Test - Griftlands - Un des meilleurs jeux de cette année

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Oh joie ! Les talentueux développeurs de Klei Entertainment, papas de Don’t Starve ou encore d’Oxygen Not Included (excusez du peu) nous gratifient d’une nouvelle pépite avec Griftlands, savant mélange entre rogue-like et deck builder. Et on peut dire qu’on l’attendait ! En accès anticipé depuis 2019, la version complète du titre s’offre enfin à nous, non sans nous avoir mis l’eau à la bouche plus d’une fois depuis son annonce. Est-ce pour autant que l’attente en valait la peine ? Réponse maintenant !

Il y a fort longtemps,

Prenant place dans un désert futuriste s’inspirant très librement des classiques populaires de science-fiction tels que Star Wars ou encore Mad Max, l’univers de Griftlands pourrait être décrit par une moiteur constante, parasitée par du sable collant à la peau. Les paysages désertiques se mêlent aux bidonvilles, les chasseurs de primes arpentent les bars et tavernes, la milice locale est corrompue jusqu’au cou, sans parler des bêtes sauvages robotiques attirées par la moindre effluve de sang… C’est simple, on se croirait perdu en plein désert sur Tatooine, le tout dans un style cartoon 2D / visual novel très réussi.

Ce sera à nous de nous frayer un chemin parmi les carcasses à peine tièdes de nos ennemis et à nous faire respecter de tous en jouant de nos relations jusqu’au sommet. Les amitiés seront précieuses et les convoitises malheureusement nombreuses.

Plus qu’une simple accroche, le scénario est prenant et les dialogues à choix multiples suffisamment bien écrits pour s’y perdre de nombreuses heures, élevant la qualité de l’écriture au niveau de celui du gameplay, et ce n’est pas peu dire.

Rap battle

Notre héroïne, Sal, retourne dans sa ville natale après des années d’absence et ce dans un seul but, se venger et prendre la place du caïd local. Pour ce faire, deux decks de cartes s’offrent à nous, un premier destiné aux combats et un deuxième consacré aux joutes verbales. Et c’est là que le génie de Griftlands opère.

Car oui, le jeu n’offre pas un mais bien deux decks différents à utiliser en fonction des situations, chacun ayant ses propres ressources et propres subtilités.

Le premier deck, celui lié aux combats, est peut-être le plus simple à comprendre. Vous disposez de 5 cartes en main et de 3 actions par tour, certaines cartes faisant des dégâts et d’autres octroyant des points d’armures à notre ou nos personnages. À cela s’ajoutent des effets supplémentaires divers comme des altérations de statuts, des cartes éphémères utilisables x nombre de fois, des combos en fonction de la carte jouée précédemment, etc. Une fois nos points de vie arrivés à zéro, c’est game-over. Le deuxième deck est lui lié aux discussions, solutions parfois plus subtiles et moins risquées que l’affrontement direct. Car oui, il est possible d’argumenter avec la plupart de nos interlocuteurs dans le but d’obtenir leurs faveurs, que ce soit un bonus supplémentaire ou tout simplement pour éviter un combat. Les discussions se font à coup d’arguments et de contre-arguments, réduisant peu à peu non pas la barre de vie mais une deuxième jauge, celle de volonté, jusqu’à obtenir gain de cause. Cette variation de gameplay apporte un vrai vent de fraîcheur et propose des nuances dans la dynamique des affrontements.

Toutes les cartes, qu’elles soient du deck combat ou du deck argumentation, possèdent une barre d’expérience qui se remplit à chaque utilisation, jusqu’à les faire évoluer, octroyant un bonus supplémentaire et renforçant ainsi notre main petit à petit, nous invitant à répéter la même stratégie en boucle afin de progresser. Sans pour autant négliger nos autres cartes, car mettre trop l’accent sur le deuxième deck signifiera une mort certaine lors des quelques combats imposés. À l’inverse, tout miser sur les affrontements physiques risque de vite nous coûter cher en points de vie et précipiter la fin de partie.

Le jour de la marmotte

Chaque run est composé de la même façon et se divise en 5 parties distinctes, sous formes de journées, dont il faudra survivre avant d’affronter le boss final. Pour le reste, nos choix de destinations sur la mappemonde, les missions acceptées et les rencontres aléatoires forgeront notre parcours avec malgré tout quelques points fixes, structurant le bon déroulement de la partie.

Mais qui dit rogue-like dit progression générale avec des bonus s’accumulant de run en run, comme des modificateurs de difficulté, des évolutions de cartes plus puissantes, des skins, etc. Le contenu est tout simplement gigantesque et encourage fortement la rejouabilité.

Il y a néanmoins un autre élément qui reste fixe peu importe les parties : les cartes avec lesquelles on commence le run. Le seul moyen d’en obtenir de nouvelles, en dehors des évolutions, est en récompense après chaque affrontement, qu’il se passe aux poings ou à l’oral, nous laissant choisir une seule carte à ajouter parmi 3 proposées. Ce choix simple permet d’éviter de crouler sous un nombre ahurissant de cartes à sélectionner et rassurera les novices en matière de deck-building tout en proposant un système riche en profondeur.

Quand on pense avoir tout vu

En parlant de bonus à débloquer, Griftlands réserve une grosse surprise au fur et à mesure des runs. Il n’y a non pas un mais trois personnages jouables, qui se débloquent automatiquement durant notre avancement. Vous pensiez avoir tout vu ? Cela ne fait que commencer ! Les deux personnages supplémentaires ont chacun leur propre scénario et leurs propres objectifs, s’entremêlant avec l’histoire de Sal, ainsi qu’avec les différents personnages croisés précédemment, formant un ensemble complet et complexe d’interactions aboutissant à une fresque globale. Ils apportent également avec eux quelques différences de gameplay notables, jouant sur des nouveaux gimmicks qui renouvellent efficacement l’expérience de jeu.

Concernant les défauts du titre... il n’y en a quasiment pas. Sachez toutefois qu’il n’est, pour le moment, uniquement disponible qu’en anglais. Une traduction française a déjà été annoncée et doit sortir prochainement mais il est préférable d’attendre encore un peu si vos connaissances dans la langue de Shakespeare sont limitées, même si le jeu peut tout de même s’apprécier uniquement pour son gameplay.

Autre petit détail, la maniabilité à la manette laisse à désirer, il est parfois frustrant de devoir déplacer un curseur virtuel au stick afin de sélectionner une réponse dans un dialogue ou de choisir une destination sur la mappemonde. Rien qui n’entache le plaisir du jeu même s’il doit être plus agréable à la souris.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • L’univers et le lore du jeu
  • Les 3 personnages aux mécaniques différentes
  • La richesse et la complémentarité des deux decks
  • Une très grande rejouabilité/plein de bonus à débloquer
  • Les rencontres aléatoires
On n’a pas aimé :
  • Manque de précision à la manette
  • Pas de doublage français/texte uniquement en anglais (pour le moment, traduction prévue)

Quinte flush royale

Que vois-je, vous êtes toujours là ? Alors stoppez tout et allez télécharger Griftlands sur votre console, vous nous en direz des nouvelles ! Rejoignant des ténors du genre tels que Hadès ou encore Slay the Spire, il ne manque plus qu’une traduction française au nouveau chef-d’œuvre de Klei Entertainment pour gagner ses lettres de noblesse auprès des joueurs francophones. Cumulant un contenu pharaonique, une magnifique direction artistique et un gameplay addictif, Griftlands abat toutes ses cartes et remporte la mise.

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Griftlands

PEGI 12

Genre : Gestion

Editeur : Klei Entertainment

Développeur : Klei Entertainment

Date de sortie : 01/06/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch