Test - Call of Duty Vanguard - Un épisode en demi-teinte

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Les enfants grandissent trop vite. Avec ce nouvel épisode intitulé Vanguard, la licence Call of Duty signe sa 18ème itération. C’est au tour du studio Sledgehammer Games de s’y coller cette année, bien qu’il ne soit pas totalement seul puisque Treyarch est responsable de toute la partie Zombie. Si Sledgehammer avait aidé au développement de Modern Warfare en 2019, leur dernière production en tant que lead studio reste Call of Duty WWII sorti en 2017, un jeu qui n’avait pas laissé une très bonne impression.

Envoyez la Vanguard

Tout comme en 2017, le terrain de jeu reste la Seconde Guerre mondiale, mais Vanguard fait le choix de partir sur un univers dystopique dans lequel nous incarnons une équipe spéciale, la Task Force One, composée de spécialistes uniques et issus de différentes nations des Alliés. Alors que la guerre est sur le point de se terminer et qu’Hitler s’est suicidé, notre équipe est chargée de trouver plus d’informations sur le “Projekt Phoenix” et de stopper le terrible Friesinger dont l’objectif est de créer un quatrième Reich.

Malheureusement, ce scénario demeure assez lent, en plus de ne pas proposer grand chose. La raison ? Les développeurs ont fait le choix de nous proposer des missions sous forme de flash-back où l’on incarne tour à tour chacun des membres de l’équipe à des lieux et moments différents. On peut noter le Front de l’Est avec la tireuse d’élite Polina Petrova, la Bataille du Pacifique où l’on incarne le pilote américain Wade Jackson ou encore le conflit en Afrique sous les traits de l’Australien Lucas Riggs. Chacun d’eux dispose également d’une compétence qui lui est propre (le Britannique Arthur Kingsley peut par exemple donner des ordres), mais cela reste dans l’ensemble très anecdotique et n’ira pas chambouler les codes de la série.

On apprécie le fait de s’aventurer dans ces différents lieux de conflits, mais à trop vouloir en proposer, Call of Duty Vanguard se contente de les effleurer et peine à proposer une trame scénaristique accrocheuse et structurée. Heureusement les missions en tant que telles sont réussies et fonctionnent toujours aussi bien que dans les autres jeux de la licence. On pourra cependant pester sur la mission Midway, se déroulant entièrement à bord d’un avion aux commandes bien trop rigides, ce qui devrait frustrer plus d’un joueur.

Cela fait déjà quelques épisodes que les studios nous proposent des campagnes particulièrement jolies graphiquement. Vanguard ne déroge pas à la règle et dévoile un très beau visuel. Qu’il s’agisse des effets de lumière, des explosions, ou même des décors, cet épisode nous en met plein les yeux. Et c’est encore plus vrai lors des cinématiques criantes de réalisme et dans lesquelles on retrouve une motion capture du plus bel effet pour les animations faciales des protagonistes et quelques visages bien connus dont celui de l’acteur Dominic Monaghan.

Enfin, il faut compter environ quatre à cinq heures pour terminer la campagne en difficulté normale. C’est peu, bien que dans les standards de la licence, cet épisode ne viendra donc pas changer la formule, au grand dam des amateurs du mode solo.

Zombie affamé, cherche contenu

En plus de la campagne et du multijoueur, Call of Duty Vanguard propose également un mode Zombie. Ce dernier est devenu incontournable pour les joueurs et Activision ne pouvait résolument pas s’en passer. Treyarch, créateur originel du mode, s’est chargé de son intégration dans cet opus. Mais le studio ayant déjà été occupé à sortir Call of Duty Cold War l’année dernière, le délai de développement s’est vu réduit à peau de chagrin.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les conséquences nous sautent aux yeux au bout de notre première partie. Il n’est plus question de survivre à différentes vagues de zombies tout en essayant de progresser dans le “Secret” de la carte via différentes actions à effectuer et des objets à récupérer. Au lieu de cela, Vanguard nous propose pour le moment la carte Der Anfang dans laquelle il est demandé aux joueurs de réussir des objectifs pour avancer à la manche suivante.

La partie commence sur une grande place où l’on retrouve la boîte mystère, la machine pack-a-punch, un établi pour son armure et un démon à qui échanger des cœurs contre certains bonus. Autour de la place, différents portails représentant différents objectifs sont présents et c’est aux joueurs de choisir celui qu’ils veulent tenter de réaliser. Les enjeux ne sont pas vraiment inspirés, puisqu’il s’agit soit de survivre pendant un temps donné, soit d’escorter un globe lumineux ou alors collecter des pierres runiques à déposer dans un cristal démoniaque. Une fois l’objectif atteint, les joueurs sont téléportés à nouveau sur la grande place où ils peuvent améliorer leur équipement en vue du prochain objectif.

C’est malheureusement à peu près tout ce que propose cette nouvelle version du mode Zombie. Il n’y a rien de particulier à faire, ou de système de progression autre que le niveau lié au multijoueur et les camouflages d’armes à déverrouiller. L’intérêt est drastiquement réduit et ce n’est pas l’arrivée de démons dans le lore qui risque de fidéliser les joueurs.

On prend les mêmes et on améliore

Dernier mode et pas des moindres, le multijoueur. Véritable argument d’achat pour la majorité des joueurs, c’est surtout sur cet aspect que les développeurs ne doivent pas se louper s’ils veulent que leur jeu soit peuplé au minimum pendant l’année à venir.

Pour donner envie, Sledgehammer n’y a pas été avec le dos de la cuillère. Si les derniers épisodes n’offraient que peu de cartes multijoueur à la sortie (seulement 9 sur WWII), Vanguard met les petits plats dans les grands en nous proposant d’entrée 20 cartes dont 4 dédiées au nouveau mode Champion Hill. C’est une très bonne nouvelle, puisqu’elles sont bien construites dans leur grande majorité et réutilisent la variété des lieux visités dans la campagne pour ne pas risquer de lasser les joueurs. Les plus anciens pourront également se réjouir de la présence de deux cartes remastérisées sorties à l’origine sur Call of Duty World at War : Dôme et Castle.

Si l’on compte également les futurs ajouts gratuits à venir dans les prochaines saisons (Un remake de Shipment est déjà confirmé pour la saison une), nul doute que chacun pourra y trouver son bonheur.

Pour profiter de ces maps, on retrouve les différents modes bien connus de la licence (Match à Mort, Domination, Recherche et Destruction, etc.) ainsi que deux petits nouveaux. On découvre ainsi Patrouille qui se rapproche un peu du mode Point Stratégique dans lequel il faut tenir une zone en restant dans le périmètre, mais où cette fois-ci la zone se déplace continuellement sur la map. La seconde nouveauté est le mode Champion Hill dans lequel en solo, duo ou trio, on affronte d’autres joueurs sur de petites cartes sous la forme d’un tournoi où le gagnant est celui possédant le plus de vies restantes.

Au niveau de son interface, Call of Duty Vanguard n’innove pas vraiment. On est face à un copié-collé de ce qui était proposé dans Modern Warfare de 2019. Dommage, cela empêche le jeu de bénéficier de sa propre identité. De la même façon, la personnalisation des armes reste également similaire avec la possibilité de mettre jusqu’à 10 accessoires sur chaque arme parmi une multitude (bien trop grande selon nous) d’options possibles. Les plus courageux pourront une nouvelle fois se lancer dans la quête des camouflages d’armes. Il faudra s’armer de patience pour obtenir le dernier camouflage, les défis nécessaires étant particulièrement longs.

Comme depuis 2019, ce Call of Duty fonctionne avec un système de saisons. En plus du Pass de Combat octroyant divers cosmétiques et variantes d’armes, les joueurs disposent également d’un niveau saisonnier (une fois le niveau 55 atteint). Tout comme dans Cold War, ce niveau saisonnier permet de passer des Prestiges (un Prestige est atteint tous les cinquante niveaux passés) et ces derniers sont conservés une fois la nouvelle saison lancée.

Les opérateurs sont également de retour et proposent chacun différents skins, répliques et poses de fin de partie. Évidemment, la plupart seront obtenus par le biais du Pass de combat, mais remplir certains défis permettra d’en obtenir gratuitement.

Si l’expérience proposée demeure plutôt sympathique sur le papier, certains défauts viennent cependant gâcher la fête. Tout d’abord, on pourra noter que la qualité graphique du multijoueur est bien en deçà de ce qui nous est proposé dans la campagne. On sait que ce n’est pas dans les habitudes de la licence, mais on aimerait bien que de véritables efforts soient faits pour une fois sur cet aspect. Nous ne parlerons pas d’équilibrage des armes ici, puisque ces dernières sont sujettes à des changements réguliers et ce que nous pourrions dire aujourd’hui deviendrait vite caduc. En revanche, on peut souligner un TTK (Time to Kill) très faible, ce qui conduit à des affrontements bien plus rapides où l’on meurt beaucoup plus souvent, parfois sans même avoir eu le temps de réagir. Un petit ajustement ne serait pas de refus, ne serait-ce que pour s’approcher des autres jeux de la série.

Enfin, dernier point étant un peu plus subjectif, le SBMM est toujours présent dans ce nouvel épisode. Pour ceux qui ignorent ce dont il s’agit, le Skill Based MatchMaking est un algorithme qui permet au jeu de toujours vous placer dans des salons remplis de gens de votre niveau. Si d’aucuns se félicitent de cet ajout, de nombreux vétérans de la licence s’insurgent à propos de cet ajout présent surtout depuis Modern Warfare. De notre côté, nous sommes également contre ce système, les parties ressemblant presque toutes à des matchs classés sans aucune possibilité à certains moments de pouvoir jouer sans être concentré à 100%.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Une campagne très jolie graphiquement
  • Vingt cartes multijoueur réussies
  • Un large choix d’armes
  • Une campagne qui fait voyager...
On n’a pas aimé :
  • ...mais qui se perd dans sa narration
  • Un mode Zombie inintéressant
  • Un TTK trop faible en multijoueur
  • Le SBMM toujours présent
La Guerre ne meurt jamais

Call of Duty Vanguard propose des arguments solides, notamment en multijoueur avec la présence d’un grand nombre de cartes variées et bien construites. On peste en revanche sur un TTK bien trop faible et la présence du SBMM. La campagne dispose de son côté de beaux atouts avec des missions sympathiques, nous permettant de vivre différents conflits de la Seconde Guerre mondiale. Il est toutefois dommage d’y perdre en qualité de narration, mais la qualité visuelle parvient à faire remonter la balance. En revanche, il faudra faire l’impasse sur le mode Zombie, du moins tant que du nouveau contenu n’est pas ajouté. En l’état, le mode manque cruellement d’intérêt. Dans l’ensemble, Call of Duty Vanguard ne marquera pas les annales de la série, mais il devrait tout de même permettre aux amateurs de s’amuser jusqu’à l’année prochaine.

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Call of Duty : Vanguard

Genre : FPS

Éditeur : Activision

Développeur : Sledgehammer

Date de sortie : 05/11/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows