Des fois, dans notre petite vie de joueur il nous arrive de tomber en affection avec un petit studio de développeurs qui ne paye pas de mine. Un jeu qui nous touche plus qu’un autre, un parti pris qui trouve grâce à nos yeux et hop le studio nous devient sympathique et on attend avec impatience leur(s) prochaine production. Ninja Theory peut faire partie de ces studios. Pourquoi ? Parce que Kung Fu Chaos, leur premier jeu, était fort agréable et que l’on pouvait particulièrement aimer les efforts qu’ils avaient fournis dans la narration et les cinématiques de leur second titre, Heavenly Sword. C’est donc fébrilement qu’on part découvrir Enlsaved en espérant retrouver ces même qualités, magnifiées.
Un esclave qui se la raconte plutôt bien
Enfermé dans un caisson métallique sans espoir d’en sortir, pris au piège par des esclavagistes ; l’avenir semble bien sombre pour Monkey, surhomme adepte d’une sorte de free running, qui a su se construire à la seule force de son physique et de ses aptitudes de déplacement hors normes.
Ne vous fiez pas à la démo d’Enslaved -premier niveau du jeu- pour vous faire un avis définitif. Elle ne sert qu’à poser les bases d’un road movie mouvementé inspiré du roman classique chinois “Le Voyage en Occident” et écrit par Alex Garland (La Plage, 28 jours plus tard, Sunshine) en esquissant à peine les éléments du gameplay. A la fin de ce premier niveau, Monkey se retrouve piégé par une mystérieuse jeune femme prénommée Trip : une couronne d’esclave le lie à elle de manière physique. Si elle meurt, il meurt, s’il refuse de faire ce qu’elle lui demande, il meurt et elle lui demande une seule chose : la raccompagner à son village situé à 500 km de là. Ce voyage au travers d’un monde post-apocalyptique fabuleux risque d’être bien plus long.
La narration d’Enslaved est une véritable réussite, les dialogues sont finement travaillés et les cinématiques disposent du travail de mise en scène et d’interprétation d’Andy Serkis. Tout comme Heavenly Sword en son temps, Enslaved montre que des cinématiques réalisées avec l’aide d’acteurs compétents gagnent énormément en termes d’émotion et donnent aux personnages une toute autre dimension. Enslaved se pare de personnages charismatiques au possible, attachants et stylés. Ce travail n’est pas du tout gâché par le doublage français, excellent et loin des hérésies habituelles. Si vous souhaitez vivre une belle aventure joliment narrée, vous serez aux anges et ce pour une dizaine d’heures bien remplies et 14 chapitres passionnants !