Pour l’heure, des dizaines de pays ont donné leur accord pour que le rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft puisse se faire. La FTC (États-Unis) et la CMA (Royaume-Uni) sont les deux grands organes qui restent contre le rachat, mais la CMA ne souhaite pas pour autant que l’affaire puisse avancer.
La CMA souhaite gagner du temps pour préparer sa défense
La CMA a souhaité bloquer le rachat, mais Microsoft a officiellement fait appel et nous avons eu un résumé des arguments de Microsoft concernant cet appel. Microsoft a indiqué que la décision de la CMA comportait plusieurs points erronés, notamment en surestimant le rôle de la diffusion cloud sur le marché des jeux et la position de Microsoft sur ce marché.
Dans ses arguments pour contrer cette décision, Microsoft avance également que la CMA a estimé qu’Activision aurait probablement mis ses jeux à disposition des services de cloud gaming, et ce même si le rachat n’avait pas lieu. Une conviction que Microsoft qualifie d’« irrationnelle ».
Quoi qu’il en soit, rien n’est encore terminé pour Microsoft qui a choisi de se battre jusque devant les tribunaux pour que les autorités valident le rachat. L’appel de la décision de la CMA est lancé, et les avocats de Microsoft se préparent à un été mouvementé.
Comme le rapporte The Verge, Microsoft avait demandé une audience de quatre jours à partir de la semaine du 17 juillet. Mais lors d’une première conférence de gestion du dossier aujourd’hui, le juge Marcus Smith a prévu les deux semaines du 24 et du 31 juillet pour l’appel, soit une procédure de six jours au total.
De son côté, la CMA a cherché à repousser l’audience à l’automne, invoquant un besoin de temps pour préparer la défense de sa décision. Il est possible que la date de l’audience soit encore repoussée, mais le juge Smith a fortement indiqué que cela était peu probable.
Du côté de la FTC, l’enquête est toujours en cours et une audience de présentation des preuves est prévue pour le 2 août, soit environ une semaine après le début de l’audience d’appel de Microsoft au Royaume-Uni.
Pour l’Europe, c’est déjà terminé puisque la Commission Européenne a validé le rachat le 15 mai dernier. Sa vice-présidente exécutive, Margrethe Vestager, a motivé la décision et a notamment rappelé que la part de marché globale de Microsoft et d’Activision était généralement faible en Europe.
"Nous avons accepté une licence gratuite de 10 ans pour les consommateurs afin de leur permettre de diffuser tous les jeux Activision pour lesquels ils ont une licence via n’importe quel service en nuage. Et pourquoi avons-nous fait cela au lieu de bloquer la fusion ? Pour nous, cette solution répondait pleinement à nos préoccupations. En outre, elle a eu des effets proconcurrentiels importants.
Prenons la situation antérieure à la fusion, dans laquelle Activision n’accorde pas de licence pour ses jeux à des services en nuage. Dans ce cas, la mesure corrective ouvre donc la porte aux petits services en nuage de l’UE pour qu’ils proposent de grands jeux sur leurs plateformes, élargissant ainsi le choix des joueurs. Le bien-fondé de cette mesure corrective a été reconnu par l’ensemble des acteurs concernés : les développeurs, les fournisseurs de jeux en nuage, les distributeurs et, bien entendu, les associations de consommateurs. Et ce, parce qu’elle a libéré le potentiel du marché des jeux en nuage".
Concernant le cloud gaming, la Commission européenne a accepté une licence gratuite de 10 ans permettant aux consommateurs de diffuser tous les jeux Activision via n’importe quel service dans le cloud.