Le studio Playdead revient cette année sur le devant de la scène avec Inside. Après une présentation lors de la conférence Microsoft à l’E3 2014, le jeu, initialement prévu pour le premier trimestre 2015, avait été repoussé sans réelles explications. Il fallut attendre la PAX de Boston puis finalement l’E3 2016 pour enfin avoir une date de sortie fixée au 28 juin 2016. Fort du succès de l’excellent Limbo, nous étions impatients de mettre les mains sur le nouveau bébé du studio danois.
Fascination
Impossible de se tromper, on est bien sur un jeu Playdead. Le petit garçon que nous jouons ainsi que la sobriété du décor nous rappellent en une fraction de seconde qui est derrière cette beauté. Tout commence dans une forêt sombre, nous sommes comme traqué par des gardes peu scrupuleux équipés de torches ainsi que de chiens bien décidés à retrouver notre trace. La vie en arrière-plan saute aux yeux, une voiture nous cherche au loin tandis que nous courons droit devant nous pour échapper à cette pesante atmosphère. Nous sortons de la forêt puis traversons un champ et un hangar de ferme, nos poursuivants ont lâché l’affaire tandis que l’endroit ou nous arrivons désormais est intrigant. Au 3e plan se trouvent des hommes, inertes, semblant attendre quelque chose. L’endroit ressemble à une usine, un genre de casque pendu à un câble descend du plafond. Nous nous approchons comme pour nous y brancher, et découvrir que nous pouvons grâce à ça, contrôler les personnages du fond. Ce “pouvoir” donne lieu à des phases de gameplay asymétrique très intéressantes. Nous vous laissons le plaisir de découvrir par vous-même la suite des événements, ce qui vous attend vous emmènera dans des endroits où l’angoisse, la terreur et l’intrigue sont permanentes et le sentiment d’insécurité est roi. Sur fond de dictature, soulevant des questions sur la liberté ou l’exploitation humaine, le jeu est très mature dans son approche et offre des perspectives marquantes. Malheureusement, la fin est à double tranchant, certains adorerons alors que d’autres auront un sentiment d’inachevé. Il faut tout de même saluer l’art de raconter autant de choses en n’utilisant absolument aucun mot.
Noir & blanc & rouge & jaune…
Si Limbo se limitait quasiment au noir et blanc avec quelques nuances plus ou moins claires, Inside reste lui aussi assez sombre (avec une dominance grisâtre sur tout le jeu) mais dispose d’une palette de couleur ainsi que d’ombres très réussies. Concrètement, ce qui se trouve au 1er et 3e plan est en noir et blanc, tandis que notre chemin et le héros, sont eux légèrement colorés. Le tout est vraiment réussi. Ajoutons à cela une ambiance sonore géniale, une musique subtile et légère qui accompagne des bruitages simplistes mais efficaces, et nous sommes totalement immergé dans cet univers dérangeant.
Tout simplement génial
Coté gameplay on est également sur quelques chose de très solide. Simple et efficace, il est calqué sur celui de Limbo déjà parfait. Des phases de plongée ainsi que de sous-marin amènent de la diversité et se révèlent vraiment intéressantes. Le personnage répond au doigt et à l’oeil et le tout jouit d’une fluidité à toute épreuve.
Enfin, il faut compter environ 5 heures pour venir à bout de l’aventure. Plus permissif que Limbo qui se transformait parfois en die & retry sur la fin, Inside, lui, se concentre plus sur la narration et la diversité des différents niveaux.