C’est ce qui s’appelle exploiter une licence ! Alors que Spiderman 3 n’est plus sur les écrans depuis longtemps, la popularité du tisseur ne baisse pas d’un iota, et il faut donc en profiter au maximum ! C’est ce que fait Activision avec une nouvelle histoire de Spidey en marge des adaptations officielles, dans un style toutefois un peu différent des autres jeux.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités
On imagine à peine à quel point notre vie de simple citoyen de la planète est sans arrêt mise en danger. Heureusement, pendant que nous menons notre petite vie, Spiderman veille ! Et ça ne loupe pas : le monde est à nouveau menacé. Un peu partout, des sortes de robots, les Phantoms, ont fait leur apparition et sèment le désordre. Pire, ils ont pris sous leur contrôle les super-crapules de la planète afin d’accomplir les pires méfaits qu’on puisse imaginer et asseoir leur domination. C’est Nick Fury, chef du SHIELD (sorte de CIA mondiale), qui s’en est rendu compte en premier, et qui va guider Spiderman en lui indiquant où il doit intervenir pour éradiquer cette menace. Heureusement, Tête de toile ne sera pas seul. Non seulement ses amis pourront lui prêter main forte, mais également ses ennemis de toujours, furieux qu’on ait pu prendre le contrôle de leurs actes, et conscients que si ce grand méchant venu d’ailleurs venait à gagner, ils en paieraient les conséquences comme tout le monde. Cette adaptation s’éloigne des films pour surtout revenir aux BD Spiderman destinées aux plus jeunes. Spidey plaisante tout le temps, est très bavard, et le graphisme donne dans le coloré et dans le simplifié, tout en restant stylisé. Pour les vieux lecteurs des revues éditées par LUG, c’est plus le Spiderman qu’on pouvait lire dans Spidey qu’on retrouve ici que celui publié dans Stange.
PAF, BING, SWING, VLAN
Le titre de ce paragraphe résume en peu de mots le jeu. Nous avons là un beat’m all ultra classique où il faudra avancer, taper, avancer, taper, avancer…etc. Les ennemis arriveront par vagues, plus ou moins nombreux, plus ou moins gros et dangereux. De temps en temps, vous affronterez les ennemis historiques du tisseur (Dr Octopus, Le bouffon vert, Le Scorpion, et j’en passe) qui s’allieront à vous une fois que vous leur aurez donné la correction qu’ils méritent. De même, les alliés de Spiderman viendront grossir vos rangs quand vous les croiserez. De temps à autre, il vous faudra appuyer sur un bouton, mais globalement vous n’aurez pas vraiment à chercher votre chemin : c’est plus ou moins toujours tout droit ! Les éléments du décor sont partiellement (très partiellement, même) destructibles, ce qui vous permettra de récupérer des pièces, mais aussi divers bonus toujours appréciables. La maniabilité est simple, et avec peu de boutons on peut enchainer les combos en utilisant naturellement les pouvoirs du personnage sélectionné. Simple, mais diablement efficace ! On arrive très vite à des résultats spectaculaires, en lançant un ennemi dans les airs pour sauter et le frapper, et pour l’attraper avec la toile de Spiderman avant qu’il ne touche le sol et le lancer dans le vide. Le rythme est élevé, et la sensation d’être un super-héros capable de tout est bien là. C’est avec facilité qu’on utilise les différents bonus (invincibilité, puissance, et une attaque groupée dévastatrice), qu’on attrape tout ce qui traine pour le lancer sur les ennemis, ou bien qu’on enchaine les doubles-sauts pour échapper aux projectiles. Entre les niveaux, les pièces récupérées permettront d’augmenter les capacités de Spiderman ou de ses alliés, pour toujours plus de puissance. Tête de toile gagnera ainsi de nouvelles capacités lui permettant de projeter ses adversaires, puis de lancer de la toile et enfin d’emprisonner ses ennemis dans un cocon. Tout cela donne un jeu bien sympathique manette en main, mais le tableau n’est pas non plus tout rose ! En effet, le titre n’échappe pas à la carence habituelle des beat’m all, et est d’une grande répétitivité. Autant on s’amuse le temps de deux niveaux, autant la lassitude guette, perchée sur votre épaule…C’est typiquement le jeu auquel on joue une fois de temps en temps, quand on a 30 minutes à perdre agréablement. Sur la durée, la faible variété se fait ressentir, avec peu d’ennemis différents, et des environnements répétitifs avec un cheminement toujours identique. Des efforts auraient pu être faits à ce niveau…
Vite fait, bien fait
C’est en fait à tous les niveaux que des efforts auraient pu être faits, tant le jeu sent tout de même le service minimum. Pour résumer grossièrement : tout est correctement fait, mais aurait pu être sans doute mieux fait. Au rayon des points forts, si je vous ai déjà parlé d’une bonne maniabilité, on peut également souligner une animation des personnages bien étudiée, chaque héros ou vilain ayant sa démarche immédiatement reconnaissable. L’environnement sonore est également plutôt bien vu. En plus des explosions diverses, les musiques soutiennent bien l’action, et les dialogues entre les personnages sont vraiment amusants, souvent pleins de dérision. Si on avait encore un doute sur la cible de ce jeu, ils le lèvent tout de suite. On est là pour le fun, pour sauver le monde en déconnant. C’est sans doute ce ton qui sert de justification à une réalisation par ailleurs limitée et peu ambitieuse. Les graphismes ne sont pas désagréables, souvent colorés…mais dans des décors répétitifs et bien vides. Le level design ne fait preuve d’aucune subtilité : pas d’énigmes à résoudre, pas de chemins tortueux, et une étrange absence d’exploitation de tout aspect plateforme. Surprenant quand le personnage principal est censé grimper aux murs et sauter dans tous les sens ! Et puis il y a un manque de finition qui laisse un goût d’inachevé. De temps à autre vous serez bloqué pour avancer sur un pont et serez obligé de sauter dessus pour progresser alors qu’il est au niveau du sol, quelques changements d’angle de caméra se révéleront peu judicieux, et la gestion des ombres est tellement mauvaise qu’il aurait mieux fallu que personne n’en ait. Rien de bien méchant, cela ne gêne en rien le plaisir de jouer…mais rien de compliqué non plus à corriger, alors pourquoi ne pas l’avoir fait ?
