Chaque année, Milestone sort des jeux issus des championnats officiels MXGP, Monster Energy Supercross et MotoGP. Ce dernier reste le plus populaire et c’est aussi celui qui propose généralement la meilleure expérience de jeu et des nouveautés très intéressantes. Sur le papier, MotoGP 22 suit une nouvelle fois cette logique avec notamment l’introduction du documentaire jouable NINE et quelques autres features que nous avions hâte de découvrir.
Un épisode plus accueillant
Avec le titre du français Fabio Quartararo en 2021, il va sans dire que le MotoGP connaît un regain d’intérêt, amenant par la même occasion un nouveau public à s’intéresser à la discipline. Comme il n’est pas toujours facile d’en comprendre toutes les ficelles, le studio propose toujours des tutoriels complets. Dès le lancement du jeu, on nous invite à découvrir ce qui fait la particularité du sport moto avec des explications claires et des mises en situation rapides afin d’apprendre facilement les bases du pilotage et de la réglementation.
Comme dans MotoGP 21, des exercices sur des sujets plus techniques sont aussi disponibles dans le but de comprendre l’utilité et l’impact des aides électroniques qui équipent les machines modernes. Clairs et précis, ces tutos sont un bon moyen de comprendre rapidement comment se lancer dans l’aventure MotoGP. Mieux encore, si le jeu estime après quelques courses que vous avez du mal dans un domaine, le Riding Analysis System vous proposera de modifier certains paramètres. En prime, le jeu propose la MotoGP Academy. Il s’agit d’un mode de jeu dans lequel le joueur peut découvrir les circuits en travaillant les secteurs de façon indépendante pour améliorer ses performances.
Si les néophytes sont pris par la main, les aficionados apprécieront quant à eux le travail supplémentaire apporté à la physique du jeu. Chaque année, Milestone peaufine sa copie et MotoGP 22 n’échappe pas à la règle. Ce qu’on remarque en premier lieu par rapport à l’opus précédent, c’est le travail réalisé sur les freinages et les changements de direction.
Désormais, la moto devient plus difficile à inscrire en virage, on ressent une plus grosse résistance dans la direction et garder le contrôle de la machine demande une plus grande dextérité.
Au niveau de l’accélération, on remarque aussi du changement dans le passage de la puissance au sol avec un meilleur ressenti du grip, grâce notamment aux vibrations dans la manette. Le studio avait également annoncé une déformation des pneus beaucoup plus réaliste, mais nous n’avons pas vraiment ressenti de changement à ce niveau. Les aides électroniques comme le TCS ou l’anti-wheelie, ainsi que la gestion du frein moteur sont toujours modifiables à la volée et on note en plus cette année l’arrivée du système RHD. Ce dernier permet de contrôler l’assiette de la moto en écrasant l’amortisseur arrière. Il est utilisé par exemple lors des départs afin de réduire davantage le cabrage.
Le plaisir manette en main est présent et on peut en plus compter sur une IA compétitive. On regrette en revanche une nouvelle fois que cette dernière ne fasse pas beaucoup d’erreurs et surtout ne soit pas impactée par le bike-retrieval. Ce paramètre introduit dans MotoGP 21, qui demande de courir manuellement vers sa moto après un crash, renforce grandement l’immersion, mais demeure un gros désavantage pour le joueur puisqu’il est le seul concerné. Heureusement, il reste possible de le désactiver.
Le mode NINE, la vraie bonne surprise
Le vrai point fort de cette nouvelle édition, c’est sans conteste son mode NINE. Il s’agit d’un documentaire jouable qui retrace les événements de la saison 2009, reconnue par beaucoup comme l’une des plus disputées de l’histoire de la discipline.
Chaque course est mise en scène à travers différents points de vue de pilotes, qu’ils jouaient la gagne ou se battaient en fond de grille.
NINE a été créé par Mark Neale, réalisateur des plus grands documentaires de MotoGP, en collaboration avec Milestone, et se retrouve en prime totalement doublé en français.
Il propose par exemple de revivre des remontées spectaculaires ou des courses dans des conditions compliquées. C’est un plaisir de prendre part aux faits marquants de cette saison mémorable, opposant particulièrement Rossi, Stoner et Lorenzo. Les 17 épreuves du championnat sont présentes et il y a plusieurs objectifs à réaliser afin d’évoluer dans le mode et débloquer du contenu supplémentaire. Des casques et des livrées spéciales sont notamment disponibles.
L’intégralité des pilotes, motos et circuits de cette saison 2009 sont présents. Il est ensuite possible de jouir du contenu débloqué dans les autres modes de jeu.
Outre son intérêt, le mode NINE offre également une durée de vie conséquente puisqu’il y a généralement 3 événements à revivre par épreuve, pour un total de 39 défis, avec en prime plus de 50 minutes d’enregistrements originaux issus de courses ou d’interviews.
Un contenu toujours aussi généreux
Le contenu reste un point fort de MotoGP 22 puisque ce sont tous les pilotes MotoGP, Moto2 et Moto3 de la saison 2022 qui sont disponibles dans le jeu, ainsi que de nombreux pilotes historiques pour un total de presque 200 coureurs jouables. Les catégories MotoE et Red Bull Rookies Cup manquent en revanche à l’appel cette année.
Le championnat 2022 compte de nouvelles épreuves à son calendrier comme le circuit de Mandalika, évidemment présent dans le jeu. On remarque aussi que les changements apportés cette année au tracé du Red Bull Ring, avec notamment l’ajout d’une chicane en lieu et place de l’ancienne ligne droite succédant au premier virage, ont été pris en compte.
La personnalisation tient, elle aussi, toujours une place importante dans l’expérience et il est bien sûr toujours possible de personnaliser intégralement casque, butt patch et numéros de course. C’est particulièrement appréciable dans le mode carrière qui permet de créer et gérer son écurie.
Cette dernière mériterait en revanche un bon ravalement de façade tant ses fondamentaux commencent à dater et devraient lasser les joueurs qui achètent le jeu chaque année. S’il reste relativement complet, la présentation globale et le recyclage d’assets se font sentir. On note cependant qu’il est désormais possible de prendre part à des saisons écourtées, une bonne initiative qui évite notamment d’avoir à se coltiner le calendrier complet en Moto3 et Moto2 avant d’atteindre le MotoGP. Les joueurs qui souhaitent le faire pourront par ailleurs profiter des 21 Grands Prix de la saison, qu’importe la cylindrée.
Enfin un mode écran partagé et du cross-gen play
Le multijoueur a été grandement amélioré dans cet opus puisqu’en plus d’accueillir un mode écran partagé permettant de se tirer la bourre en local, il est enfin possible de profiter du cross-gen play. Cela veut dire que les joueurs Xbox One et Xbox Series X|S partagent les mêmes serveurs et ne sont plus divisés.
Cet aspect cross-gen se ressent en revanche malheureusement à l’écran puisque si le jeu affiche la plupart du temps un framerate fluide à 60 FPS, il ne brille pas particulièrement par ses graphismes. Les pilotes et motos sont soignés, mais les environnements et autres animations commencent vraiment à accuser le coup.
Le studio promettait également des expressions faciales revues, mais elles peinent à convaincre. Ce n’est de toute manière pas les quelques cutscenes recyclées ponctuant le mode carrière qui nous feront dire le contraire.
Le constat est globalement le même pour l’ambiance sonore, qui est assez inégale selon les catégories. On sait que la firme travaille déjà avec l’Unreal Engine 5 et on a hâte de voir débarquer le prochain jeu totalement “next-gen” issu de la licence.
Testé sur Xbox Series X.
