Dans ce noir intersidéral, la vue gênée à cause d’une énième attaque de ces Xénomorphes, je me tiens seul entouré de cadavres. Mais je ne céderai pas. Je survivrai coûte que coûte ! Foi de marine !
Il me faut d’abord réparer le générateur de courant afin d’améliorer mes chances de survie, et trouver de quoi soigner mes yeux dont la vue est parasitée par de nombreux et fins traits.
Une grande inspiration, puis une grande expiration furent le départ de cette opération primordiale, enchaîné par mon petit rituel qui était de remettre mes cheveux en arrière… mais… j’y vois bien à nouveau ! Ce n’étaient que mes cheveux ! Le moral gonflé à bloc, je m’élançais vers le lieu où se trouvait la boite électrique, mais ce fut sans compter sur le fait que je venais de trébucher sur un cadavre, me faisant me cogner la tête contre le mur.
Miracle ! La lumière revint !
Quelqu’un avait probablement du appuyer sur l’interrupteur, me croyant mort. J’en profitai pour rebalancer quelques coups de pieds dans le cadavre de la créature que j’avais combattue dans l’obscurité, puis me mis à observer son corps sans vie pour la première fois. Quelle bête hideuse, malfaisante et sans vie. C’est qu’elle m’avait donné du mal avec ses membres humanoïdes crochus et cette tête déformée baveuse et à la dentition plus que douteuse, on aurait dit ma belle-mè…
Et crotte ! Encore une que je zigouille !
Bon c’est décidé, j’arrête de jouer aux jeux Aliens dans le noir !
Putain, 6 ans !
Six ans de développement pour ce titre de Sega développé par Gearbox à qui l’on doit les excellents Borderlands. Malheureusement, le développement chaotique, puis les nombreux reports ont fait que tout le travail a été sous-traité. Et le glas sonne rapidement : on est loin de la qualité Gearbox. Le visuel, malgré quelques effets et textures sympatoches, semble tout droit sorti des débuts de la machine. Le reste suit le même chemin, entre animations totalement à côté de la plaque, et bugs… et les bugs, c’est un peu leur fête locale. Entre bugs de collision, bugs d’affichage où des objets disparaissent, des textures qui apparaissent à retardement… Et c’est sans compter l’IA totalement pourrie. A commencer par l’IA ennemie, qui, à l’instar d’un singe auquel on aurait appris un tour, ne sait pas faire autre chose. Oh, les ennemis donneraient bien l’illusion de chercher à se cacher intelligemment, mais ils auront plus l’air de cibles de fête foraine. Et c’est sans compter sur leur passion pour le feu. Jetez une grenade incendiaire, et ils fonceront tous dessus tels des insectes. L’IA alliée, elle, ne vaut pas vraiment mieux, du fait qu’elle est très aléatoire. Par moment, vos compagnons seront efficaces au combat, par d’autres, un adversaire pourrait bien être à distance pour lui prodiguer une petite gâterie, qu’il ne bougera pas le petit doigt. Nos alliés sont aussi des génies.
Ils savent ouvrir les portes scriptées, c’est-à-dire, celles qu’ils sont censés ouvrir au cours du scénario. Mais fermez une porte, et ils continueront à foncer bêtement dedans, se retrouvant coincé jusqu’à ce que vous l’ouvriez. On pourrait bien croire que ce jeu ne vaut pas tripette en lisant le début de ce test, mais en lisant la suite, vous en serez convaincus. Tout est fait pour dégoûter le joueur à commencer par le scénario. Ce dernier, tout en étant classique, semble pourtant être quasiment inexistant. La faute à une mise en scène totalement ratée et hachurée, ou plutôt elle aussi inexistante. C’est bien simple, l’ambiance Aliens n’est pas du tout présente, puisque le jeu s’aborde comme n’importe quel FPS. Quand juste avant, on a eu droit à Aliens versus Predator un jeu moyen mais qui possédait une bonne ambiance de ouf, ça la fout mal quand même. Et ce ne sont pas les deux petites allusions aux films qui vont faire pencher la balance. Pour tout dire, on s’ennuie carrément du début jusqu’à la fin.