Inutile d’introduire ici le Seigneur des Anneaux, œuvre majeure d’un professeur de lettres anglais, J.R.R. Tolkien, amorcée avec un roman pour enfant en 1937 , Bilbo le Hobbit, et fondatrice d’un genre à part entière : l’Heroic-Fantasy. Nombreux sont ceux qui ont découvert cette œuvre avec la trilogie de Peter Jackson dont le premier épisode est sorti au cinéma fin 2001. Dix ans déjà et le Seigneur des anneaux reste d’actualité avec la sortie en bluray des versions longues de la trilogie et la sortie d’un nouveau jeu vidéo nommé : La Guerre du Nord.
C’est le Noooord !!!
Rétrospectivement on ne peut pas dire que Le Seigneur des anneaux a marqué le monde du jeu vidéo même si on peut comptabiliser plus d’une dizaine d’adaptations -dont la majorité sont arrivées suite à l’adaptation de Peter Jackson-, ni par son MMORPG qui n’a su contenter que les fans de l’univers de Tolkien, ni par la qualité de la majorité d’entre elles. Les seuls jeux qui ont su convaincre les fans et les joueurs sont sortis sur la génération précédente de consoles et sont des adaptations plus ou moins fidèles du second et troisième film : les Deux Tours et le Retour du Roi.
Le Seigneur des anneaux : La Guerre du Nord et un peu le fils spirituel de ces deux jeux. Reprenant à bras le corps le genre du beat them all de ses deux prédécesseurs, il prend le parti de suivre un autre petit groupe de héros, un autre trio elfe, humain et nain qui fera sa propre campagne en parallèle de celle de la communauté de l’anneau. Pourquoi pas ? L’aventure du trio débute à Bree, la ville auberge où il pleut tout le temps, et la rencontre avec Grand-Pas/Aragorn qui vide les chopines en attendant les Hobbits. Les troupes de Sauron ont été aperçues au Nord de la Comté afin de détourner l’attention du seigneur des ténèbres, Farin le nain, Andriel l’elfe et Eradan le Dunedain vont essayer de déjouer les plans du diabolique Agandaur, le bras droit de Sauron.
Le scénario aurait pu être original, surtout qu’il effleure la grande histoire du seigneur des anneaux en nous faisant rencontrer les figures emblématiques de la trilogie, il nous envoie même dans des contrées mythiques des terres du milieu (dont la forêt de Mirkwood !). Il aurait pu être, mais il ne l’est pas. Et c’est surtout dans son traitement que le scénario de La Guerre du Nord échoue, outre le charisme d’huître de ses trois « héros » -charisme que l’on peut arranger heureusement via un éditeur de perso-, les dialogues entre les personnages, les réponses et leurs péripéties sont terriblement puériles et cela jure lorsque l’on connaît la qualité littéraire du matériau de base. Malgré les errements de son histoire, le jeu est sauvé par son ambiance et par les décors très jolis que nous proposent ses environnements. Même si la technique n’est pas à la pointe, la direction artistique reprend de très bonne façon celle de la trilogie de Peter Jackson. Lorsque l’on arrive à faire abstraction du scénario, on se prend au voyage et on tombe sous le charme des péripéties du trio dans les Terres du Milieu.