Depuis un peu moins d’un an, les jeux de cross arrivent sur le devant de la scène pour diversifier un peu le paysage des jeux de course qui s’était plutôt grisé de monotonie ces dernières années. Dans cette logique, Codemasters, par le biais des développeurs d’Asobo Studio, a voulu tenter sa chance avec un jeu aux ambitions avouées et (presque) sans limites : FUEL. Incontournable du genre, ou coup d’épée dans l’eau, c’est ce que nous allons voir ensemble dans la suite !
Le vrai luxe c’est l’espace
Annoncé comme le gros argument de vente du jeu, les développeurs ont vu les choses en grand pour FUEL, si bien que la map de 14 000m², censée reprendre celle des Etats-Unis dans un présent alternatif où les énergies sont épuisées et le réchauffement climatique à son apogée, a permis au jeu de faire son entrée dans le Guinness Book des records comme la carte la plus vaste pour un jeu vidéo. Histoire de vous faire une idée, il faudrait pas moins de 8h pour traverser la carte de bout en bout d’après certains bloggeurs (non, je n’ai pas testé !).
Devant une telle immensité, vous aurez tôt fait de vous sentir démuni et perdu. Pas de crainte à avoir, FUEL, en bon jeu d’arcade, reste simple d’accès : en solo, l’unique mode disponible, la Carrière (sans compter le Free-ride qui permet de vous balader à votre guise), se résume à une série de courses et de défis listés dans un menu épaulé par une carte et un GPS bienvenus pour vous repérer. Libre à vous après d’y aller manuellement ou de cliquer sur la course de votre choix pour y participer, si vous n’avez pas 2h devant vous par exemple.
Lors des courses, débrouillez-vous comme vous voulez entre les checkpoints (malheureusement trop proches pour permettre de vrais raccourcis, sauf en endurance), ici, seule la première place compte : une épreuve remportée, c’est la possibilité de gagner des étoiles afin de déverrouiller les courses d’autres secteurs (les secteurs sont accessibles dès le début en Free ride) ainsi que du fuel pour acheter de nouveaux véhicules. Au total, un peu moins d’une vingtaine de secteurs seront ainsi visitables au cours de vos pérégrinations sur les quelque 70 véhicules disponibles, parmi lesquels moto-cross, buggies, quads, monster-trucks, voitures de course notamment. L’originalité ici, viendra des défis qu’il vous faudra découvrir par vous-même lors de vos visites afin de les localiser sur la carte et avoir la possibilité d’y participer. Ces derniers sont plus ou moins variés et vont de l’épreuve d’endurance, à la course contre un hélicoptère en passant par le stock car et autres festivités.
Au cours de vos heures de conduite, vous pourrez aussi récupérer, outre de nouveaux véhicules, des éléments de customisation pour votre pilote ou ses véhicules. Assez anecdotiques au final, ces améliorations permettront cependant de distinguer les différents avatars sur le live.
Pas petit, pas costaud ?
Mais la taille, ça compte pas, l’important c’est la façon dont on s’en … dont elle est mise à profit. De ce côté, FUEL est un Airwaves décoiffant et rafraichissant. Décoiffant de par ses effets météorologiques variés, que ce soit l’habituel beau temps, la pluie, l’orage ou encore les tempêtes avec des cyclones visibles au loin. Rafraichissant grâce à ses décors : le contexte de FUEL rappelant celui de Mad Max, cela signifie terres désolées et décors assez ternes et vides la plupart du temps, mais ceux-ci restent tout de même agréables à visiter et très vraisemblables, allant de la plaine plutôt déserte aux monts enneigés, en passant par des forêts plus touffues et ses bords de mer sur fond de soleil couchant, avec un cycle jour/nuit plutôt pas mal. L’endroit idéal où passer ses vacances !
Malheureusement, cette démesure a un prix, car il fallait bien un contrecoup de poids à cette aire de jeu titanesque : il s’agit de la réalisation.
Les longs et trop réguliers chargements (même si le jeu est installé sur la console, ça reste plutôt long), la finesse des graphismes assez inégale (véhicules plutôt bien faits, certaines parties du décor complètement ratées) et parfois l’aliasing, la distance d’affichage en général très correcte qui cache néanmoins des effets de clipping très gênants, autant de problèmes fâcheux qui vont de concert pour entacher largement le tableau.
D’autres détails limitent l’immersion dans le jeu, que ce soit la gestion des dommages (les dégâts font monter une jauge sans qu’on n’ait de traces sur les véhicules) qui n’ont qu’une influence minime sur la conduite, les collisions parfois mal gérées, vous foutant en l’air toute une course, ou encore l’intelligence artificielle totalement banale (les adversaires empruntent plusieurs chemins quand c’est possible mais ça s’arrête là).
Grandes mains, grosse b…oite de vitesse ?
Malgré ces défauts indéniables, FUEL reste néanmoins un vrai plaisir lors de certaines descentes où l’impression de vitesse est réelle et le rendu visuel impressionnant, grâce à ces fameux effets météo et ces décors vraisemblables dont je vous ai parlé plus tôt.
Le jeu, clairement orienté arcade, se veut avant tout fun et hyper accessible pour donner envie au quidam de lancer une partie le temps d’avancer dans la carrière en solo ou de retrouver des amis en ligne pour quelques courses endiablées ou de simples virées romantiques au soleil couchant, le vent dans vos cheveux défaits, comme un printemps sur votre trajet…
Il est clair cependant que tous les véhicules ne procureront pas les mêmes sensations, et on se sentira vite lassé par la nature poussive de certains d’entre eux au début. Ce n’est cependant qu’une question de temps avant de trouver des véhicules plus agréables à piloter pour chaque type de course. Car oui, un type de véhicules est souvent réservé pour une certaine course, ce qui signifie que vous n’aurez bien souvent que le choix du modèle, pas de la catégorie d’engins avec lequel vous souhaitez concourir. Ce n’est peut-être pas plus mal car on ressent quand même une différence d’adhérence -certes exagérée- des véhicules selon leur spécialité (route, cross) et le revêtement sur lequel on se trouve.
FUEL joue parfaitement le coup du grandiose avec ses décors qui s’étendent à perte de vue, ses éléments du décor qui s’animent à notre passage, ses effets météorologiques tropicaux, et donc très dépaysants pour nous européens, ainsi que ses descentes de montagne à perte de vue.
L’ambiance en prend par contre un autre coup, hormis les détails techniques mentionnés plus haut, avec ce que crachent les enceintes, à savoir des bruits de moteur très ressemblants voire identiques pour toute une catégorie de véhicules et des bruitages très limites que ne reviendront pas relever les rares musiques du jeu, pourtant pas trop mal.
Plus c’est long, plus c’est bon ?
Côté durée de vie, vue l’immensité de la carte proposée, FUEL proposera de nombreuses heures de jeu aux accros des visites non-guidées qui n’utiliseront pas la carte du menu pour se téléporter de zone en zone, et sans doute moins aux moins courageux. Cela étant, les 3 modes de difficulté proposés par épreuve sur les 190 défis et 70 courses en solo, auxquels nous joignons le mode Free ride qui saura occuper de nombreux joueurs, même hors ligne (afin de trouver les différentes customisations et autres bonus), ça fait déjà pas mal. Ajoutons enfin le mode en ligne, qui vous proposera moult courses contre de parfaits inconnus jusqu’à 16 ou des balades avec vos amis en Free ride à nouveau ; inutile de tergiverser sur ce point : FUEL comblera tous les gens qui n’ont pas été rebutés par les défauts du jeu. Enfin, un éditeur de parcours, très simple d’accès (et par conséquent assez limité), vous permettra de créer un trajet vous-même en plaçant les points de passage. A vous les joies des checkpoints éloignés pour pouvoir couper dans la cambrousse !