L’image de Bobby Kotick s’égratigne encore un peu plus en ce début de semaine. Le journaliste Jason Schreier vient ajouter de nouveaux éléments à l’affaire qui ne vont pas arranger l’image de la société Activision.
Toujours debout malgré la tempête
La position de Bobby Kotick au sein d’Activision devient de plus en plus instable. Les différents acteurs de l’industrie s’éloignent petit à petit et les déclarations de Phil Spencer à l’encontre du principal intéressé n’arrangent rien et passe même très mal en haut lieu chez les créateurs de Call of Duty : Vanguard, alors que les membres du conseil d’Activision ont renouvelé leur confiance dans la capacité du PDG à mener le groupe correctement.
Manque de chance, les récentes dispositions n’ont calmé personnes au sein de l’entreprise et les salariés réclament toujours avec force le départ de celui que l’on pourrait surnommer « le protégé ». Mais alors qui maintien Bobby Kotick à son poste malgré une affaire de harcèlement avérée et une manifestation organisée par 150 employés devant les locaux d’Activision ?
Le noyau dur des cinq
Vous l’avez lu dans notre article, Bobby Kotick doit sa « survie » actuelle au comité directeur du groupe, qui le croit toujours capable de remplir sa mission, un comité directeur composé de 10 personnes... dont 4 que Schreier qualifie de loyaux envers Kotick, et qui l’auraient toujours soutenu depuis sa première bataille juridique contre les créateurs de Call of Duty en 2010.
Dans son article, Schreier identifie notamment Brian Kelly, un partenaire de longue date avec qui Kotick a acheté ses premières actions chez Activision en 1990. Kotick et Kelly possèdent chacun un siège au sein du Conseil d’Administration, dont Kelly est d’ailleurs le Président.
Nous avons ensuite Robert Morgado, principal administrateur indépendant et ancien PDG de Warner Music Group, où il a été contraint de démissionner après un plan de restructuration controversé, et qui siège au conseil d’administration d’Activision depuis 1997.
Robert Corti, quant à lui, est un dirigeant de longue date d’Avon Products Inc. qui siège au conseil depuis 2003.
Enfin, ce conseil se compose également de Peter Nolan, conseiller principal du groupe Leonard Green & Partners, qui siège au conseil d’administration d’Activision depuis 2003 également, malgré une pause de plusieurs années.
Comme le souligne le journaliste, la moitié du conseil d’Activision Blizzard est donc composé de personnes qui décident des actions et stratégies majeures au sein du groupe depuis près de deux décennies. Il ajoute que trois des autres – Dawn Ostroff, Casey Wasserman et Barry Meyer – baignent dans le monde d’Hollywood depuis longtemps et ont « sans aucun doute » côtoyé Kotick au cours de ses nombreuses années à Los Angeles. Kotick est depuis longtemps lié au monde du cinéma et a par exemple lancé une division cinéma et télévision chez Activision il y a six ans.
Mais au-delà du fait que ces personnes se côtoient depuis très longtemps, Jason Schreier rappelle qu’elles ont donc façonné Activision depuis toutes ses années pour en faire l’un des plus gros éditeurs mondiaux, notamment avec la licence annuelle Call of Duty. Ils ont ainsi gagné chacun plusieurs millions de dollars depuis presque vingt ans puisque l’action Activision a été multipliée par 30, même si elle connaît une chute importante cette année.
À l’heure actuelle, une pétition publique demande la démission de Bobby Kotick et a déjà réuni presque 25 000 personnes au moment où nous écrivons ces lignes. Une autre, signée par des salariés du groupe, rassemble aujourd’hui plus de 1700 personnes, dont des développeurs de chez Sledgehammer Games, Treyarch, Infinity Ward et plus de 240 personnes de chez King.
Les amitiés pourront-elles tenir encore longtemps face à un tel vent d’opposition ? Nous continuerons de suivre les avancements de cette affaire dans les prochaines semaines.