Test - Ghostrunner 2 - Le ’Parkour’ du combattant

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Sorti il y a pile-poil trois ans, le premier Ghostrunner a marqué les esprits en proposant une prise en main ultra-nerveuse. Notre personnage et ses ennemis succombaient au moindre coup, le tout armé uniquement d’un katana et en vue subjective afin de vivre l’expérience à fond. Et si l’univers cyberpunk et la musique futuriste donnaient du relief à cette première mouture, l’aventure s’avérait malheureusement un peu courte, passée la maîtrise de son gameplay. La licence nous revient donc avec une suite pleine de promesses, avant tout sur l’ajout d’une narration plus soutenue ou encore sur une durée de vie conséquente, dont nous allons vous parler. Alors, simple suite ou expérience renouvelée ?

Phantom Pt, II

L’aventure se déroule un an après la fin du premier opus, où notre protagoniste, Jack, continue sa lutte en quête de liberté et d’identité. S’il avait le mérite d’exister, le scénario du premier épisode était prétexte à dézinguer des centaines d’opposants et servait juste de toile de fond (un rapide résumé est d’ailleurs présent dans les options, ce qui est toujours appréciable). On prend les mêmes et on recommence, puisque le grand méchant du premier jeu a déjoué la mort, sauvé de justesse par un groupe de mystérieux adversaires faisant partie d’un complot plus important et plus complexe que prévu.

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Sans trop en dire, sachez cependant que le récit réserve plusieurs grosses surprises et aborde le thème de la dérive de l’excès technologique, faisant écho à l’univers post-apocalyptique dans lequel nous évoluons. C’est également l’occasion d’explorer l’origine de ces fameux Ghostrunner, soldats d’élite hybrides mi-machines mi-biologiques, capables de rentrer physiquement dans le Cybervoid -représentation physique du réseau où ils peuvent se rendre-. Les principaux antagonistes font d’ailleurs l’objet d’un soin narratif particulier et proposent des phases d’affrontements dantesques, bien plus mémorables que les boss du premier jeu.

Certains décors sont juste sublimes

Outre la mise en scène, c’est l’ambiance globale du titre qui s’élève d’un niveau, toujours par son esthétique futuriste, ses effets de lumière à base de néons flashy ou encore par ses nombreuses animations, très soignées. L’univers dépeint par les développeurs nous happe pleinement, une grande minutie a été apportée à la cohésion de l’ensemble et on sent une belle évolution. Constat identique pour la musique, omniprésente et rythmant particulièrement bien les séquences d’action. L’électro-industrielle parvient même, par moment, à rappeler les meilleurs morceaux de groupes tels que ceux de Justice.

Enter the ninja

Résumer le gameplay de Ghostrunner peut se faire simplement : imaginez la fusion entre le parkour de Mirror’s Edge et l’action frénétique d’un Doom Eternal, l’ensemble poussé à son paroxysme. C’est le cœur à 200 BPM que nous faisons virevolter notre personnage dans les airs, se propulsant de paroi en paroi dans l’intention d’atteindre un rebord presque inaccessible. Plusieurs outils s’offrent à nous afin de rendre l’entièreté réalisable, comme un grappin ou encore la faculté de faire un dash directionnel, tant au sol que durant les sauts.

Affutez vos réflexes, il va falloir être rapide

Toujours équipé d’un unique katana, Jack peut désormais bloquer certains projectiles, voire les renvoyer à l’ennemi en effectuant un contre au bon moment, le tout faisant fondre une précieuse barre d’endurance, nécessaire à la réalisation d’actions.

Quelques rares compétences, comme un shuriken pouvant paralyser à distance ou la possibilité de se rendre invisible, viennent rapidement étoffer notre arsenal, bien que l’atout principal reste et restera notre épée. On dash à toute vitesse à travers les nombreux assauts mortels, découpant tout ce qui bouge, se reposant sur les ‘perfect parry’ pour essayer de respirer un coup. On comprend vite que la souplesse d’exécution fait partie intégrante du gameplay et nous oblige à rester constamment en mouvement, sous peine de perdre ce rythme essentiel à la réussite.

Les espaces de combats sont d’ailleurs mieux conçus qu’auparavant, offrant une plus grande verticalité ainsi que différentes approches possibles, généralement constituées par les trois embranchements connus dans d’autres FPS (ou ‘lanes’ pour les connaisseurs). Libre au joueur de choisir sa stratégie, l’objectif étant souvent le même : éliminer tous les ennemis.

De nombreuses épreuves nous sont proposées

Viennent s’ajouter à tout cela des phases de réflexion, basées sur des mécanismes à activer en vue de libérer un passage obstrué. Ces puzzles lights sont légion, notamment dans le Cybervoid. Ce lieu, presque onirique, aborde des couleurs très différentes du reste du jeu, avec des décors numériques animés renvoyant à des classiques du cinéma comme Tron ou encore Matrix. C’est également l’endroit idéal, simulation oblige, pour proposer des épreuves d’adresse, où il faut redoubler d’agilité pour en venir à bout.

Optimistic

Armez-vous de patience, car la prise en main de notre personnage et de ses habiletés nécessite un temps d’apprentissage important, les échecs sont nombreux et l’écran de ’game-over’ s’affiche des centaines (voir des milliers) de fois, sans exagérer. Jusqu’à ce que le déclic se fasse, que les sauts soient moins hésitants et que les patterns des attaques des ennemis finissent par être gravées sur nos rétines (ou dans les fissures de la manette).

Le Cybervoid réserve bien des surprises

On peste toujours autant par cette dernière attaque venant d’un angle mort, nous obligeant à recommencer l’entièreté de la phase d’action, bien que cette frustration soit liée à notre incompétence (relative, tant le challenge est élevé) et non à l’imprécision des hit-box. Une fois le gameplay assimilé, les enchaînements se lisent telle une partition de musique, à répéter en boucle jusqu’au sans-faute.

Heureusement, de nombreux check-points sont disponibles, avant et après chaque passage, et les temps de chargement sont quasi inexistants. C’est au demeurant la seule concession d’accessibilité que les développeurs ont intégrée au jeu. On oublie le choix d’un mode de difficulté plus bas ou la possibilité (pourtant bien présente dans le 1) d’avoir un deuxième point de vie. Ici, c’est marche ou crève.

141 morts, seulement ?!

On garde d’ailleurs en mémoire un ou deux passages, étonnamment tôt dans l’aventure, qui feront sans doute abandonner les joueurs les moins persévérants. C’est dommage, car nous débloquons et pouvons équiper des atouts lors de notre progression, dont certains autorisent une plus large flexibilité dans le timing des contres et esquives. Ces compétences auraient été appréciées dès le début, ou bien même directement dans les paramètres afin de permettre l’accessibilité à un plus grand nombre.

Enter Sandman

Si, dans sa première moitié, Ghostrunner 2 semble être une suite en bonne et due forme (plus beau, plus complet et plus long), l’aventure prend une autre dimension une fois sorti de la Tour Dharma, unique lieu exploré jusqu’à présent.

Essayons de ne pas tomber...

Finis les couloirs exigus et le côté linéaire, le jeu s’ouvre sur des espaces plus grands et un horizon à perte de vue. C’est l’occasion de troquer la palette de couleurs flashy par un brun omniprésent, amené par le sable, la poussière et les carcasses rouillées des voitures. Cet univers désertique et abandonné renvoie directement à des récits post-apocalyptiques de type Mad Max, la moto en prime, puisque nous voilà désormais équipés d’un véhicule.

Vroom vroom

Sans pour autant révolutionner la base du titre, cette vaste étendue met l’emphase sur l’exploration (qui jusqu’ici était absente), malheureusement gangrenée par le manque d’une carte pour se repérer et par de nombreux murs invisibles où la bécane aime se coincer. Heureusement, outre les phases d’explorations, plusieurs scènes de course-poursuite sont au rendez-vous, propulsant notre bolide à toute vitesse sur des tracés remplis d’obstacles.

Derezzed

Un nouveau mode de jeu fait son apparition, sous la forme d’un roguelite émulé dans le Cybervoid et appelé ROGUERUNNER.EXE. On le débloque assez vite durant la progression et il est ensuite disponible dès le menu principal.

Un des choix possible du rogue-lite

Plusieurs séries d’épreuves sont proposées, allant du simple parkour à des enchaînements d’affrontements plus complexes, le tout agrémenté de bonus et modificateurs divers venant enrichir l’expérience. Ce mode a clairement été pensé pour les joueurs émérites qui souhaitent prolonger le plaisir une fois fini le scénario, en continuant de découper des vagues d’ennemis de manière presque infinie. De quoi se tenir occupé de nombreuses heures.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Un gameplay toujours aussi exigeant et gratifiant
  • L’endorphine que procure le succès d’un passage corsé
  • Beaucoup plus de points de respawn (Ouf !)
  • Une bande-son ultra-nerveuse qui colle parfaitement à l’univers
  • Une narration (réussie) au cœur de l’aventure
On n’a pas aimé :
  • Une difficulté en dents de scie
  • Pas ou peu d’options d’accessibilité
  • L’exploration à moto
Carnage dans le Cybervoid

Plus beau, plus complet et aussi plus nerveux, Ghostrunner 2 semble, dans un premier temps, la suite logique et maîtrisée du premier opus. Il ouvre néanmoins son terrain de jeu dans sa deuxième moitié, proposant des environnements moins exigus et de nouvelles mécaniques de gameplay, dont des passages à moto. Ces additions ont du bon comme du moins bon, le véritable cœur de cette suite se situant toujours dans son action frénétique, cette fois-ci enrobée par un scénario captivant. Faites attention cependant, le titre est à réserver à un public averti tant le challenge est de taille.

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Ghostrunner 2

Genre : Action

Éditeur : All in ! Games, 505 Games

Développeur : One More Level

Date de sortie : 26 octobre 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows

3 reactions

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Thom B.

24 oct 2023 @ 08:18

merci pour le test. vous êtes les seuls à m’avoir donner envie de faire le 2 ahah. j’avais trouvé pas mal de défauts au premier, ici il à l’air plus ambitieux, mais aussi avec de nouveaux défauts.

la question que j’aurais c’est : comparé au 2 dernière heure de ghostrunner, comment se situe la difficulté de ce N°2 ? merci encore pour votre travail !

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Lucien

Rédaction

24 oct 2023 @ 09:22

@Thom B. Merci ^^ La difficulté est particulière car c’est pas vraiment crescendo, j’ai eu des phases de gameplay plus hard que la fin du premier... suivi de moments plus calmes. Je crois que la plus grosse différence est dans les points de respawn, il y en a beaucoup plus et parfois même durant une phase d’action, du coup tu ne recommences pas tout !

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Thom B.

24 oct 2023 @ 10:05

merci @Lucien ! j’ai du mal à imaginé plus dur que le premier ahah. certaines phases étais vraiment dur. ta du te régaler... si déjà c’est moins punitif, je tenterais probablement l’expérience, encore merci :)