Je suis liiibre
En effet, on nous avait vendu un jeu dans lequel il y aurait une multitude de façons d’arriver à nos fins. On nous a même dit qu’à part les boss on pourrait aller au bout du jeu sans tuer personne. Et bien c’est tout à fait exact. S’il y a bien un indicateur d’objectif à l’écran (désactivable dans les options), la façon de l’atteindre est à la discrétion du joueur. On peut y aller la fleur au fusil, et ça passera pour peu qu’on soit habile à sauter d’une couverture à l’autre, grâce à un arsenal fourni d’armes qu’on pourra upgrader (il y en a même, pour les pacifiques violents, qui sont faites pour neutraliser sans tuer). Ce sera toutefois rarement la meilleure solution, et souvent la moins amusante. On pourra tenter sa chance en utilisant ses capacités de pirate informatique, ou bien encore en étant tellement convaincant qu’on réussira à progresser après de multiples joutes verbales très bien faites, conçues comme des affrontements. Mais surtout, on pourra tenter de ne pas être vu, en se glissant entre les ennemis, en empruntant les conduits d’aération ou au contraire les souterrains. En pratique, c’est de façon très naturelle et non préméditée qu’on prend une voie ou une autre. Si on découvre une fenêtre entrouverte, on aura tendance à aller voir…Et si de l’autre côté des gardes armés jusqu’aux dents font le guet, et bien tant pis pour eux, on passera en mode guerrier !
Ainsi on alterne entre une vue classique de fps et une vue à la troisième personne quand on est en combat. Le mix est parfaitement réussi et très jouable, grâce à prise en main rapide qui devient vite instinctive. Le level design de ce Deus Ex renoue avec celui du premier jeu : c’est un boulot exceptionnel qui a été fait. Les lieux visités sont riches de possibilités, et l’envie de tout explorer, très forte, nous fait passer un temps fou à nous promener partout, récoltant au passage les points d’expérience indispensables pour faire évoluer Adam.
Et ce serait dommage de se priver de ces XP, tant les différentes manières de façonner son personnage sont vastes. Même si on progresse relativement vite et qu’on peut se spécialiser dans plusieurs domaines, il ne faut pas espérer tout débloquer en une seule partie. Il y aura des choix à faire entre les trois grandes catégories : action, social ou infiltration. On peut devenir un grand hacker, un manipulateur de première, une brute de guerre capable de défoncer les murs, ou une ombre invisible et insaisissable.
Bien calibré, le gameplay offre les mêmes chances pour tous les personnages, et on ne se retrouvera pas bloqué parce qu’on manque de puissance. La replay value en est encore renforcée. Non seulement on est curieux de voir comment les choses se seraient passées si on avait abordé les objectifs différemment, mais on a également envie de voir à quoi servent ces implants pour lesquels on n’a pas eu assez de points d’expérience ! Un excellent point au passage pour la narration, fluide malgré les multiples possibilités offertes par le jeu, avec des quêtes secondaires qui ne sont pas très nombreuses, mais qui vont bien au-delà de simples « prendre un objet là et le poser là ». Bien écrites, elles méritent qu’on s’y attarde.