Le Dragon a des copains et une belle maison
C’est donc sans votre coeur que vous allez partir découvrir Gransys, le monde ouvert de Dragon’s Dogma. Bien qu’avare en villages et en villes (seuls Cassardis et la capitale Gran Soren rempliront respectivement ces rôles), le monde s’avère particulièrement agréable à arpenter. Sans proposer des lieux réellement différents, Gransys se limitant à des plaines immenses, des bois, des rivages et des ruines, l’exploration est sans cesse motivée par des donjons et des lieux spécifiques dotés d’une véritable âme et d’une ambiance tout particulièrement travaillée. Même si l’on peut regretter l’apparition soudaine d’éléments du décor et la faiblesse de certaines textures, la distance d’affichage offre des points de vue impressionnants et la gestion de la lumière est absolument superbe. Le point d’orgue de cette gestion se trouve dans nos voyages nocturnes éclairés à la lanterne, où chaque ombre, chaque arbre semble être une menace potentielle. Cet éclairage renforce grandement l’ambiance des différents donjons du jeu donnant à l’ensemble un charme indéniable et augmente le stress d’une rencontre inopportune.
L’explorateur assidu est à chaque fois récompensé, le personnage se manie avec souplesse et le jeu se permet de proposer quelques phases de plate-forme permettant d’atteindre des surplombs, des hauteurs, les toits des bâtisses où l’on trouvera toujours un coffre renfermant objets ou armes. Notre avatar grimpe avec facilité, se rattrape aux bords des parois et dispose même d’un double saut à débloquer dans ses capacités.
Mais, la force de Gransys réside tout particulièrement dans sa faune. Le bestiaire jouit d’une direction artistique classique mais sans faille, les traditionnels gobelins se partagent la vedette avec des créatures mythologiques telles que le cyclope, le griffon, la chimère et autres harpies. L’animation et le soin apportés aux détails de chaque créature, leur technique d’attaque donne l’essentiel de l’âme de Gransys. Voir un griffon foncer en piqué sur votre groupe puis revenir à la charge avec fracas pour prendre dans ses serres un simple boeuf qui paissait dans la plaine est particulièrement impressionnant. Le pas lourd des cyclopes, l’attaque en meute des loups, le ballet des fantômes sur un lac, les torches de gobelins dans la nuit, l’apparition soudaine d’un ogre à la lueur de notre lanterne, tout cela, et bien d’autres choses encore, voilà ce qu’est Gransys, voilà ce que vous réserve Gransys. On pourra juste regretter le manque d’interactivité de la faune entre elle et certaines maladresses comme le fait de cantonner les animaux inoffensifs comme les lapins, les cerfs, les sangliers dans des zones sans oser le mélange de ces espèces, ce qui aurait apporté une plus grande cohérence.