Test - Resonance of fate

«Un rpg pour les vrais de vrais» , - 3 réaction(s)

On ne peut pas dire que Tri-Ace ait vraiment convaincu lors de ses efforts précédents sur consoles haute définition. Infinite undiscovery n’a pas fait sensation, et Star Ocean 4 a été une déception à la hauteur de l’attente. En changeant de crèmerie, passant du géant Square Enix à Sega, peut-être que Tri-Ace pourra laisser libre cours à son imagination et enfin nous proposer le grand jeu de rôle qu’on attend d’eux.

Prenons de la hauteur

On vous le dit et on vous le répète, il faut sauver la planète. Fermer le robinet quand on se lave les dents, éteindre les lumières quand on quitte une pièce, trier ses déchets et prendre les transports en commun. Dans le monde de Resonance of Fate, ces consignes n’ont pas été appliquées, et le résultat n’est pas brillant. La terre est devenue inhabitable, et les humains se sont retrouvés dans l’obligation de se masser dans une tour gigantesque s’élevant à travers les cieux. Cette tour-monde, au doux nom de Bazel, est un immense mécanisme réglant la vie de chacun et dont tout le monde dépend. Dans les étages supérieurs vit l’élite, la classe dirigeante, dans de somptueux palais. Ils sont les représentants d’une sorte de théocratie imposant une autorité mystique au reste de la population. Naturellement, plus on descend le long de la tour, plus on trouvera les classes sociales les plus basses, se battant pour survivre dans un environnement dangereux et laissé à l’abandon.

C’est dans ce triste monde, témoin de la déchéance des humains, que Vashyron, un mercenaire connaissant tout le monde, jusque dans les hautes instances, accompagné de Zephyr, un jeune homme torturé sous sa protection et de Reabell, jeune femme sauvée de la mort par ce dernier, va devoir faire face à un complot visant à déstabiliser le pouvoir en place.

Une longue quête attend nos héros, et pendant leurs voyages ils découvriront le dessous des cartes d’un monde construit sur un équilibre fragile…

Mieux vaut être de bonne humeur quand on commence à jouer à Resonance of Fate. C’est un univers gris et triste qui attend le joueur. Les tonalités choisies s’accordent avec une histoire qui laisse bien peu de place à l’espoir. Si le scénario n’est pas d’une complexité extraordinaire, il s’appuie sur un monde bien décrit, riche, et nous raconte une histoire qui parvient à captiver le joueur. Bien entendu, tout est très linéaire, mais ce n’est rien d’autre que la tradition des jeux de rôle japonais, dirigistes, contrairement aux jeux de rôle occidentaux qui offrent des univers ouverts.

La tristesse ambiante est à peine brisée de temps en temps par des blagues potaches lâchées par les héros (notamment pendant les combats), ce que certains trouveront sans doute peu adapté, alors que d’autres trouveront là une soupape de légèreté permettant de respirer un peu. Ce parti pris annonce la couleur du jeu dans son ensemble. Ici ce n’est pas le monde des Bisounours, il n’y a pas de grands paysages aux couleurs vives, et bien peu de bons sentiments. Le jeu s’adresse aux plus âgés, ainsi qu’à ceux qui ne cherchent pas à être forcément brossés dans le sens du poil. Voilà qui devrait donner satisfaction aux joueurs exigeants, et ça tombe bien, car tout dans le jeu ne s’adresse qu’à eux.

Idées à tous les étages

Le premier mot qui vient à l’esprit pour décrire Resonance of Fate : complexe. Alors que pour la majorité des jeux on recherche à faire toujours plus accessible pour tous les publics, celui-ci assume parfaitement sa conception, et s’adresse définitivement aux joueurs qui veulent de l’originalité, du challenge, et un contenu conséquent. Et il y a tout ça dans Resonance of Fate.

Bilan

On a aimé :
  • Un vrai challenge
  • Le dynamisme des combats
  • L’univers original
  • L’environnement sonore et le choix de la langue
On n’a pas aimé :
  • Parfois trop difficile
  • Les graphismes gris peuvent lasser
  • Un peu trop complexe
  • Des combats trop longs
L’heure des braves

Resonance of fate va forcément avoir des fans acharnés. Enfin un jeu de rôle qui s’adresse aux amateurs d’un challenge relevé, d’un jeu profond, complexe, et qui demande au joueur une attention soutenue pour aller au bout. Les idées s’entrechoquent comme si Tri-Ace les avait retenues pendant longtemps pour tout balancer d’un coup dans un seul jeu. Cette richesse est telle que pour certains joueurs, cela donnera une impression de trop. Trop compliqué, trop de choses à faire, trop de choses à penser, pour un résultat trop difficile. C’est un jeu qui s’apprivoise et qui demande un effort du joueur pendant les premières heures, et si on se sent un peu largué au début, petit à petit on maîtrise de mieux en mieux les mécanismes du jeu. La lassitude de ne pas y arriver, la difficulté qui semble parfois stupéfiante, tout cela peut entraîner le rejet du joueur lambda habitué à découper ses adversaires en appuyant juste sur A. Ce serait dommage, car Resonance of fate n’est rien de moins qu’un des meilleurs jeux de rôle japonais qu’on ait vu depuis longtemps.

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Resonance of Fate

Genre : RPG

Editeur : Sega

Développeur : Tri-Ace

Date de sortie : 26/03/2010

Prévu sur :

Xbox 360, PS3

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3 reactions

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Slone

30 mar 2010 @ 18:55

Bravo pour le test, tout y est bien décrit ! c’est un long texte mais effectivement il fallait bien tout ça pour cerner le jeu.

Par contre je ne suis pas d’accord sur le jugement du jeu : je n’ai clairement pas aimé, trop de points noirs sont à noter :

les graphismes ne sont vraiment pas au niveau de ce qu’on peut attendre aujourd’hui, c’est très pauvre en textures et détails, et même si dans le test on parle « d’univers gris et triste » j’ai surtout eu l’impression d’un manque de finition.

L’exploration dans le jeu n’est possible que dans les villes et les caméras sont fixes, je trouve ça franchement une régression sur next gen.

Et donc, pas d’exploration du monde car il y a ce système de carte à découvrir avec les cellules énergétiques. C’est original et complexe, certes, mais si il n’y a pas d’univers à découvrir, ce n’est plus un « vrai » jeu de rôle à mon sens, ça devient presque un STR.

Ensuite, les combats : OK, le fait de combattre avec des armes a feu, le système d’action et de déplacement avec les actions héroïques et à 3 joueurs c’est sympa, mais même après les fameuses 5 premières heures de jeu dont parle le test, je n’avais débloqué aucune nouvelle action, trouvé aucune nouvelle arme, et a l’achat c’est inenvisageable vu le prix des armes. Donc, combats originaux mais terriblement répétitifs et lassant, la difficulté de maitriser le truc est réelle mais une fois qu’on a compris, on s’emmerde.

Et enfin niveau scénario, j’ai trouvé ça creux et ennuyeux. De plus les dialogues ingame ne sont pas doublé mais sous forme de texte à lire, style zelda sur DS ou les vieux FF sur PS1 ou 2. Je trouve ça bien dommage sur next gen.

Bref j’ai pas aimé, et je pense que ce jeu n’est pas forcément fait pour les amateurs de challenge et de difficulté, mais uniquement aux amateurs de RPG Japonais old school, et je sais qu’il y en a pas mal ! Ce n’est pas mon cas, dommage car le système des combats m’avait clairement séduit avant la sortie du jeu, mais au final, je lache l’affaire.

Rone

01 avr 2010 @ 08:21

Merci beaucoup pour cet avis différent du mien. Etant donné la nature du jeu, cela ne me surprend pas qu’il puisse provoquer des réactions diversifiées. J’ai essayé de faire passer dans mon test que le jeu n’était effectivement pas pour tout le monde, et tu le prouves avec tes explications détaillées. Je ne suis pas trop d’accord avec toi sur ta conclusion et sur le « à qui s’adresse le jeu », mais peu importe, et même au contraire, une opinion supplémentaire comme ça est forcément un plus.

Rafom

01 avr 2010 @ 13:24

Wow Tri Ace a vraiment fait du bon boulot, comme quoi les Rpg coréens sont de très bonne facture.