Test réalisé sur Xbox 360
Les premières personnes qui l’ont vu prétendaient qu’il n’avait pas de bras. Sa description est toujours restée plus ou moins floue. Certains lui donnaient une taille moyenne, un gros nez, d’autres maintenaient qu’il n’avait pas de jambes et que, pourtant, il n’arrêtait pas de courir et de sauter ! La plupart certifiaient qu’il voyageait seul alors que beaucoup de témoignages l’ont vu accompagné d’un géant bleu, d’une grenouille volante et qu’il lui arrivait de se déplacer sur le dos d’un gigantesque moustique. Aujourd’hui, les plus fous commencent à jurer sur la tête de leurs Lums qu’il est bien meilleur que Rayman Origins. Rassurez-vous, n’ayez pas peur, tout ceci n’est que Legends...
Rayman saute aussi du gamepad à la manette !
Cher ami français, ne sois pas si morose ! La France (lancez une petite Marseillaise en fond sonore sur youtube pour vous mettre dans l’ambiance) est un pays aux mille richesses, ses fromages, ses vins, son terroir, sa qualité de vie, sa cuisine et, évidemment ses créateurs de jeu vidéo. Je ne vais pas vous parler de David Cage ici (rires) mais plutôt de Michel Ancel, un homme génial que le monde entier nous envie. Ce monsieur, fort sympathique au demeurant, a été fait Chevaliers des Arts et des Lettres en 2006 aux côtés de Frédéric Raynal (le papa de Alone in the Dark et Little Big Adventure) et de Shigeru Miyamoto (mère de Zelda, Mario et Donkey Kong). Michel Ancel est une star internationale reconnue pour être le papa de Rayman et des Lapins Crétins. Un concepteur de génie qui a réussi comme dernier coup de maître a redorer le blason de son personnage fétiche, éclipsé par les Lapins, en le mettant en scène dans un genre que l’on croyait perdu : la plate forme 2D.
Rayman Origins signa le retour de ce personnage hors du commun par une grosse baffe sur la joue des joueurs. Un jeu magnifique, pointilleux, exigeant, fun, varié et inventif qui fut acclamé par la critique et par tous les amoureux de jeu vidéo tout simplement. Dire que la suite de Rayman Origins était attendue, est très loin de l’engouement qu’elle suscite. Initialement prévue pour être une exclue Wii U et l’un des titres les plus en vue lors de sa sortie, elle fut par la suite repoussée et annoncée sur Xbox 360 et PS3.
Pour beaucoup, ce fut comme un coup de poignard dans le dos de Nintendo de la part d’Ubisoft au grand dam de Michel Ancel et de son équipe. Rayman Legends a été pensé à la base pour proposer un gameplay unique utilisant pleinement les capacités du gamepad à écran de la dernière née de Nintendo. Ce report et cette perte d’exclusivité a sûrement joué un rôle dans les ventes catastrophiques de la Wii U. Il a permis à Ubisoft Montpellier de peaufiner son bébé et de rajouter une pléthore de contenus. Les possesseurs de Xbox 360 et de PS3 étaient aux anges quant à l’opportunité qui leur était offerte de découvrir le prochain Rayman, la seule crainte qui subsistait se situait dans l’adaptation du gameplay si particulier du jeu du gamepad à la manette.
Sans bras, ni jambes et toujours sans un cou.
Le test de Rayman Legends a été pour moi l’occasion rêvée de ressortir mon équipe de test choc du placard. Traumatisée par l’expérience précédente des Schtroumpfs 2, certains membres de l’équipe ne voulaient plus toucher de manettes de leur vie. Il m’a fallu recourir aux plus vils stratagèmes afin de leur rallumer la flamme du désir vidéoludique (si jamais tu ne joues pas je te fais manger du brocoli à tous les repas pendant un mois). Bref, l’équipe était à nouveau réunie et fin prête à en découdre sur un jeu dont ils avaient adoré le précédent opus. Pour rappel, mon équipe de choc est constituée de Mini-Moi 5 ans, Mini-Moi 8 ans et ma femme.
Les premiers instants de jeu ont été unanimes : les fesses rivées au canapé, les yeux écarquillés et la bouche ouverte soulignaient le gouffre technique et artistique qui séparait Legends d’Origins. Les modèles 2D des personnages sont plus détaillés, les décors fourmillent de détails et jouent sans cesse avec des éléments situés au premier plan et en fond. Le jeu semble encore plus vivant que l’univers déjà foisonnant d’Origins et se rapproche, selon les termes utilisés par Mini-Moi 1 et 2, d’un véritable dessin animé. Des effets de lumière ont été implémentés et la 3D fait de subtiles apparitions lors des combats contre les boss et durant certaines scènes, augmentant le dynamisme des niveaux et accentuant la profondeur de champ du jeu. Les musiques ne sont pas en reste avec toujours l’excellent Christophe Héral (Beyond Good and Evil) aux commandes avec des compositions puisant allègrement dans le répertoire classique, pop et traditionnel. Son talent atteint son paroxysme lors des niveaux de course “rock” où Rayman et ses amis évitent les pièges et se débarrassent de leurs adversaires en rythme sur une reprise d’un morceau connu tel que Black Betty de Ram Jam ou Eye of the Tiger de Survivor par exemple. A ce titre, le niveau “Castle Rock” reprenant Black Betty a obtenu un plébiscite sans appel auprès de mes deux enfants qui le réclament jusqu’à plus soif.