, passer d’une position à une autre…). Dans le genre TPS, on a été habitué à la fluidité totale d’un Gears of War, et ici on est loin d’être au même niveau. En même temps, cela souligne d’autant plus la fragilité du personnage dans les combats au contact. A l’inverse, dès qu’on regarde le monde à travers la lunette du fusil, la maniabilité n’est pas loin d’être parfaite. D’une précision redoutable, si on manque sa cible on ne pourra s’en prendre qu’à soi-même. Si on peste après un ennemi qui reste en vie après un tir qu’on pensait parfait, on se rendra compte en regardant les choses de plus près qu’on a probablement tiré dans une rambarde qu’on ne discernait pas. C’est cette précision qui permet de réellement s’amuser avec ce jeu. Rien de plus jouissif que de réussir à descendre un ennemi qui se déplace en prenant en compte sa vitesse, la gravité et le vent. Ainsi, sans même qu’on s’en rende compte, on progresse naturellement jusqu’à réussir des shoots spectaculaires qui ne doivent rien au hasard. La sensation d’être vraiment l’œil rivé à la lunette est totale et éveille en nous des instincts de tueur qu’on ne soupçonnait pas. Mieux, même les joueurs n’ayant à priori que peu de sympathie pour ce genre de jeux vont se surprendre à avoir du mal à lâcher la manette. Du très bon boulot !
Plusieurs modes de jeu en coopératif (en ligne uniquement) ajoutent un “s” au “seul contre tous”. On retiendra surtout le fait de pouvoir jouer la campagne à deux, ce qui facilite pas mal les choses, puisqu’on peut alors prendre les ennemis en tenaille entre deux feux croisés. En bonus, un mode de jeu où il faudra éviter l’explosion d’une bombe, un autre similaire au mode horde avec des vagues d’adversaires de plus en plus dangereuses, et le mode Overwatch un peu plus original. Dans ce dernier, un des deux joueurs doit atteindre différents objectifs au beau milieu de la zone de combat, pendant que le deuxième, bien planqué, doit utiliser ses talents de sniper pour le couvrir. Le coopératif est plutôt bien fait, et à condition que vous ayez un partenaire avec qui vous vous entendez bien, il se révèle prenant et agréable à jouer.