Bien loin du dessin-animé aseptisé de notre enfance, Spicy Horse nous propose ici une Alice des plus … perturbées ! Si son aîné, American McGee’s Alice (sorti initialement sur PC en 2001, et actuellement disponible sur le XBLA), nous avait déjà surpris par l’adaptation du roman de Lewis Carroll version malsaine, son petit frère, Alice : Retour au Pays de la Folie, nous ressert du glauque, du gore, du trash pour notre plus grand plaisir !
Précédamment dans Alice
Petit rappel du 1er opus : Profondément traumatisée par la perte de ses parents et de sa sœur, morts dans l’incendie de la maison familiale, Alice était internée à l’asile psychiatrique. Depuis ce terrible accident, le Pays des Merveilles, où elle trouvait auparavant refuge, est dévasté et hanté par ses démons intérieurs. Suivant les conseils de son psychiatre, elle partait en guerre, poignard à la main, contre ses lugubres hallucinations, espérant par là recouvrer l‘esprit et sauver son monde imaginaire.
Alice : Retour au Pays de la Folie se déroule une dizaine d’années d’internement plus tard. Devenue une jeune adulte, apparemment plus sereine (quoique…), Alice continue d’être suivie par son psychiatre. La vidéo d’introduction nous plonge ainsi directement au cœur du psychisme de la jeune femme en robe bleue, et aucun doute, le Pays des Merveilles n’est pas plus reposant que lors de notre premier voyage…
Tout débute dans les rues du Londres du XIXème, sales et malfamées, où le guide involontaire d’Alice n’est cette fois-ci pas le lapinou habituel, mais un chat tout de blanc immaculé, qui vous entraînera dans les ruelles les plus sombres de la capitale anglaise, puis de manière alternée au Pays des Merveilles…
C’est ici que commence le dédale de souvenirs cauchemardesques, d’hallucinations macabres et de fantasmes glauques ! Reine de Cœur, Cartes-soldats zombifiés, Chapelier Fou et Chat du Cheshire, personne ne manque à l’appel ! Et l’arsenal dont dispose la jolie névrosée est aussi destructeur qu’iconoclaste : outre le traditionnel couteau de cuisine, on trouvera une ombrelle pare-balles, un cheval de bois/massue, un moulin à poivre-mitraillette, etc… (on pourra d’ailleurs « upgrader » certaines armes en utilisant des dents collectées sur ses ennemis…c’est choupinet, hein ?) Mais l’enjeu de cette vendetta parano-gothique est cette fois-ci double : il ne s’agit plus seulement pour Alice de sauvegarder son monde imaginaire, il lui faudra aussi déterrer ses souvenirs refoulés afin de découvrir la vérité sur son passé...
Voilà pour l’histoire qui, bien que servant essentiellement de prétexte à une nouvelle exploration de l’univers dérangé et dérangeant du désormais culte American McGee’s Alice sur les consoles nextgen, s’en sort avec les honneurs, rappelant par ailleurs non sans talent la trame du film très controversé de Zack Snyder « Sucker Punch ».
Du classique au pays de la folie
Passons maintenant aux aspects ludique et technique du soft. Si les studios Spicy Horse n‘apportent pas de révolution au niveau du gameplay, il n’en reste pas moins extrêmement efficace et dynamique. Il s’adapte d’ailleurs parfaitement au genre plate-forme/action des niveaux tourmentés, sortis du fin fond du psychisme de Mademoiselle A.Liddell. Un bouton pour sauter/double-sauter/planer, ce qui en soi suffit pour profiter pleinement du Pays des Merveilles.
Pour les phases de combats, un bouton pour attaquer (que ce soit couteau, cheval de bois, arme à feu,…), un autre pour esquiver en se transformant en un charmant nuage de papillons et réapparaître un peu plus loin, puis un autre pour parer les balles avec une belle ombrelle, et enfin un dernier bouton pour tirer au moulin à poivre sur les ennemis trop éloignés ou débloquer certains passages et bonus. Comme vous l’aurez compris ce n’est pas sur la jouabilité qu’Alice : Retour au Pays de la Folie se démarque, mais sur l’originalité des actions ! Des tas d’énigmes ponctueront l’aventure, et il faudra regorger d’idées farfelues pour les résoudre. Par exemple, rétrécir pour découvrir de nouveaux passages encore inaccessibles et nécessaires pour continuer sa route, ainsi que des petites indices au sol et sur les murs, ça rajoute un petit plus à la jouabilité !