À travers le monde, de plus en plus d’organismes et d’associations de consommateurs se dressent face aux pratiques trompeuses de nombreux acteurs de l’industrie vidéoludique par le biais des microtransactions ou des loot boxes. En début de semaine, nous avons vu les Pays-Bas et la Belgique interdire la sortie de Diablo Immortals pour ce motif, mais des réglementations concrètes peinent à émerger dans ce secteur. C’est pour cela que l’association UFC Que Choisir vient de mettre en demeure 10 éditeurs majeurs exploitant pleinement ce modèle économique lucratif, mais très insidieux.
10 éditeurs dont le géant Electronic Arts mis en cause par l’association
C’est à travers un article publié hier sur son site que l’UFC Que Choisir a expliqué son investissement et son combat sur le sujet des microtransactions et des systèmes de jeux de hasard. Ce n’est pas nouveau et nous avons avons déjà évoqué plusieurs fois ce sujet chez Xboxygen, mais les achats in-game sont en pleine croissance et ont représenté 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour les éditeurs en 2020.
Les victimes principales de ces modèles économiques trompeurs sont les jeunes et les adolescents, cibles vulnérables et facilement atteignables en utilisant des techniques insidieuses et des biais cognitifs. Cela fait 5 ans que l’UFC Que Choisir dénonce le système de lootboxes dans les jeux vidéo et l’association de consommateur cite notamment un rapport du Conseil norvégien des consommateurs (NCC) mettant en lumière plusieurs manquements des éditeurs à la réglementation européenne :
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- Ils incitent d’abord les consommateurs à dépenser au final d’importantes sommes d’argent en exploitant les vulnérabilités de leur jeune public, par le biais d’un marketing agressif, de nombreux biais cognitifs et de probabilités de gains trompeuses.
- Ils utilisent ensuite des monnaies virtuelles pour masquer ou déformer les coûts réels de ces contenus.
L’industrie du jeu vidéo a mis en place un fin stratagème, en divisant en deux étapes l’achat d’un contenu dans le jeu. Le consommateur est d’abord obligé d’acheter une quantité définie de monnaie virtuelle, exclusivement utilisable dans le jeu, avant de dépenser cette cagnotte pour acheter un contenu. Mais les éditeurs ne s’embarrassent pas de retranscrire le prix en euros avant l’achat : tout est organisé pour faire oublier au consommateur le prix du contenu qu’il paye."
C’est ainsi que l’UFC Que Choisir a décidé de mettre en demeure 10 éditeurs de jeux vidéo sur leur pratique et notamment Electronic Arts. Les pratiques trompeuses du géant américain ne sont pas inconnues du grand public, notamment à travers FIFA, Madden, NHL ou encore Battlefield. L’association française et ses homologues européens demandent une réglementation plus stricte quant aux designs trompeurs. Les associations demandant également une protection plus claire pour les mineurs et une meilleure transparence des transactions, notamment en montrant le prix réel des transactions. L’UFC Que Choisir menace notamment d’attaquer Electronic Arts en justice si aucune mesure concrète n’est prise.
