On ne peut pas dire que Tri-Ace ait vraiment convaincu lors de ses efforts précédents sur consoles haute définition. Infinite undiscovery n’a pas fait sensation, et Star Ocean 4 a été une déception à la hauteur de l’attente. En changeant de crèmerie, passant du géant Square Enix à Sega, peut-être que Tri-Ace pourra laisser libre cours à son imagination et enfin nous proposer le grand jeu de rôle qu’on attend d’eux.
Prenons de la hauteur
On vous le dit et on vous le répète, il faut sauver la planète. Fermer le robinet quand on se lave les dents, éteindre les lumières quand on quitte une pièce, trier ses déchets et prendre les transports en commun. Dans le monde de Resonance of Fate, ces consignes n’ont pas été appliquées, et le résultat n’est pas brillant. La terre est devenue inhabitable, et les humains se sont retrouvés dans l’obligation de se masser dans une tour gigantesque s’élevant à travers les cieux. Cette tour-monde, au doux nom de Bazel, est un immense mécanisme réglant la vie de chacun et dont tout le monde dépend. Dans les étages supérieurs vit l’élite, la classe dirigeante, dans de somptueux palais. Ils sont les représentants d’une sorte de théocratie imposant une autorité mystique au reste de la population. Naturellement, plus on descend le long de la tour, plus on trouvera les classes sociales les plus basses, se battant pour survivre dans un environnement dangereux et laissé à l’abandon.
C’est dans ce triste monde, témoin de la déchéance des humains, que Vashyron, un mercenaire connaissant tout le monde, jusque dans les hautes instances, accompagné de Zephyr, un jeune homme torturé sous sa protection et de Reabell, jeune femme sauvée de la mort par ce dernier, va devoir faire face à un complot visant à déstabiliser le pouvoir en place.
Une longue quête attend nos héros, et pendant leurs voyages ils découvriront le dessous des cartes d’un monde construit sur un équilibre fragile…
Mieux vaut être de bonne humeur quand on commence à jouer à Resonance of Fate. C’est un univers gris et triste qui attend le joueur. Les tonalités choisies s’accordent avec une histoire qui laisse bien peu de place à l’espoir. Si le scénario n’est pas d’une complexité extraordinaire, il s’appuie sur un monde bien décrit, riche, et nous raconte une histoire qui parvient à captiver le joueur. Bien entendu, tout est très linéaire, mais ce n’est rien d’autre que la tradition des jeux de rôle japonais, dirigistes, contrairement aux jeux de rôle occidentaux qui offrent des univers ouverts.
La tristesse ambiante est à peine brisée de temps en temps par des blagues potaches lâchées par les héros (notamment pendant les combats), ce que certains trouveront sans doute peu adapté, alors que d’autres trouveront là une soupape de légèreté permettant de respirer un peu. Ce parti pris annonce la couleur du jeu dans son ensemble. Ici ce n’est pas le monde des Bisounours, il n’y a pas de grands paysages aux couleurs vives, et bien peu de bons sentiments. Le jeu s’adresse aux plus âgés, ainsi qu’à ceux qui ne cherchent pas à être forcément brossés dans le sens du poil. Voilà qui devrait donner satisfaction aux joueurs exigeants, et ça tombe bien, car tout dans le jeu ne s’adresse qu’à eux.
Idées à tous les étages
Le premier mot qui vient à l’esprit pour décrire Resonance of Fate : complexe. Alors que pour la majorité des jeux on recherche à faire toujours plus accessible pour tous les publics, celui-ci assume parfaitement sa conception, et s’adresse définitivement aux joueurs qui veulent de l’originalité, du challenge, et un contenu conséquent. Et il y a tout ça dans Resonance of Fate.