Heroic fantasy oblige, on se retrouve avec deux jauges à gérer : celle de votre vie, en rouge et de votre mana en bleu. Des potions trouvées çà et là vous aideront à les garder au plus haut. Si jamais vous tombez sous les coups adverses, votre compagnon aura, tout comme dans Gears, un certains laps de temps pour voler à votre secours et vous ranimer via une potion de résurrection.
Par contre, les combats de Hunted ne sont pas à la hauteur de son mentor. Les échanges de tirs sont remplacés par des échanges de flèches -les head shots marchent aussi bien- mais l’intensité est loin d’être au rendez-vous faute à un système de combat convenu à base de coups forts et moyens, d’une IA prévisible et d’un level design ne permettant pas franchement de varier les approches. Mais l’intérêt de Hunted n’est pas là. Loin de se reposer sur les combats, Hunted réussit le tour de force d’avoir un rythme, alternant combats et exploration, parfaitement maîtrisé.
Vive le jeu de rôle !
Il faudra attendre le premier chapitre de Hunted pour commencer à apercevoir ses qualités et donc survivre au calamiteux prologue qui cumule à lui seul toutes les tares. Autant celui-ci disposait d’un environnement moche, autant celui du premier chapitre -la ville en ruine de Dyfed- et les suivants sont somptueux et le jeu offrira aux joueurs des décors réellement impressionnants, détaillés, dotés d’une direction artistique aux petits oignons et superbement mis en scène. Une réelle ambiance se dégage du jeu, palpable très rapidement, elle parvient à nous faire oublier les soubresauts techniques et la simplicité des combats. Les chapitres sont immenses, les décors regorgent de passages secrets, de pièges mortels et de passages annexes, un vrai régal pour tous les aventuriers en herbe. Hunted parvient à proposer un large panel de mise en situation, aussi bien dans les combats que dans l’exploration, alternant les deux de façon fluide et très plaisante.
Hunted vous fera vivre aventure somptueuse qui saura récompenser les curieux et les amoureux de découverte : la pluie tombe, l’eau dégouline sur les pavés de la ville, au loin un chien aboie... au détour d’un couloir jonché d’ossements des mains squelettiques se lèvent pour tenter de vous agripper... une gigantesque tête de pierre à moitié recouverte de lierre s’anime pour vous soumettre une énigme... un couloir sans fin s’enfonce dans les entrailles de la terre, faiblement éclairé par la lueur de votre torche... voilà quelques exemples d’ambiance que vous proposera Hunted seulement dans le premier chapitre parmi les 6 à parcourir. Même le duo E’lara, Caddoc qui semblait fantoche au début de l’aventure gagne en épaisseur en s’échangeant régulièrement des répliques croustillantes et gorgées de références. Hunted ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux, il respire l’amour du genre, un amour qui a dû motiver tout le développement du jeu.
Qui dit « Heroic Fantasy » dit aussi « jeu de rôle » et Hunted ne déroge pas à la règle en proposant une évolution de vos personnages. Ici pas de points d’expérience à récupérer mais des actions à accomplir (tuer un certain nombre d’ennemis à l’arc, trouver tant de passages secrets etc...) et des cristaux à glaner. Chaque cristal rapporté à l’énigmatique femme du début de l’aventure vous conférera la possibilité d’augmenter vos aptitudes. Ce cheminement s’avère pertinent et original. L’or amassé ne pourra pas être dépensé chez des marchands mais vous permettra de débloquer des éléments du Crucible, un mode de jeu spécial dans lequel vous allez pouvoir créer vos propres donjons. L’équipement est réduit au minimum, Caddoc et E’lara ne pouvant choisir qu’une arme à transporter au début du jeu, récupérer des boucliers (mieux vaut s’assurer d’avoir un bouclier en parfait état avant les gros combats) et des pièces d’armure distribuées au compte-goutte. Un inventaire léger certes mais loin de pénaliser le plaisir que l’on peut trouver dans ce jeu.