UsTwo est une société qui, en plus de travailler dans le domaine du design pour de nombreuses marques dans le monde entier, a sorti un nouveau jeu vidéo cette année qui a fait une entrée remarquable sur iOS (et prochainement Android) : Monument Valley. Croisement entre un Echochrome et un Fez, le titre se distingue avant tout par une esthétique singulière qui frappe l’esprit au premier coup d’oeil. Malgré une très faible durée de vie, le jeu tire également son épingle du jeu grâce à la qualité de ses différents niveaux, et nous allons voir pourquoi.
Une douce balade improbable
L’histoire de Monument Valley n’est qu’un prétexte à balayer les dix niveaux que comporte le jeu où chacun est un casse-tête à résoudre. Si le premier niveau n’est qu’une mise en bouche et ne nécessite que d’aller d’un point A à un point B, la difficulté se corse petit à petit et les deux derniers niveaux sont des régals d’ingéniosité. A la manière d’un Echochrome (sorti sur PS3 et PSP), nous dirigeons ainsi un personnage, Ida, qui va devoir rejoindre une porte de sortie dans chaque niveau dans des décors géométriques improbables.
Chaque décor semble être tout droit sorti de l’imaginaire de l’artiste M. C. Escher, reconnu pour ses constructions et dessins impensables. Les décors géométriques de Monument Valley sont donc notre terrain de jeu, et il faudra parfois se creuser les méninges pour arriver au bout d’un niveau. Le jeu étant très court, il vous faudra entre une et deux heures pour arriver au bout des dix niveaux, et seuls les derniers donneront réellement du fil à retordre. Néanmoins, le joueur doit la plupart du temps se laisser guider et il n’y a qu’une solution par niveau.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est impossible de mourir. Il suffit donc de jouer avec les éléments de ces décors géométriques pour avancer petit à petit et ne pas rester bloqué. Monument Valley peut faire penser à Echochrome pour ses perspectives impossibles, et à FEZ pour l’axe vertical qui permet parfois de faire tourner les niveaux sur eux-mêmes. La combinaison des deux résulte ainsi en une alchimie parfaite qui permet de s’émerveiller lorsque l’on trouve un système qui débloque la situation.
Un univers particulièrement attachant
Ce qui frappe au premier coup d’oeil dans Monument Valley, ce sont son ambiance et son esthétique. Les couleurs pastels utilisées dans chaque niveau nous font vivre une expérience douce et inventive de laquelle on ne décroche pas. La petite Ida sans visage que l’on fait avancer au fil des niveaux devient évidemment attachante, et les quelques moments de son histoire que l’on découvre entre quelques niveaux ne font qu’apporter un peu plus de poésie à ce jeu déjà bien enchanteur.
Mais la direction artistique du jeu ne serait rien sans son ambiance sonore. Les musiques feutrées et harmonieuses nous font oublier que l’on se trouve au coeur d’une architecture improbable et nous bercent jusqu’au dernier niveau de ce titre séduisant. Même les sons qui se déclenchent au ‘tap’ sur l’écran sont doux, les développeurs ont le sens du détail. Le soin apporté à l’ensemble est donc une vraie réussite et l’aspect simpliste au prime abord des graphismes se révèle en fait une des forces du jeu. Aucun doute, le design global est une franche réussite.