Test - Endless Dungeon - Un jeu au potentiel gâché par des bugs

«Une revisite du roguelite» , - 4 réaction(s)

Endless Dungeon est la suite spirituelle de Dungeon of the Endless. Projet sorti initialement en 2014, le studio français Amplitude avait alors créé la surprise avec ce titre novateur : une sorte de tower defense dans un donjon, mélangé avec du roguelite et de la stratégie. Après l’arrivée de la petite pépite Humankind en 2022, c’est au tour de Endless Dungeon de faire son entrée. Il propose, entre autres, la même formule, avec comme gros changement, un passage en temps réel mélangeant les genres précédemment cités, enrichis d’une composante twin-stick shooter.

Une station mystérieuse…

Très clairement, Endless Dungeon se démarque d’emblée par son gameplay varié qui est au cœur de l’expérience.

Le but est de traverser plusieurs niveaux tout en défendant un cristal et repousser des vagues ennemies dans l’objectif de descendre toujours plus loin dans les profondeurs de la station spatiale à parcourir et d’en résoudre les secrets…

Le jeu permet de prendre le contrôle d’un ou plusieurs protagonistes. Chacun dispose de son propre style de combat. Reprenant les archétypes classiques des classes offensives, défensives et soigneuses, une réelle synergie d’équipe s’opère, renforcée par la dimension multijoueur du titre.

Il y a un total de huit personnages jouables qui proposent une prise en main qui leur est propre, avec des atouts uniques qui apportent des avantages non négligeables en cours de partie.

Une fois en expédition, tel un roguelite, il faut ouvrir pas à pas les nombreuses salles du niveau. Les différentes mécaniques de gameplay se découvrent au fil des parties et le jeu accompagne très bien le joueur dans l’apprentissage des rouages. Elles vont quelque peu évoluer en montant de niveau, enrichissant par la même occasion l’expérience de jeu.

Entre chaque expédition, on retourne le Saloon, repaire de nos valeureux survivants coincés dans cette station spatiale remplie de mystères. Ce sont des moments calmes où nous pouvons en apprendre plus sur les membres de l’équipe, boire un petit cocktail tout en écoutant un groupe de musique, améliorer le robot porteur de cristal ou l’arsenal des héros. C’est d’ici qu’il faut choisir le point d’entrée de chaque « run » à l’aide de quatre téléporteurs qui une fois utilisés plongent l’expédition dans un biome donné, peuplé d’ennemis spécifiques aux différents secteurs à explorer. En fonction de la section visitée, il faut s’équiper d’armes et tourelles en adéquation, par exemple le feu contre les plantes et l’électricité contre les robots.

Un soin tout particulier a été apporté à l’immersion et l’ambiance de chaque zone. On y retrouve une identité distincte et des salles qui fourmillent de détails visuels. Par exemple, l’espace plantation de la station regorge de végétation dont la croissance chaotique essaye de prendre le pas sur les structures métalliques. Une autre zone qui concerne la métallurgie regorge d’outils en tout genre. Pour couronner le tout, outre une direction artistique très soignée, c’est l’ambiance sonore qui jouit également d’un soin spécifique. En plus des différents bruitages de la station qui lui donnent un aspect très vivant et organique, c’est la bande-son de manière générale qui nous accompagne tout du long qui sublime l’exploration et l’action.

Un gameplay au cœur de l’expérience

C’est ici que toute la magie opère. Le côté roguelite et twin-stick shooter prend toute son ampleur grâce à la vingtaine d’armes disponible mixée à la dizaine de tourelles pour la partie tower defense.

Derrière chaque porte peuvent se cacher soit des bonus, soit des nids d’ennemis. Le bestiaire répond au modèle classique de chifoumi, chaque monstre ayant une certaine faiblesse et résistance élémentaire. Entre le feu, l’électricité, l’acide ou la lumière, c’est aussi le comportement de chaque type d’ennemi qui diffère. Certains sont beaucoup plus robustes ou rapides que d’autres et offrent un style de combat assez varié. Cette richesse du bestiaire met en valeur les multiples possibilités de combat et apporte une diversité dans la boucle de gameplay en mode roguelite.

Au fil des découvertes, des générateurs peuvent être construits. Il en existe trois types aux attributs différents : la production, la recherche et les ressources. Ils permettent respectivement de construire des tourelles, d’améliorer ces dernières ou bien de booster notre héros.

Il y a un niveau de danger constant, le jeu force à avancer et ouvrir des portes pour sortir du niveau, mais surtout à s’équiper et « looter » de potentiels coffres ou acheter des armes ou atouts auprès d’un marchand isolé. On retrouve le côté aléatoire classique des roguelites, mais avancer dans le donjon peut à la moindre porte déclencher une vague d’ennemis. C’est là que le côté stratégique rentre en jeu.

En plus d’offrir son concept hybride intéressant, la dimension stratégique force à réfléchir et « poser le jeu ». Ouvrir une salle donne la possibilité aux ennemis d’attaquer le robot cristal et donc au joueur de réfléchir aux défenses à mettre en place en fonction du trajet que prendront les monstres selon le positionnement des nids. L’idéal, c’est d’arriver à définir une route convergente pour condenser et regrouper les affrontements, mais le jeu est malin…

Certains objectifs pour sortir du niveau nécessitent l’activation de leviers pour déverrouiller les portes de sécurité de la station et cassent de ce fait toute la stratégie mise en place pour regrouper les combats. Il faut alors positionner des défenses complémentaires et s’aider de notre coéquipier géré par l’IA en solo pour qu’il défende une position à l’aide de tourelles.

C’était beaucoup trop beau pour être vrai…

Malheureusement, c’est le premier des défauts du jeu, l’IA est terriblement passive… Le collègue nous suit comme notre ombre si l’on ne lui dit pas de défendre une zone et réagit rarement face aux ennemis lorsqu’ils sont à portée de tir. Nous avons le temps de vider trois chargeurs alors qu’il n’a même pas tiré une balle. Son utilité est surtout d’être le dernier rempart derrière nous si on le place à côté du robot cristal, sinon à notre grand regret, il n’est d’aucune aide, même lors des combats de boss…

C’est donc avec « joie » que le mode coopération fait son entrée pour remplacer la potiche qui faisait office de figurant. Mais second défaut, la progression en coopération ne fonctionne pas toujours correctement…

La personne rejoignant le serveur peut, ou non, garder ce qu’elle a réalisé dans la partie de l’hôte. Il arrive qu’atteindre un étage soit conservé dans la partie du collègue, mais que des héros déverrouillés ou des attributs achetés ne soient plus pris en compte. Une sauvegarde de la progression hasardeuse donc, mais pas seulement en multijoueur. Ces mêmes bugs peuvent également survenir en solo, mais ce n’est pas tout.

Là où les ennuis continuent, c’est dans le déroulement même des parties et cela ruine toute l’expérience du jeu. Par exemple, il est possible de récupérer des kits de soins, mais la plupart du temps les utiliser ne fonctionne pas, l’animation se déclenche, mais impossible de récupérer de la vie. Il arrive parfois que certaines salles procédurales soient mal générées et que les accès soient bloqués par des éléments du décor infranchissables, nous obligeant à abandonner la mission. Il en va de même pour certains combats de boss, des éléments contextuels ne fonctionnent pas toujours, rendant la victoire impossible. C’est d’autant plus frustrant puisque ces bugs touchent le cœur du gameplay et la progression dans l’aventure. Nous avons attendu un patch correctif avant de publier notre test, mais à ce jour, toujours rien à l’horizon…

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le gameplay varié
  • Une excellente rejouabilité
  • L’atmosphère que dégage le jeu
  • Un bon mélange d’exploration, de stratégie et de combat
On n’a pas aimé :
  • Les bugs de progression en solo et en multi
  • Les bugs de gameplay
  • L’IA du coéquipier en solo
Tu étais l’élu, c’était toi !

Endless Dungeon propose un gameplay solide et une expérience qui arrive à se renouveler pour nous donner envie de retourner explorer la mystérieuse station spatiale mais, il y a un énorme mais. Les nombreux bugs qui affectent la sauvegarde de la progression en solo comme en multijoueur, combinés aux coquilles de gameplay et à la génération procédurale parfois capricieuse, ruinent l’expérience pourtant peaufinée du studio français Amplitude. Une mise à jour d’urgence est requise et se fait attendre, plus d’une semaine après la sortie du jeu. Une fois qu’elle sera déployée (si un jour elle arrive), nous ne pouvons que vous conseiller l’aventure en coopération, si vous aimez l’un des genres tower defense ou roguelite que propose Endless Dungeon

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Endless Dungeon

Genre : Action

Éditeur : Sega

Développeur : Amplitude

Date de sortie : 19/10/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

4 reactions

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Rantanplan

29 oct 2023 @ 11:01

Merci pour ce test. Cela dit, c’est vraiment dommage de lire, une fois n’est pas coutume, que le jeu n’est pas « fini » et ne tourne pas correctement Day One. Comment peut-on mettre sur le marché des produits bâclés à ce point et espérer avoir des retours positifs ? Ils ne testent donc pas leurs jeux ? Et le QA, aussi bien chez Microsoft qu’Amplitude, est au abonné absent ? Il est vraiment temps que cette industrie change, ça ne peut pas continuer, c’est anormal de vendre des produits à ce point défectueux.

Sa DA a l’air vraiment fabuleuse et fait très envie… mais dans ces conditions, l’achat sera postposé à (bien) plus tard, tans pis pour eux. À 30/40€ le jeu, soit disant « optimisé pour Xbox Series X », ça ne passe pas.

Je vais suivre son évolution de près car je suis sur qu’il en vaut la peine. Rien ne presse de mon coté (contrairement aux actionnaires de SEGA), j’ai de quoi faire avec Lords of the Fallen, qui devient vraiment agréable à jouer, patch après patch ! D’ailleurs où est votre test @xboxygen ? ;-)

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Rantanplan

29 oct 2023 @ 11:07

Doublon (votre site a réellement un soucis de refresh des pages et commentaires…)

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Saitamouss

29 oct 2023 @ 12:33

Je l’attendais ce petit ,le premier m’avait bien accroché déjà....Et je vais continuer d’attendre encore un peu qu’il y ait des patch. Et comme le pote de Lucky Luke je suis sûr qu’il en vaut la peine.

@Rantanplan C’est Amplitude qui sort le jeu, le QA de Microsoft n’a rien a voir avec l’éditeur. C’est comme si tu disais que la Fnac ou Auchan devait tester les jeux avant de les mettre en vente.

Humankind une pépite oui mais sur pc et pas sur console. La maniabilité n’est vraiment pas très adapté et on galère à la manette pour la gestion des troupes, des menus et dans les interactions d’évolutions.

C’est à ce niveau que MS devrait mettre son grain de sel et interdire la sortie d’un jeu qui n’est pas adapté à la jouabilité manette ou alors prendre en compte les remontées des joueurs qui le signalent.

dexo

29 oct 2023 @ 15:49

Comme trop souvent à l’heure actuel, il faudra attendre quelques patchs le temps que tout soit corrigé pour s’y mettre. Quel dommage par contre qu’il n’y ait pas de crossplay console/pc. Ce jeu s’y serait prêté à merveille pourtant. En tout cas, ce jeu a tout pour plaire !