Test - White Day : A Labyrinth Named School - Le jeu le plus effrayant jamais créé ?

«On a retrouvé la cabine à suicide de Futurama» , - 0 réaction(s)

C’est avec un réel effroi que nous nous lançons dans une nouvelle aventure horrifique. Le souvenir de notre dernière expérience du genre dans DreadOut 2 (dont vous pouvez retrouver le test ici) nous apprend que l’horreur peut revêtir bien des formes… Heureusement White Day : A Labyrinth Named School est fait d’un autre bois. Nous sommes bien face à un jeu de survie à la première personne où la fuite dans les dédales du lycée imaginé par le studio Sud Coréen Sonnori reste notre seule option. Initialement sorti en 2001, son arrivée en France a dû attendre la version remasterisée en 2017 sur mobile, PS4 et PC et dont la suite annoncée pour fin 2022 : White Day 2 : The Flowers Tell Lies ne donne que peu de nouvelles. Les joueurs Xbox ont la bonne surprise de voir débarquer un portage Xbox Series X|S, disponible depuis le 8 septembre 2022 au prix de 29.99€.

Sommes-nous réellement face au jeu le plus effrayant jamais créé comme le veut sa réputation ?

The Mystery Machine

Au lancement, nous sommes accueillis par une cinématique dans laquelle notre héros, Lee Hee-Min observe Han So-Young. Cette dernière, assise sur un banc en pleine lecture, rejoint une amie en oubliant son livre sur place. Lee veut profiter de cette opportunité et du White Day, journée célèbre en Corée où l’on offre une boîte de chocolats à l’élue de son cœur, pour lui rendre son livre et ainsi lui faire part de ses sentiments.

Le jeu prend parfois des airs de visual novel

Le ciel est bleu, lumineux. L’herbe est verte, fleurie. La musique est douce. Puis vient le menu principal. Il fait nuit, le tonnerre gronde et la pluie s’abat. Une lumière clignote dans l’une des salles de classes du lycée qui nous fait face.

Avant de lancer la partie, les options nous permettent de mettre les dialogues en anglais ou en coréen : un bon point. Nous choisissons donc la version originale coréenne, les sous-titres, eux, étant disponibles dans notre langue. Suffisamment traîné, nous lançons l’aventure et choisissons le mode de difficulté normal parmi les quatres disponibles, allant de très facile à difficile, le cinquième, “infernale” étant bloquée pour l’instant.

Lee pénètre dans le lycée de nuit afin de remplir son objectif : déposer le livre et les chocolats pour Han. Ce postulat de départ n’est qu’une excuse pour se retrouver enfermé dans le lycée et devoir en sortir sans se faire attraper par les gardiens ou les différentes apparitions surnaturelles qui ponctuent le jeu.

Who Watches The Watchmen ?

Les premiers objectifs font en réalité office de tutoriel où l’on apprend que Lee est incappable de se défendre face aux différentes menaces. Nous avons donc à notre disposition la possibilité de courir afin de s’enfuir ou de s’accroupir pour se faire le plus discret possible. De plus, une carte est rapidement mise entre nos mains pour nous repérer et prendre connaissance des lieux que nous n’avons pas encore visités, ceux-ci étant affichés en rouge.

Les gardiens prennent leur boulot très à coeur

En réalité nous ne sommes pas les seuls coincés dans le lycée cette nuit et les rencontres avec la gent féminine prennent des formes de visual novel, saupoudré d’une pointe de drague. Les choix de réponses proposés peuvent paraître étranges. Couplés à l’ambiance générale, cela entretient le sentiment de malaise face à la situation. L’impression que toutes les personnes que nous rencontrons cachent quelque chose nous donne envie d’en apprendre d’avantages sur l’univers du jeu. Les rencontres avec les protagonistes se terminent inéluctablement par l’idée classique de se séparer malgré le danger.

Les personnes présentes ce soir-là ne sont pas toutes amicales, l’apparition des gardiens en grande pompe, tabassant un pauvre bougre, nous le prouve. Ces derniers nous rendent la vie impossible durant les sept heures que nous mettons à boucler notre premier run. Véritables némésis qui nous rappellent Resident Evil, ils n’ont de cesse de nous traquer au moindre bruit suspect ou lumière que nous allumons. Boitant tel Jack Torrance lorsqu’ils patrouillent, ils prennent des airs d’Usain Bolt s’ils vous repèrent. Heureusement pour nous, ils sont aussi tenaces que stupides. Exemple splendide de cette stupidité : même lorsqu’ ils nous voient rentrer dans les toilettes, et que le seul WC fermé est celui où nous nous cachons, ils ne l’ouvrent jamais pour vérifier si nous sommes là. Un simple petit bureau peut également suffire à disparaître. En revanche, leur patrouille peut durer de longues minutes nous laissant le temps de jeter un œil à notre téléphone ou nous servir un rafraichissement en attendant qu’ils s’éloignent.

Nous passons beaucoup de temps avec cette vue

Parfois, la lassitude d’attendre nous pousse à entamer une course en avant pour fuir. Mauvaise idée, n’est pas marathonien qui veut. Lee ne peut pas courir indéfiniment, la fatigue finit par nous stopper net, permettant à nos poursuivants de nous asséner quelques coups de batte meurtriers. Ce genre d’erreur coûte très cher car les sauvegardes se font sur de rares tableaux grâce à des feutres limités en nombre qu’il nous faut découvrir durant la partie. Les sauvegardes automatiques sont extrêmement limitées, rendant les poursuites avec les gardiens plus intenses, la mort nous ramenant parfois loin en arrière.

Fuir à travers le mille-feuille imaginé par les développeurs n’est donc pas de tout repos. Les bâtiments sont pensés sur plusieurs niveaux avec un nombre limité d’escaliers et une certaine frustration peut apparaître lorsqu’un gardien décide de camper l’étage ou nous souhaitons nous rendre.

Certaines énigmes nous demande de tendre l’oreille

White Day nous demande de résoudre de nombreuses énigmes dont les solutions sont réparties dans les différentes salles. Dans les modes très facile et facile le jeu nous apporte son aide par le biais de SMS que l’on peut consulter dans le menu pause aux côtés des documents et objets récoltés. Si la plupart des solutions sont relativement évidentes, d’autres en revanche nous ont poussé à prendre notes et photos. Cela s’avère être agaçant lorsque les fameuses némésis ne nous laissent pas le loisir de réfléchir trop longtemps, nous poursuivant sans relâche au moindre bruit ou lorsqu’ils voient une lumière allumée. Et puisqu’il nous est impossible d’intéragir avec l’environnement dans le noir, le briquet en notre possession, beaucoup plus discret, prend des airs de meilleur ami. Certaines épreuves sont chronométrées, avec comme punition en cas d’échec notre mort pure et simple et renforcent ainsi notre sentiment d’oppression en nous faisant courir dans tous les sens comme un animal coincé et traqué.

Heureusement, la découverte de documents, consultables à loisir dans le menu, nous donne de nombreux indices pour avancer dans ce dédale. Nous y revenons régulièrement car si certains passages de ces textes paraissent anodins à la première lecture, ils prennent un autre sens au fil de l’aventure. Le jeu pullule d’objets cachés, clés ou nourriture permettant de se soigner en plus des distributeurs en proposant. Lors de nos pérégrinations nous découvrons un nombre important de notes et rumeurs qui nous en apprennent davantage sur le lore et les mystères du lycée. Spoiler alert : aucune des histoires ne finit bien. Si l’ambiance déjà lugubre du jeu ne suffit pas à nous effrayer, les lectures nous révélant différents suicides dans les salles de classe ou des jalousies entre élèves entraînant la mort de l’un d’entre eux nous plongent plus en avant dans l’ambiance. En bon chasseur de fantômes que nous sommes, nous visitons l’un de ces lieux et constatons que les gardiens ne sont pas la seule menace à craindre. Si le jeu semble ancré dans la réalité, nous nous apercevons rapidement que de nombreux éléments surnaturels sont présents et donnent parfois lieu à des screamers, rares, mais très efficaces pour la plupart, faisant monter en flèche le niveau de stress de notre héros et le nôtre par la même occasion.

Hématophobes, soyez bienvenus

Cette sensation est renforcée par le sound design qui est quasiment un sans-faute, que ce soit dans les musiques qui maintiennent la tension à son paroxysme durant les “ combats ” de boss, ou simplement les bruits ambiants qui donnent vie au lycée. Le vent qui souffle ressemble à s’y méprendre au chuchotement d’apparitions fantomatiques, le verre brisé, les portes qui claquent, le parquet qui grince, ou l’éternel cliquetis des clefs des gardiens qui nous permet de repérer leurs positions, tout est fait pour maintenir la pression. Certains bruitages que l’on finit par reconnaître sont synonymes de sueurs froides à venir. Bref, l’ensemble est très convaincant et nous vous conseillons fortement de vivre cette aventure avec un casque afin d’en profiter pleinement. Le seul point noir de cette bande son se situe vers la fin du jeu, lors d’un combat de boss où le bruit est réellement désagrable au point de devoir retirer l’équipement de nos oreilles.

“Un p’tit ruban encreur à dépanner sivouplé”

Graphiquement, le titre est quelconque à l’image du héros qui souffre d’un manque de charisme flagrant, mais qui remplit parfaitement son rôle de lycéen lambda sous le charme de la plus jolie fille du lycée. De plus, nous sommes surpris de la quasi-absence de sang ou de tout élément gore dans le jeu. Une rareté pour un jeu d’horreur. En revanche, White Day est plus pertinent par son level design en mille-feuille. Si l’on retrouve parfois des éléments scéniques réutilisés, la surprise de pouvoir agir avec certains et d’autres non nous oblige à nous attarder sur chaque décor. Pour nous aider dans la découverte de ces secrets, un rond blanc s’affiche lorsque l’interaction est possible. Certains objets, quant à eux, créent un léger flash lumineux facilitant leur trouvaille.

Si tous ces éléments permettent une aventure “ agréable ”, ce n’est pas le cas de la caméra qui, dès le début, nous fait subir une sensation étrange de gêne en continuant de monter ou descendre quelques millisecondes après avoir lâché le joystick. Ouf, un réglage des paramètres permet de la faire disparaître. En revanche, les plans de caméra durant les cinématiques s’enchaînent avec des coupures assez dérangeantes, tels de faux raccords. Pour en finir avec les points négatifs, l’apparition soudaine et sans crier gare de quelques QTE n’apporte rien, d’autant plus qu’il sont assez lents et donc ne nous ont puni que lors d’un manque de concentration.

Finir le jeu n’est que le début

Pour finir, un tour dans l’onglet des succès nous en apprend davantage sur le jeu. Seuls les joueurs les plus acharnés en débloqueront la totalité. Nous comprenons qu’en finissant White day une première fois, en ratissant chaque salle au maximum malgré l’omniprésence des gardiens, nous n’avons fait qu’effleurer les nombreux mystères que renferme le lycée. Il nous faut dompter la bête une dizaine de fois pour en espérer percer tous les secrets. Conseil : Une sauvegarde à notre arrivée dans l’amphithéâtre nous permet de voir plusieurs fins en une seule partie. Outre cette astuce, pas de raccourci possible. Les solutions des énigmes changent à chaque run, nous obligeant ainsi à chercher les éléments de réponse à chaque nouvel essai. C’est là que nous apparaît l’intérêt du mode très facile. Outre le plaisir de la complétion, le jeu propose des costumes pour les personnages variant de sérieux à amusants en passant par les fameux bikinis, très prisés des jeux asiatiques.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Les montées d’adrénaline
  • Le sound design
  • Les histoires de fantômes
  • La plupart des énigmes
  • La sensation d’être pris au piège
  • Le sentiment d’avoir seulement effleuré le titre en le finissant
  • La pléthore de secrets dissimulés
On n’a pas aimé :
  • Les gardiens trop présents
  • Les QTE sans intérêt
  • Certaines énigmes poussives
Commencez à croire aux histoires de fantômes Mademoiselle Turner… Vous en vivez une !

Si White Day : A Labyrinth Named School n’est peut-être pas le plus effrayant du monde comme le veut la rumeur et malgré le parti pris de n’afficher que très rarement du sang à l’écran, Sonori nous prouve que l’horreur peut se passer de la surenchère de gore très à la mode actuellement en proposant une ambiance glauque, oppressante et sachant nous surprendre dans les pires moments, au point de nous faire systématiquement allumer les lumières et angoisser lors de chaque fouille. Les énigmes quant à elles nous poussent à réfléchir sous la pression et le besoin de s’enfuir au plus vite de ce lycée cauchemardesque est partagé avec l’envie d’en percer chaque mystère. Finalement une fois la partie terminée nous n’avons qu’une seule envie : Nous replonger dans ce dédale en attendant impatiemment la suite.

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White Day : A Labyrinth Named School

Genre : Survival Action

Éditeur : PQube

Développeur : Sonnori

Date de sortie : Septembre 2022